jeudi 29 juillet 2021

 

« D’accord pas d’accord »


Assommant ce "GOSTING" n'est-ce-pas ?  Vite une autre chanson plus légère, plus jazzy.  Une guitare moins hystérique (bien que d'une grande dextérité) que celle de Jérôme Munafo dont j'avais gardé le back up prévu pour "La ville se transforme" mais où je n'arriverai jamais à y placer mon chant...Et tant mieux, car celle-ci fut finalement arrangée par Jean-Marie Dorval plus en symbiose avec le tableau que je voulais décrire.

 

  Jérôme Munafo, guitariste soliste d'Adamo partait dans ses envolées qui lui étaient sans doute très personnelles.  In fine cet enregistrement en attente tombait à pic pour exorciser mon mal-être du moment.  Je n’avais qu’à m’accrocher à cette musique diabolique mais qui heureusement finissait tout de même avec plus de douceur.        

- .  Mon âme en peine, malgré tout, avait gardé un peu de lucidité, et je m'empressai, tant que c'était à vif, de lancer mes mots sur ces notes débridées

 

...Et, je pense que nous serons d’accord: une chanson doit détendre et non stresser.  Enfin, d’accord ou pas ?   

Pour me faire pardonner



N'être plus personne, t'aimer comme un homme lui  murmurai-je ... Mais elle me disait oui une fois,  puis non une autre fois... Je l'ai appelée : D'accord, pas d'accord !


 Arrangement et guitare basse: Alan Booth;
Piano : Rudy Mynaerts; 
Batterie : Bob Darch;
Guitare : Roland Kert;
Saxo, Clarinette et Flûte : Willy Vandewalle
Ingénieur du Son :  Francis Dewell
Enregistrement  juillet 1993: New D.E.S. Corp.  
 





Photo : Marie Bee 1993

D’accord pas d’accord

D’accord pas d’accord je veux bien encore

M’ouvrir à toi ; te serrer dans mes bras

D’accord pas d’accord je veux bien encore

Te prendre la main,  sceller nos destins

Parler du bonheur, envoûter nos cœurs

Pour que finalement s’enflamment nos corps

 

D’accord pas d’accord, je veux bien encore

Marcher sous la pluie, simple monotonie

D’accord pas d’accord, je veux bien encore

Partir avec toi où il y a de la joie

Je veux bien encore chercher des trésors

Courir les déserts ; franchir les mers

 

D’accord pas d’accord, j’inventerai des mots

Pour te voir sourire ; créer des souvenirs

D’accord pas d’accord, adieu les sanglots

Jouons le grand jeu comme les gens heureux

Je veux bien encore pour t’aimer plus fort

N’être plus personne ; t’aimer comme un homme

 

D’accord pas d’accord, j’oublierai le confort

Des petites habitudes de la solitude

D’accord pas d’accord que l’amour dévore

Toutes les raisons et les illusions

Je veux bien encore conjurer le sort

Risquer de souffrir,   t’aimer à mourir.


mardi 27 juillet 2021

 Email vers une certaine M. ce 27 juillet 2021 


Ah,   chère anachorète, grande amie de ma Charlotte disparue (non pas morte); que toi-même étais  sans plus aucune  nouvelle et finissais-tu par avoir des doutes!  - Cela s'est vu ces femmes qui disparaissent victimes de leur amant violent - .  Suite à cette reprise de contact après ces quatre années de silence...que j'étais tombé par hasard sur ton numéro de portable - et pourquoi pas un petit bonjour et avoir de tes nouvelles? - nous replongeons inévitablement dans ce passé où je n'en menais pas large;  mais toi non plus qui avais l'habitude de vos  longues conversations téléphoniques . Mes réflexions à l'époque: 


…/…et aussi cette attitude de « ghosting » de mon épouse  - c’est-à-dire : plus la moindre nouvelle  et fermée à tout contact vers  celui qui était le plus proche,  son mari,     - ;  qui ne peut que faire planer des doutes sur mon attitude vis-à-vis d’elle.../….

Comme il s’agit de mon intégrité,  de ma survie,  le droit à un minimum de considération me  semblait légitime  -  non je ne crois pas finalement  avoir été  déboussolé, (sinon que très peu de temps), complètement désorienté   par cette séparation soudaine; aucunes prémices   de sa fuite!   Cette attitude de « ghosting » n'aurait-t-elle pas pu déclencher des réactions dramatiques?  Cela s’est vu,  ces hommes d’âge mûr qui brusquement,  sous l’emprise de la boisson, commettent l’irréparable (la vie de l'autre ou la sienne; et parfois les deux).    Evidemment un assassin aux Assises pour crime passionnel, plaidé par un  ténor du Barreau,   est certainement plus captivant que la médiocrité de ces divorces où, chez ces gens là, comme le chantait Brel,  on compte.   Même si l’actualité nous assomme  pour nous rendre à l'évidence que le genre humain n’est pas toujours reluisant, il y a tout de même parfois de bonnes nouvelles comme cette mansuétude d'un prince du désert d’avoir enfin  levé l’interdiction de conduire une voiture  aux  Dames en Arabie Saoudite ;  que l’on considère aussi que les animaux sont des êtres sensibles.  La morale et l’éthique, tout doucement, tracent leur chemin dans la conscience des  citoyens du Monde.  Aussi,  je ne sais pas comment encore,  mais nous devons  aussi refuser d’être le jouet du caprice  de ces gens qui décident de disparaître sans laisser de trace.  C'est un acte de violence.  Les  conséquences peuvent parfois être dramatiques...Mais,  de cet état victimaire,  je préfère relever le défi,  soit par une chanson ou un roman autobiographique -  et pourquoi pas les deux réunis? 


.


LA DH du jeudi 27 mars 2008. Jean-Philippe de Vogelaere.

Gosting
Paroles et musique Georges Salles  
Créé à Rochefort lundi  12 juin 2017

J’ai mal …j’ai mal …oui j’ai vraiment  très mal …

Elle  partit comme ça … s’est évanouie !
Plus un seul contact… je n’existais plus.
Pourquoi de tels actes de silence absolu ?  
On s’aimait à l’envi de jour comme de nuit.
Notre serment se fit sur la Sainte Bible
Notre union était parfaitement crédible.   

Comment c’est possible  on s’aimait si fort
Dès notre rencontre on veilla l’un sur l’autre
Elle toujours disponible de cœur et de  corps  
Oui nous étions amants … depuis si longtemps

Tout seul au matin,  dans la triste demeure
Le pain quotidien n’a plus de  saveur. 
Et  quand vient le soir dans le lit trop froid
Plus le moindre espoir d’être toi contre moi.
Pas encore une semaine et déjà l’avocat!   
Un divorce ?  C’est ton choix  et… ma  migraine!

Refrain 2
Comment c’est possible …/…
…/…depuis si longtemps

J’ai mal …j’ai mal …oui j’ai vraiment  mal …très mal
Oh oui que j’ai mal… mal…

À vingt ans peut-être que…,   mais à nos âges extrêmes,
Bien drôle  cette époque des libertés souveraines  des tempes grises !  
 Le temps n’a plus de prise.
 « Plus de jeunesse ? »,  Non surtout: « Plus de vieillesse ! »
Les aînés font la fête,  voguent d’îles en îles. 
De vraies marionnettes de la mode qui défile.   



Refrain 3
Comment c’est possible …/…
…/…depuis si longtemps


Elle  partit comme ça … s’est évanouie !
Plus un seul contact… je n’existais plus
Pourquoi de tels actes de silence absolu ?  
On s’aimait à l’envi de jour comme de nuit.
Notre serment se fit sur la Sainte Bible
Notre union  était parfaitement crédible.  


Partir …Moi aussi,  je m’en irai… loin des terres…
  Loin des souvenirs où toujours je te vois.   
Il me faut  oublier et pardonner ce parjure !
Voguer  loin,  très loin … Une nouvelle aventure ?    
Qui sait ?  Me restera-t-il assez de force pour hisser la voile
Qui poussera l’esquif et mon cœur meurtri vers une âme loyale ?
Si cela devait arriver,  je sais déjà que  cela me fera encore plus mal  
Quand je t’oublierai vraiment … que tu ne seras plus que néant.

 Oui nous étions amants…depuis si longtemps   



Souvenir de mon bateau détruit en mer par un cargo en face du Surinam en 2005, le Spirit of Sindbad, VIA 52, Cotre Alu dériveur intégral et puis, redevenu Terrien,  j'ai rencontré  Charlotte en donnant un récital à l'église de Corroy-le-Grand en novembre 2005  au profit d'une fondation de Pondichéry qui prenait en charge l'avenir de jeunes filles orphelines en leur donnant accès à l'instruction... 10 ans après d'amour fidèle, nouvel échec ! 22 avril 2017, elle me quitta.

samedi 17 juillet 2021

 

Georges Froès g.salles.froes@gmail.com

Des larmes en Belgique

 

10:07 (il y a 8 minutes)

Ah très chère et merveilleuse F.../...

 

Oui les larmes sont celles du ciel qui noient quelques grandes villes en Belgique dans un total désarroi pour les nombreuses victimes (parfois disparues dans les flots insoumis de la Meuse) et mon regard se retourne vers la Corse et Toi évidemment qui en est mon plus beau souvenir. ../...

 


 

.../...Et quand les fléaux de la Terre

Surgissent comme des cris de colère

S’éveillent soudain des Hommes nouveaux

Des Hommes qui feront ce qu’il faut

Ils redeviennent tous solidaires

Ensemble des Hommes c’est beau !

 

Final de « Un Homme c’est naturellement bon »

 

Ce que j’ai pu encore une fois constater du courage et du bon esprit de ces populations en Belgique,  qui ont décidé de ne pas se laisser aller au désespoir face aux inondations.

 

 Bravo mes Belges !

 

Ce qui me fait penser à une de mes chansons qui dépeint le séisme à Haïti ...


 Tremblement de terre à Port au Prince le 12 janvier 2010.

+ de deux cent mille victimes

Un clic sur ce lien pour écouter cette chanson
Les guitares de Jérôme Munafo.





Port-au-Prince
12 janvier 2010
Intro guitare

La terre  a tremblé vibrante de colère
Cités effondrées  des corps empierrés
L’action humanitaire  accourt du monde entier
Faut-il de tels séismes   pour lever les frontières ?
Refrain
À Port-au-Prince on pleure son trop plein de souffrance
La Terre ici  assume seule la faute
Tout juste veulent-ils mourir  rejoindre dans la tombe
Tous ces amis perdus où régnait tant d’enfance


Dans ce chaos sans bruit  on suit le chien ça change
Sauvera-t-il quelques vies avec un peu de chance
Entre morts et vivants ça diminue la peine
Ni prêtre ni fossoyeur on inhume soi-même

À Port-au-Prince on pleure son trop plein de souffrance
La Terre ici  assume seule la faute
Tout juste veulent-ils mourir  rejoindre dans la tombe
Tous ces amis perdus où régnait tant d’enfance

De ce tableau fatal  qui frappe les esprits
Entre le bien le mal quel est le juste prix
Après les chiens dociles  les loups reprennent la ville
Bien sûr  quelques familles  choisiront l’exil !

À Port-au-Prince on pleure son trop plein de souffrance
La Terre ici  assume seule la faute
Tout juste veulent-ils mourir  rejoindre dans la tombe
Tous ces amis perdus où régnait tant d’enfance

Epilogue :
Aux rares miraculés  échappés de ces ruines
Votre nouvelle vie  en vaut deux ou trois mille
Que viennent à vous ces âmes devenues orphelines
Qui vous donneront la force  de rebâtir la ville
Port-au-Prince…

Port-au-Prince…



vendredi 16 juillet 2021

 

La chanson  "Alleï Alleï Bruxelles", issue du resto du cœur du 17 rue de la Fourche,  se trouve sur  YouTube, avec la photo de Coluche.  

Alleï, Alleï Bruxelles !

Alleï, Alleï Bruxelles

 Fais marcher tes guibolles

 De la Grand-Place à la Marolle*

 

Fais marcher ta cervelle

  Envoie tes frites à la poubelle**

 Car pour danser la farandole

Il ne faut pas de cholestérol

 

Hallelujah les Brusseleirs

  Ont décidé de se refaire

  On pourrait même faire des affaires

Avec les gens du ministère

 

Alleï, Alleï Bruxelles 

 Fais marcher tes guibolles

 De la Grand ‘Place à la Marolle*

Il paraît qu’à Bruxelles

  Même si tu te trouves sans oseilles

 Y a des gens au resto du cœur

Qui veillent un peu à ton bonheur

 

Alleï, Alleï les Brusseleirs

  N’veulent plus jouer avec St Pierre (l’hôpital)

Trop de cigarettes et trop de bières

 Ne donne pas une santé de fer

 

Alleï, Alleï Bruxelles 

 Fais marcher tes guibolles

 De la Grand ‘Place à la Marolle*

Fais marcher ta cervelle

  Envoie tes frites à la poubelle

 Car pour danser la farandole

Il ne faut pas de cholestérol

 

Alleï, Alleï les Brusseleirs

  Ont décidé de prendre l’air

Leur potager en bandoulière

 N’est-ce pas une idée du tonnerre

 

Alleï, Alleï Bruxelles

 Fais marcher tes guibolles

 De la Grand ‘Place à la Marolle*

Que ton passé glorieux

  Rappelle le sang de tes aïeux

Lorsqu’ils plantèrent leur étendard

 Pour protéger leur territoire… leur réfectoire

 

Alleï, Alleï les Brusseleirs

  Ont plein d’idées et des astuces

De leur Histoire ils peuvent être fiers

 Et tout cela au grand soleil

-         Alleï, geef me een kus

-         Alleï toi, Bruxelles se réveille ?

 

Alleï, Alleï Bruxelles

 Fais marcher tes guibolles

 De la Grand ‘Place à la Marolle*

C’est capital Bruxelles

De te refaire plus belle ma belle

Car d’une chanson reprise en chœur

Naîtra la ville du bonheur

 

Alleï, Alleï Bruxelles...

 

 

 

*Trop tard, déjà enregistré. Mea culpa Bruxelles... j’aurais dû écrire « aux Marolles » !

** Ma période anti malbouffe. Cela n'avait pas plu à Stéphane Steeman (Madame chapeau) .  Tu penses,  nos frites nationales!

Lors de la sortie du 45 T, l'éditeur et ami Christian Vanderhaege, avait  organisé un dîner à l'occasion de la sortie du disque.  Je suis assez surpris de me retrouver à la place d'honneur, avec  des personnalités bien connues telles que, à ma gauche:   le père de la BD  Lucky Luke, Morris  et à ma droite Stéphane Steeman, la célèbre Mme Chapeau dont je verrai sa tête s'allonger en écoutant cette chanson.  Il ne m'adressera plus la parole... Et bien sûr qu'il avait raison,  ça ne se dit pas dans une chanson:

.../...Fais marcher ta cervelle

Envoie tes frites à la poubelle.../... 



mercredi 14 juillet 2021

 

Alleï Alleï Bruxelles !

Le fameux hasard, ce coup de pouce divin, dont on ne profite pas, absorbé par les futilités de l’existence, j’en ai mon lot.  Il y en a par contre des auxquels on s’accroche en croyant qu’ils nous montrent la voie et qu’ils nous conduisent plutôt dans des impasses où il faut parfois des années avant de s’en rendre compte...et ce n’est pas évident de repartir dans l’autre sens.  Ce qui est sûr, comme le dit le Professeur Moustache, dans ces quelques minutes de détente pleine d’humour, tout en énonçant des vérités scientifiques (juste après les 28 Minutes d’Elisabeth Quin et ses chroniqueurs hautement intellectuels...Ouf, merci Arte !) : « Bien que nous mourions moins bêtes, nous mourrons quand-même », par exemple le compositeur, au faîte de sa gloire, Lou Deprijck de « ça plane pour moi » interprété par Plastic Bertrand...

(By the way, pour le chanteur sautillant des jeunes des années 80/90, nous étions côte à côte en classe Business d’un retour de Nice vers Bruxelles, et je me demandais pourquoi les hôtesses venaient lui demander des autographes.  On fond, peut-être que ça arrangeait bien la star de l’époque, que son voisin dans la Caravelle de la Sabena, ignorait qui il était ! D’ailleurs, je ne me souviens pas d’avoir échangé plus de trois mots !  Mais après tout, n’était-il pas plutôt vexé de ma pseudo indifférence ?

 Mais revenons à Lou Deprijck, son père spirituel qui l’avait porté aux nues sur la scène médiatique, - bien que, reconnaissons-le, sa plasticité sur les plateaux y avait contribué pour beaucoup -, Lou sortait dans ces années avec ma belle-fille Brigitte, âgée alors de vingt-six ans, déjà divorcée d’un certain Michel Vandercam mon copilote dans le Paris/Dakar de 1981. (Mécanicien- photographe sur les circuits de courses de motos et voitures, c’est grâce à lui que m’était venu cette idée de ce rallye ...PR. Brigitte est le deuxième enfant de mon épouse de son premier mariage avec un certain Roland Hubert...Ils n’avaient pas vingt ans !).

  Parfois, encore une autre anecdote ou hasard sans suite, cet homme du showbiz avec son éternel chapeau quand il passait chez nous était parfois accompagné d’une certaine Vanda qui   deviendra la Lio de Banana Split.  Celle-ci, déjà à son adolescence, copine de Dominique et Brigitte, mes beaux-enfants, venait chez nous à Rhode-St-Genèse.    Mes origines lusitaniennes par mon père auraient normalement pu me rapprocher de la petite Portugaise, mais ce ne fut jamais le cas, vu que l’homme d’affaires avait d’autres préoccupations que de s’intéresser à ces jeunes...et ma fidèle guitare dormait depuis des années, abandonnée dans un placard.

  Et voilà ces fameuses années 86-87 du changement !   Un restaurateur métamorphosé en crudivore, inquiet pour sa femme...et maintenant ce resto du cœur, ce défi dans lequel ils s’étaient lancés tous les deux ... et ce Lou Deprijck qui fréquente ma belle-fille, qu’il emmènera même  à New-York à l’occasion de l’ouverture du nouveau restaurant d’Albert Michiels... que finalement je vois assez régulièrement ce Lou  à notre privé ou dans un de nos restaurants et au resto du cœur et qui marmonnait souvent  « Alleï Alleï !», avec cet accent  très brusseleer,  surtout en voyant nos habitués, la plupart issus des Marolles ,  auxquels, comme  nous arrivions au printemps, il me fallait leur annoncer la fermeture très prochaine  de ce lieu convivial ...Que me viendra alors l’inspiration de reprendre cette guitare oubliée depuis près de quinze ans et créer une chanson pour leur donner du courage et aller de l’avant : « Alleï Alleï Bruxelles ! ».

 Ainsi je ferai la connaissance, pour les arrangements de cette farandole (farandole, parce que ça rimait avec Marolles), d’un certain Alan Booth, bassiste et ami de Lou et de Philippe Lafontaine (auteur/compositeur et interprète de ce titre à grand succès : « Cœur de Loup »).   Une bonne dizaine de nos invités du 17 rue de la Fourche, des bons vivants, m’accompagneront pour former le chœur et nous nous rendrons au Studio D.E.S. rue des Fleurs (derrière la Place de Brouckère). Le but produire un 45 tours vinyle... Mais, je m’en voudrais de ne pas mentionner le chanteur de rue :  Albain de Saint-Moulin qui s’accompagnait de son orgue de Barbarie dans la rue Neuve.  Il participa très activement à la création de cette chanson et   gratifiera cet air de sa merveilleuse voix de ténor.

Lorsqu’on studio on me demanda que mettre sur la face B ?, le lendemain j’irai chez Alan Booth avec une nouvelle chanson, imaginée la nuit : « Je n’ai que dix-huit ans ».   En effet, quelques jeunes, un peu paumés, venaient également se nourrir au resto du cœur.  Je pensais à eux, mais aussi à ma propre jeunesse, au moment où mes parents se séparèrent.  Mélodie et paroles m’avait pris que quelques heures.  Tiens, aurais-je certaines dispositions pour écrire si facilement des chansons ?   Bref cela m’intrigua un peu mais sans plus, jusqu’au jour où Stéphanie de Monaco, quelques minutes avant l’Eurovision se fit filmer devant la façade de la Bergerie et du Marenostrum pour présenter sa nouvelle chanson « Les fleurs du mal » ...et que je me suis dit, serait-ce un signe, un appel ?  Si une princesse a ce courage de venir chanter jusque devant ma porte qu’est-ce que j’attends pour m’y mettre moi-même ? Et, je m’y suis mis à composer, écrire et chanter avec cette précieuse alliée : ma guitare et aussi une douce folie d’y croire.   J’irai même jusqu’à Monte-Carlo quelques années plus tard pour lui offrir en main propre mon troisième album, sur lequel figurait « Une jolie princesse dans ma rue ». Auparavant, Il y avait bien eu une ou deux réponses courtoises, où sa secrétaire, en nom de S.A.S.  me remerciait, mais sans plus comme pour un simple admirateur ou fan.   Mal m’en a pris !  Je me suis retrouvé dans les sous-sols de la police monégasque interrogé pendant près de trois heures, comme un suspect terroriste : empreintes digitales, photos de face et de profil avec un numéro.  La faute au départ, j’avais pris la route qui menait vers le Palais sur mon Honda 750 et n’avais pas vu l’interdiction aux motos...et j’aurais mieux fait de m’abstenir d’annoncer la raison de ma visite.  J’avais bien remarqué que l’officier communiquait par téléphone avec les préposés à la sécurité de la famille princière.  Les trois heures, c’était pour me faire comprendre le non desiderata de ma personne et me décourager définitivement. Sans doute que ma chanson réveillait une vieille déception sur sa démarche à Bruxelles en 1987.  Les Fleurs du mal, à part pour Baudelaire, n’eurent jamais le succès « Comme un ouragan » ...De méchantes critiques précisaient qu’elle avait tout pour arriver à rien.  Oui, je réveillais de vieux démons !

Et puis un autre hasard, dans une salle d’attente chez un médecin, un Paris Match ou le Soir illustré, je ne sais plus.  Un titre : une autre Princesse Stéphanie.

 Cela m’intrigua et lis l’article.  Arrière-petite-fille de Léopold 2, arrière-petite-cousine de sa Majesté le Roi Albert II, elle invitait les artistes dans son château un certain jour pour inaugurer la réouverture de son Orangerie restaurée.  Je m’empresserai de m’y rendre avec ma prestigieuse Black Panther (réplique de la SS 100 des années trente, ancêtre de la Jaguar. – SS après les Nazis on peut comprendre !)  Et ma guitare.  J’y interprèterai quelques-uns de mes airs assis sur les marches à l’extérieur parmi les nombreux invités présents...et cela avait dû l’intéresser, car elle me proposera de me produire pour un récital de chansons, ce fameux 2 décembre 1993.  

 Voilà ce fameux lien, pour te répondre, qui reliait ces deux princesses !   

Les hasards quoi !    


Lettre à SAS Stéphanie de Monaco

 Altesse, Souvenirs désenchantés, je m'en doute, pour votre passage à Bruxelles en 1987, vu que les Médias envieuses et donc, à mon humble avis, mal intentionnées ne comprenaient pas votre profond engagement à l'époque pour "Les Fleurs du Mal », qui, par contre, me sensibilisa et fut un des points déclencheurs de changer ma propre destinée. Je sais que Vous ne désirez pas rappeler ces circonstances, mais je dois obéir à ce besoin de Mémoire. Veuillez me pardonner.




1986, Sandra Kim gagne l'eurovision. L'année suivante le concours se passe à Bruxelles.
1987, trois minutes avant l'événement télévisé, Stéphanie de Monaco se fait filmer devant mon restaurant, le" Marenostrum", petite rue des bouchers, pour sa nouvelle chanson " Les Fleurs du mal"**.
Pour moi ce fut comme un message: "Si une princesse vient chanter devant ma porte, qu'est-ce que j'attendais pour reprendre mes chansons enfouies et ma guitare oubliée ?
Ce fut le déclic, je tournai le dos à la boutique et irai jusqu'à son palais de Monte-Carlo lui présenter cette mélodie et bien d'autres encore. Ma vraie vocation; je crois. Changement de vie totale !

**Les célèbres poèmes de Baudelaire...qui avait  résidé dans l'Impasse Aux Peaux, près de la Grand-Place et tout proche de la Petite rue des Bouchers (Celle-ci jusqu'en 1958  était le quartier  des lesbiennes d'où peut-être un lieu d'inspiration  et ce titre "Fleur du Mal")… Il faut savoir, en vue de l'Expo 58 à Bruxelles, la brigade des mœurs,  fera fermer les bars et cabarets qui constituaient la majorité des commerces de la  rue.  Fin des années cinquante dans cette maison  où  le poète vécut au siècle précédent, je précise,  était-ce le hasard?, au premier étage, un cabaret s'intitulait: "Le Grenier aux chansons". Quelle force mystérieuse avait donc poussé Stéphanie de Monaco?   Une stratégie médiatique ou l'intuition d'une artiste?