dimanche 24 décembre 2017

À Noël, les vaches vous pardonnent






12 décembre 2017 

Jour de la naissance du grand Rabbin français,  Josy Eisenberg en 1933 …hélas !  cet écrivain , (PM.  coauteur du film Rabbi Jacob joué par  Louis de Funès),   vient, comme Johnny Halliday et Jean d’Ormesson , de nous quitter en ce début de décembre,  le 8 plus précisément.  Nous n’aurons  plus ce visage bienveillant  sur la Toile de cet homme de lettres et animateur,   interrogeant l’un ou l’autre des grands penseurs de notre temps,  tous les dimanches matin à l’émission « Source de Vie » sur l’A2.   

  Voilà les solstices d’hiver et leurs ténèbres et ces tristes départs,  mais je sais qu’ils accentueront la ferveur des hommes dans leurs prières… soit en allumant le candélabre de ses huit flammes (Hanoucca) ou célébrant la naissance de Jésus dans la crèche à Noël. 
Période de miséricorde,  de rapprochement…même les vaches peuvent pardonner !

« Je sais,  c’est déjà de l’histoire ancienne…raison de plus d’en avoir fait, à l’époque,  cette chanson »:

Les vaches vous pardonnent

Après la parabole des vaches  grasses et puis maigres
Il y en a d’autres plus folles devenues boucs émissaires
Qui donnent un goût de vinaigre au vin parlementaire

Amour amour amour

Chacun son parapluie pour le sort de ces vaches
On parle d’Europe unie, mais là ça se relâche
J’appelle les nostalgiques des  cowboys d’Amérique

Amour amour amour

J’ai comme un léger flash faudrait conduire ces vaches
Vers l’Est jusqu’en Asie plutôt que les brûler
Pour cultiver le riz en Indes elles sont sacrées

Amour amour amour

Si mauvaise pour le grill qu’elles aient droit à l’exil
N’oublie pas que l’une d’elle contribue à la joie
Dans la Crèche à Noël  auprès de l’Enfant Roi

Avec ou sans lasso un petit rien d’aventure
Vous reviendrez plus purs l’esprit moins mercantile
Ce ne sont pas que des mots qui sortent d’un évangile

Amour amour amour

Après la parabole des vaches grasses et puis maigres
Les seules que je crois folles sont les histoires des hommes
Mais même à ceux trop pègres les vaches leur pardonnent

Amour amour 

Leur pardonnent

Arrangement musical de feu (en février 2011)  cet  ami et   trompettiste virtuose 

  Gérard Sabbe 


Cliquez sur ce lien pour écouter l'extrait musical

mercredi 6 décembre 2017

Les copains d'abord



Jean d’Ormesson et Johnny Halliday

 Ce n'est pas un,  mais deux Immortels.   L’ académicien et le chanteur rocquer.  Un point commun :  un destin sans la moindre défaillance;   l'un à quatre-vingt douze ans et toujours l'esprit vif,  l’autre  soixante-quatorze,  toujours droit sur la scène face à son public. Deux Maîtres de lumière qui ont accompli leur Grand'oeuvre  à l'Évolution et qui pouvaient enfin repartir en paix.  Hélas!,  en général,  c'est souvent après leur disparition que l'on s'en rend vraiment compte!   Ce qui prouve,  une fois de plus,  que la mort est indissociable à la vie. 

 Le Contrat du Diable

Arrangement et basse guitare : Alan Booth
Piano : Rudy Mynaerts
Guitare : Roland Kert
Batterie :  Bob Darch

J'avais l'espoir que cette chanson soit interprétée  par Johnny,  mais avant moi, plus de six cents auteurs/compositeurs attendaient leur tour. 


Cliquez sur ce lien pour écouter l'extrait musical

Pourquoi gagner ta vie en tuant d’autres vies
C’est la branche que tu scies ;  on va tous tomber
D’ailleurs,  elle aussi mérite la vie
Dieu l’a créée  pour t’y accrocher



J’avais quitté la boutique depuis un certain temps,  croyant naïvement,   car à l’époque j’y croyais vraiment :  que la chanson nourrirait son homme presqu’aussi bien  ( non…je devrais dire « nourrir  mal »,  puisqu’il s’agit de restaurants à grand débit qui  assuraient, à ma petite famille,  un certain confort matériel).  À cette époque, au milieu des années 80,  je ne pensais pas à l’impact sur la santé de mes clients consommant les  milliers de plats qui sortaient de nos cuisines classiques,  à savoir surtout de viandes saucées,  trop riches,  trop gras.   Mais tout sera brusquement chamboulé lorsque  l’oncologue  annonça à mon épouse,  un début de septicémie qui risquait de tourner en leucémie avec l’impitoyable verdict de deux à trois ans  de sursis,  à moins d’éliminer les causes.  Fou d’inquiétude,  je décidai de m’écarter complètement de mes occupations professionnelles,  pour me plonger la tête en avant dans cet océan de données scientifiques, médicales et para-médicales   - aussi bien au sujet de la santé du corps que de celui de l'âme -.    Une  année  d’investigation - ce n'est évidemment rien à côté des études de médecine pour mieux comprendre la raison de nos points faibles que l'on nomme maladie, -     mais néanmoins,  l'une des causes principales me sauta aux yeux : nos très mauvaises habitudes alimentaires.  Déjà,  était paru en 1826 "La Physiologie du Goût".   Brillat-Savarin,  énonçait (comme un message testamentaire puisqu'il mourut cette même année)  que l'avenir des nations dépendait de la façon dont leurs peuples  se nourrissaient .  
 Mes restaurants, conformément à nos us et coutumes occidentaux, étaient vecteurs  de la dégradation des gentils consommateurs qui m’assuraient la prospérité de bourgeois bien dans ses bottes.  Je ne pouvais plus continuer ainsi.

Sans doute qu’on est encore loin du jour, où chaque homme  décidera d’exercer des activités qui ne vont pas à l’encontre de tout ce qui vit sur cette planète,  mais soyons optimistes et utopistes.  Comme disait Théodore Monod : « L’Utopie ?  Une chose qui doit encore arriver ! »

Chanson « Le Contrat du Diable » ?

C’est accepter la contrainte au défi de sa propre liberté de penser et de faire comme les autres sans réfléchir au détriment de sa propre personnalité.   

"Les copains d'abord sont déjà morts"  n'est pas de  réfuter la chanson de Georges Brassens,  bien au contraire; et pour Johnny,  ces paroles n'étaient-elles pas celles qu'il aurait peut-être aimer chanter,  prouvant  cette volonté à toujours se remettre en question;   qu'il faille néanmoins continuer à aller de l'avant.  Se retourner continuellement sur son passé,  c'est comme si les phares de notre auto éclairaient à l'arrière le chemin parcouru au détriment de regarder la route devant soi.    

Je reprendrai le back up de cette musique country pour deux autres chansons : « Quoi tu fumes encore » et « Dollar dollars » (où je fais  un clin d’œil à Johnny).  Voir  en remontant dans le temps du  blog.




Le Contrat du Diable


Refrain :
Les « Copains d’abord »  sont déjà morts
Tu n’as de contrat qu’avec ta foi
Pas celle du Diable,  même s’il s’assoit à ta table
S’il y a un contrat,  c’est déjà Satan
Qui te jette dans l’effroi,  qui suce ton sang
S’empare de ton âme.  Écoute mon refrain
Éteins cette flamme  que tu suis comme un chien

refrain …

Des chevaux qu’on abat comme du vulgaire bois
À l’aide de masses !  Que malgré tous ces cris
Il n’y ait  rien qui se passe.  Pourquoi ce défi
De ces hommes d’autrefois qui n’ont rien compris ?
Pourquoi gagner ta vie  en tuant d’autres vies
C’est la branche que tu scies ;  on va tous tomber
D’ailleurs elle aussi mérite la vie
Dieu l’a créée pour t’y accrocher
Si tu veux jouer l’autre,  tu rentres dans l’antre
De l’ego profitable,  pas pour toi,  pour le Diable
Et va boire ton whisky ;  acheter tes cibiches
Retourne dans ton lit.  Moi,  je vais voir courir les biches
Le « Contrat du Diable »,  c’est aussi ces mères*
Parce qu’elles t’ont donné la vie,  te poussent à l’agonie
Mais tu dois être père et suivre ta voie
Celle qui dit bats-toi,  mais rien qu’avec toi
Si on te force maintenant à signer un contrat
C’est qu’en face de toi,  ils ne sont pas très confiants
Ils te prennent pour un sot qui ne fera de vieux os
Tu rentres dans le lot des petits boulots

Les fanas du contrat je vous dis non cette fois
Pour votre baptême merci le stratagème 
Le paradis le fric je préfère mes folies
Que mon air diabolique puisse apporter la vie 
... 
Tes parents ou copains,  s'ils t'aiment bien
Ne voudront jamais te lier les mains
Pour eux le « D’abord »,  c’est que tu sois fort
Quant à leurs problèmes,  ils te diront eux-mêmes

Les « Copains d’abord »  sont déjà morts
Mais c’est pourtant eux qui t’envoient des Cieux.**
Cette force redoutable.  Ils sont toujours là à ta table

* Oui,  la double contrainte de certaines mères,  bien sûr.  Ce n’est  heureusement pas une généralité.

**Hommage à Yves Montand qui m’encouragea à ne jamais abandonner. 

vendredi 1 décembre 2017

Qui suis-je ?

Qui suis-je?

Mais d'abord un p'tit gars qui le dit à sa mère à 18 ans par sa  première chanson ;  celui qui avait le droit d'aînesse dans une fratrie de six enfants,  bien que second après René;  mais ce dernier (ou ce premier) naquit avant le mariage de nos parents: Georgette Fronville et Lucio Froès.  -  Il paraît que c'est comme ça...et maintenant,  c'est vraiment le cas : hélas !, René nous a quitté le 25 novembre 2005 à l'âge de soixante-quatre ans suite à des fibroses pulmonaires,  grand fumeur qui avait pourtant arrêté dix ans auparavant  - Quoi tu fumes encore !  Cette chanson est  sur mon blog - ;  et puis ce droit   ne devra jamais être invoqué vu que dans notre famille,  il n'y a rien à partager à part  des photos souvenirs et quelques meubles auxquels,  nous les cinq derniers,  tous à l'âge de la retraite,  les entretenons avec tendresse en pensant à cette maman et ce papa disparus.  Ils se connurent  en 1939 à l'Alhambra pour donner un récital  au profit de la Pologne, envahie par l'Allemagne nazie.   Elle au piano et lui au violon.  Même si ce concert n’avait pas rendu la liberté aux Polonais, la  Méditation de Thaïs de Massenet   avait tout de même contribué à faire en sorte que nous voilà, nés à Bruxelles (St-Gilles) -  René le 20 décembre 1940 et moi,  le 6 juin 1942-  Je sais,  cette date anniversaire  rappelle le débarquement de Normandie en 44,  fameux  feu d’artifice…mais je n’ai pu l’entendre,  nous étions au Portugal depuis 43.  Sa Majesté le Roi Albert aussi vit le jour un six juin en 1933.  Hélas !, nous ne l’avons pas encore fêté ensemble…mais ça viendra peut-être un jour quand  le public comprendra enfin l’histoire de cet espion précoce que je fus à l’âge de six mois quand mon père,  dessinateur talentueux,  sorti fraîchement de la Faculté de Solboche, avait dissimulé dans mes langes de bien curieux plans : ceux de l’usine d’Haarlem qui fabriquait des moteurs d’avion pour le compte de l’armée allemande.  Il eut l’idée de dessiner l’implantation exacte de ces ateliers réquisitionnés par la Luftwaffe.  Ces croquis détaillés furent cachés dans mes couche-culotte pendant le voyage en train pour être remis à des agents secrets de l’Intelligence Service à Lisbonne.  Ces hommes de l’ombre viendront plus tard féliciter leur opportun espion pour lui annoncer que grâce à lui,  les usines furent bombardées avec succès sans faire de dégâts aux maisons civiles à proximité,   ce qui ajoutera à son bonheur de  retrouver sa patrie, quittée à l’âge de neuf ans.   -    Dom Alfredo César Salles,  notre grand-père, notable de Santarem, ruiné suite à un incendie qui ravagea ses terres,  fut engagé en 1929 par la société Macadam en tant que contremaître  pour participer à la construction des routes du littoral en Belgique.  Il emmena évidemment sa famille  et quelques-uns de ses fidèles ouvriers.  Suite à un AVC, il mourut dans un hospice à Bruxelles en 1939, à l’âge de soixante-trois ans. 
Au début des années quatre-vingts, irrité par les querelles politiques entre les Flamands et les Wallons au sujet de  Bruxelles,  j’avais griffonné:

« Pendant que des Flamands creusaient les mines liégeoises,  que des Wallons fouillaient le sol du Congo à la recherche de minerais précieux,  mon grand-père portugais traçait des routes en Flandre.  En tant que Bruxellois,  ne me demandez pas de  choisir entre la Flandre et la Wallonie, comme  un enfant qui devrait le faire entre son père et sa mère.  Parfois je tourne les yeux vers le Sud, vers ce Portugal dont je ne parle même plus la langue ».  Ce sera donc dans la langue de Molière,  avec néanmoins cette lacune de ne pas avoir fait gréco-latine,   que j’exprimerai,  avec la guitare,   mes états d’âme à la fado de demi-Portugais,  mélangé à du quart auvergnat et flamand de mes origines maternelles (Grand-père Georges Fronville épousa Reine Minschaert, une Anversoise).