samedi 29 juin 2019











Carola Rackete, je vous aime



En dépit du refus du gouvernement italien, le « Sea-Watch 3 » accoste à Lampedusa

La capitaine Carola Rackete a pris les devants et décidé d’accoster, dans la nuit de vendredi à samedi. Elle a été arrêtée pour aide à l’immigration clandestine.
Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 04h51, mis à jour à 07h59
Temps deLecture 2 min.
Un jeune migrant est évacué du « Sea-Watch 3 », à Lampedusa en Italie, le 27 juin.
Un jeune migrant est évacué du « Sea-Watch 3 », à Lampedusa en Italie, le 27 juin. SEA WATCH / AFP
Soixante heures après avoir déclaré l’état d’urgence, le bateau humanitaire « Sea-Watch 3 » est entré dans le port de Lampedusa et sa capitaine Carola Rackete, qui avait forcé le blocus des eaux territoriales italiennes, a été arrêtée samedi 29 juin, a rapporté Ruben Neugebauer, le porte-parole de l’ONG à l’Agence France-Presse (AFP).
Article réservé à nos abonnés Lire aussi  « Sea-Watch 3 » : « C’est maintenant qu’il faut inverser la destruction du droit et de l’humanité »
« Nous attendons encore et toujours une solution qui ne se dessine malheureusement pas. C’est pourquoi j’ai maintenant moi-même décidé d’accoster dans le port », a expliqué la capitaine du navire dans une vidéo relayée par Sea-Watch sur Twitter. Elle a alors forcé le passage au beau milieu de la nuit, malgré la vedette de police chargée de l’en empêcher. Un peu avant 3 heures, la police est montée à bord pour arrêter la jeune femme. La capitaine est descendue du navire encadré par des agents, sans menottes, avant d’être emmenée en voiture.
« Nous sommes fiers de notre capitaine : elle a exactement fait ce qu’il fallait, elle a insisté sur le droit de la mer et a mis les gens en sécurité », a écrit sur Twitter le président de l’ONG allemande, Johannes Bayer.

lundi 17 juin 2019

Les enfants de Bogotta


SOLITAIRE

Parfois, - je dirais même assez souvent -,   à cours d’idées il m’arrive de me laisser aller de cliquer sur un des jeux que l’on retrouve dans nos PC : le solitaire, une simple réussite de cartes à jouer.  Oui, je me sens alors coupable d’oisiveté.  Et les heures passent sans plus penser à rien d’autre que ce petit défi, pas particulièrement intellectuel.   Mais ces réussites, qui parfois n’aboutissaient pas, m’ont toujours intriguées.   Parfois ça marche et parfois non.  Je constatais que trop d’attention ne me permettait pas spécialement de terminer la partie avec succès, alors que jouant parfois distraitement sans réfléchir et très vite, en moins d’une minute, c’était gagné.  De-là, la conclusion me semblait évidente par cette pratique, avec un esprit quasi désinvolte, s’offrait la clé du succès.  Cela me rappelait mes vagues connaissances sur l’activité de nos neurones, en fonction d’ondes cérébrales dont principalement les alpha et bêta. Les premières permettaient, tout en étant moins attentifs (nous les vertébrés), une activité plus intense de notre matière grise, partant de plus de réceptivité, alors que les secondes, dues à plus de concentration, au contraire diminuait notre champs d’observation.   Bien me chut, car par la suite, je constaterai tout de même qu’il m’arrivait d’être bloqué également.  Est-ce que les cinquante-deux cartes lançaient de temps en temps des défis impossibles à résoudre ?  Cela continuait donc toujours à m’obséder. De l’addiction ?  Non, pas du tout !   De la pugnacité, oui, convaincu qu’à tout problème il y a solution.  Tant que je n’arriverais pas à gagner systématiquement toutes ces parties de cartes, c’était la preuve que des choses m’échappaient… Jusqu’à ce jour, d’avoir enfin compris qu’une observation minutieuse du jeu étalé sur l’écran doit permettre de toujours gagner la partie.    Je pense humblement que dans le cours des choses de la vie, c’est exactement pareil.    


On observe le monde.  C’était il y a plus de vingt-cinq ans. Léo Ferré et Michel Berger venait de mourir (1993), ainsi que mon contrebassiste et ami Jojo, -  notre dernière discussion :  les enfants de Bogota, pourchassés par les brigades de la mort au lance-flamme - ; …que Christophe, le petit-ami de ma fille Barbara adolescente, venait de découvrir son père pendu ; …que mon bien cher frère Jean-Luc, sa compagne avait déserté leur maison ; …la souffrance aussi de Sabine, une autre jeune fille, brusquement abandonnée !  Eh oui, certains faits nous marquent parfois plus intensément, qu’il m’arrive alors d’en faire une chanson.   Enfin, c'était il y a vingt-cinq ans.  Aujourd'hui, l'urgence c'est la planète tout entière avec sa biodiversité qui disparaît.  Ce qui, hélas!, ne semble pas la préoccupation prioritaire des décideurs.  La honte! 


Obsolète ??? Pas si sûr !

Les Enfants de Bogota

Léo Ferré est mort / Que reste-t-il encore
Un ami est parti  / Qui n’a jamais failli
Sur son parcours d’amour / Laisse la belle du jour
Parti  dans la nuit longue / Pour que vive le quelconque

L’oiseau s’est envolé / Quand est tombé le blé
Et déjà le chasseur / Qui attendait son heure
Dépose la faucille  / Pour prendre le fusil
Et fait du Paradis / Cette terre d’incompris

Refrain :
Ô incomprise !  Mais de Saint-Pétersbourg jusqu’à Bogota
Des enfants sans amour  se cachent comme des rats
Et de ça je n’en parle pas

Dans l’incertaine récolte / La veuve délaissée
Ce fils en révolte / Ne comprenant toujours pas
Ce père qui perdit foi / Et choisit le trépas
Ô comme agonise / Ce siècle en pleine crise

Ce frère bouleversé / Dans la maison vidée
Recherche un peu d’espoir / Dans les murs sans mémoire
Au moindre calembour  / S’illusionne d’amour
Et ne voit pas celle  / Qui lui sera fidèle

Refrain 2 
Politique en déroute / Que tout le monde redoute
Au siècle du laser / On ne parle que de guerre
On te préfère fêtard / Et tu passes pour fou
Si tu partages tes sous /  Avec tes amis clochards

Et toi jeune promise / Dont le rêve se brise
Meurtrie à jamais / Par l’inconscient amant
Tu ne pourras comprendre / Toi qui vécus si tendre
Issue d’une famille / Où régnait l’harmonie
Refrain final
Ô incomprise ! Mais ces cités sont si loin
Et ici dans cette ville
Je me plains, tu te plains comme c’est débile !

Et de ça, on en parle que trop bien.  

mercredi 12 juin 2019


L'homme, c'est l'univers en miniature. L'homme et le monde sont interdépendants. L'homme est le garant de l'équilibre de la création.
Amadou Hampâté Bâ ,Extrait de Poème 294
S'il avait vécu après 1991 -  et rien n'est plus vrai pour lui même :  qu'en Afrique, un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle,  selon ce grand sage Malien -  le dirait-il encore? 


Au fond, je suis en parfaite symbiose avec le Monde…je mourrai comme Lui à plus ou moins brève échéance !  Oui comme Lui…mais de mort lente, à l’instar de la chanson « Mourir pour des idées » de Brassens.
-         Pourquoi omets-tu le prénom, intimement lié à l’artiste? C’est froid !
-         Simple délicatesse…pour que ne plane pas ce doute, même si je gratte la guitare, de vouloir me comparer au grand Georges.
-          Mon prénom ?  -  Le souhait d’une mère, orpheline à douze ans en mémoire de son père, mon grand-père : Georges Fronville, descendant d’une fratrie de six Fronville venus d’Auvergne, suivre Napoléon à Waterloo en 1815…

-         Waterloo Waterloo morne plaine
-         Dans un cirque de bois de coteaux de vallons
-         Comme une onde bouillante dans une urne trop pleine
-         La pâle mort mêlait les sombres bataillons
-         (Victor Hugo)
-          
-         Sur ce champ de bataille couvert de morts, au moins l’un d’eux avait dû survivre et rencontrer une belle des environs… et nous voilà, après cent-cinquante ans au même nombre :  six descendants dont une fille et cinq garçons!   Moi, le second, quatre décennies plus tard, l’appel vers la terre des ancêtres sans doute, j’irai camper    dans cette région sur une des rives de l’Allier, affluent de la Loire.  Vu l’agressivité des moustiques, je n’y resterai qu’une nuit.   Le lendemain, profitant de ce voyage, une visite à   la cathédrale gothique de Notre-Dame de Clermont Ferrand s’imposait évidemment.    Je déposerai près du bénitier mon premier album CD « You, Gosse, la Vie » dans l’espoir qu’un Auvergnat, l’évêque ou le curé peut-être, puisse l’écouter.  À l’époque, (1993-94) la guerre en Yougoslavie abattait à plein régime ses trop nombreuses victimes… et j’avais la faiblesse de semer à tout vent mon disque.  Il paraît que le navire-radio français : « Droit de paroles », à l’ancre en face des Côtes Dalmates, diffusa très souvent cette chanson pendant le conflit ;   son Excellence l’ambassadeur de Yougoslavie à Bruxelles me remercia par une lettre très émouvante, égarée hélas!, pour lui avoir également offert ce disque ; le général américain Clark, chef des Opérations à l’Otan ne me témoigna pas la même chaleur courtoise.  Il ne comprenait pas comment ce non militaire et attaché à aucun service de son siège à Bruxelles était, arrivé jusqu’à son QG pour le lui offrir en main   propre.  Moi non plus d’ailleurs.  La sentinelle m’avait laissé entrer sans la moindre difficulté.  J’avais simplement dit en montrant la pochette audio : « C’est pour le Général Clark », en pensant qu’il allait la prendre et s’en charger, mais non :   - OK me répondit le militaire, et il me laissa le passage!
-          
-          Arrangements :  Alan Booth et basse
Duo avec,  pour la partie en anglais, Joëlle Neef
-          Guitare solo Pierrot de Biesme
-          Batterie Bob Darch
-          Clavier Danny Vandenbosch

 Il était Albanais et avait fui le conflit refusant de prendre les armes !

-          Je lui avais demandé de la traduire en yougoslave et il m'a répondu : Dans quelle langue, il y en a ...*. Finalement, j'ai opté :  Anglais Français pour vous le dire : " La vie, la vie, the life..."
-           
-  
-         *Oui, dans l'Ex-Yougoslavie, il y a six ou sept langues (ou dialectes) parlées; de l'albanais au croate en passant par le macédonien...etc.  Bref la langue yougoslave n'existe pas!

Et j’en reviens à

« Mourir pour des idées d’accord, chantait le philosophe qui repose à Sète, depuis 1981, sa ville natale … mais au temps d’Hitler ce n’était pas uniquement pour les idées et certainement pas de mort lente!    Hélas !, - malheureusement et on a beau le savoir, que fait-on pour l’enrayer? -,   le fascisme n’est pas complètement éradiqué.   Trois-quarts de siècle plus tard, il revient aux grands galops. Est-ce vraiment naturel ces ambitions de l’ultra droite qui revendique ses origines aryennes ? Et ça va très loin :   l’un des meneurs, en plus d’afficher sa haine du Juif et de l’Afro-américain, parle haut et fort en public de bombes atomiques pour anéantir le Pakistan, s’il le fallait, tout en considérant Hitler à côté de Napoléon et Alexandre le Grand, des bienfaiteurs de l’humanité. La liberté d’expression, comme la vente d’armes militaire, n’aurait donc aucune limite aux USA avec tous leurs amendements?     Mes sources ?   Une chaîne très sérieuse : Arte mardi 11 juin 2019 à, 21 H. 45 « Guerre des races aux USA ? Que veut l’ultra droite ? Réalisation Adam Bhala et Bosse Lindquist (2018).

Quant à l’Europe suite aux élection du 26 mai dernier où, c’est vrai les écolos sont quelque peu en progression, bien que 13% est encore loin d’une logique de sauvegarde de la planète qui se meurt…que l’extrême droite, par contre, triomphe d’une certaine manière… de voir de nouveaux adeptes accourir en nombre à cause de la migration, je peux comprendre la colère de l’astrophysicien Aurélien Barrau, nouvel icône de l’écologie, son dernier livre « Le plus grand défi de l’humanité » , nous sommes bien au pied du mur.   C’est la raison de mon fatalisme devant l’évidence de ma propre fin probablement à soixante-dix- sept ans relativement proche comme je le crois pour notre monde du vivant.  
En fin une autre chanson :  sur le thème justement de n’avoir plus d’idées. N’être plus personne pour t’aimer comme un homme.

-         D’accord pas d’accord ?

-          la grande dualité à laquelle sont confrontés tous les humains : 

-         L’Amour et la Mort.

-          Risquer de souffrir, t’aimer à mourir 


Cliquer pour écouter la chanson

Trompette et clarinette : Willy Vandewael
Piano : Rudy Meinaert
Guitare:  Roland Kert
Drums:  Bob Darch
arrangements et Basse:  Alan Booth


D’accord pas d’accord

D’accord pas d’accord je veux bien encore
M’ouvrir à toi ; te serrer dans mes bras
D’accord pas d’accord je veux bien encore
Te prendre la main,  sceller nos destins
Parler du bonheur, envoûter nos cœurs
Pour que finalement s’enflamment nos corps

D’accord pas d’accord, je veux bien encore
Marcher sous la pluie, simple monotonie
D’accord pas d’accord, je veux bien encore
Partir avec toi où il y a de la joie
Je veux bien encore chercher des trésors
Courir les déserts ; franchir les mers

D’accord pas d’accord, j’inventerai des mots
Pour te voir sourire ; créer des souvenirs
D’accord pas d’accord, adieu les sanglots
Jouons le grand jeu comme les gens heureux
Je veux bien encore pour t’aimer plus fort
N’être plus personne ; t’aimer comme un homme*

D’accord pas d’accord, j’oublierai le confort
Des petites habitudes de la solitude
D’accord pas d’accord que l’amour dévore
Toutes les raisons et les illusions
Je veux bien encore conjurer le sort
Risquer de souffrir,   t’aimer à mourir.**


*Pour t’aimer plus fort : n’être plus personne ;
 t’aimer comme un homme !
Autrement dit , que la nature prenne en chacun de nous sa place prioritaire en se dépouillant de  personnalités que l'on s'inflige ou que l'on subit. 

**T'aimer à mourir.

L'amour et la mort sont indissociables. 



dimanche 9 juin 2019

iles d'olérons

Décidément en ce début de juin quand ce ne sont pas à cause des  armes que les larmes coulent, cette fois la tempête Miguel!   Oui,  nous savons, aux Sables d'Olonne, l'inconscience de ce marin-pêcheur qui entraînera sa propre disparition dans les flots en furie  brisant la vedette de la S.N.S.M,   venue à son secours et la mort de trois sauveteurs.


 Encore pour rappel ce cinq juin 1989 sur la Place Tian'anmen à  Pékin, le massacre de milliers d'étudiants qui rêvaient d'un vent démocratique sur une Chine communiste (la célèbre vidéo de ce jeune Chinois face aux tanks militaires) ;  et  le treize juin 2017 décédera l'un des mentors, toujours en captivité pour subversion,  de  l'écrivain Liu Xiaobo  prix Nobel pour la Paix en 2010.

 Oui,  ma date de naissance  un six juin   aura  toujours un léger goût de vinaigre. 

jeudi 6 juin 2019

Hommage à Marcel Ginion,

Oui, au nom des démocraties, face à la botte nazie,  il y a 75 ans, le six juin 1944,  eut lieu ce débarquement en Normandie... et ce  poète wallon avait écrit:


Françoise Massot à la contrebasse


Il ne faut plus qu’on meure


Avec cette promesse que je lui fis du temps de son vivant : 

«  - Oui  je mettrai ce poème en musique ! » 

À l'appel du poète qui me confia ses vers
M'est venu cette complainte pour chanter sa prière

E min                   /   descente par ½ ton
Il ne faut plus qu’on meure dans l’éclair des orages
A min                   /     C               / A min       / B
Mais que les fusils pleurent sous le sable des plages

C                                 / B                               /  E
Il ne faut plus qu’on prie dans la saison d’enfer
C                                 / B                               /  E
Pour les noyés pendus aux pierres des falaises
C                                 / B                               /  E
Que des galets charrient sur un tapis de glaise
C                                 / B                               /  E
Pareils aux bêtes mortes du cirque de la mer

Il ne faut plus vieillir dans la désespérance
Comme les vieux de Brel avec leurs doigts bossus.
Sous le pont des clochards écoute la romance
Du musicien aveugle semblable à un Jésus.

Au brasier du soleil choisis le temps des roses
Demande à l’arc-en-ciel le juste prix des choses.
Alors flambe ta vie comme on flambe l’amour
Mais efface les jours du cadran des folies.


Et que ta chair s’embrase aux blues et aux tangos
Des nuits blanches du jazz dans le chant des saxos.
L’oriflamme d’espoir habille la prêtresse
D’un éclat de tendresse échappé d’un miroir.

Majestueuse et belle dans son habit sacré
Tu verras son pouvoir sur l’encens des prières
Tu verras son sourire au bar des vanités
Tu la verras pleurer en fermant tes paupières.