Cellule de crise...Action
adaptée ou non ?
Quand nos perceptions n’arrivent plus à tenir pied aux événements, quand
nous refusons de croire une chose parce qu’elle nous déplaît, nous effraie ou
nous choque par sa seule nouveauté, alors l’écart entre le fait et la
perception devient abîme et l’action devient inadaptée et irrationnelle.
(Sénateur Fulbright, conseiller du Président
Bill Clinton).
Extrait
d’une presse locale, j’apprends qu’une baleine, vraisemblablement morte depuis
un long moment, vu son état de putréfaction, a été retrouvée ce jeudi 10 avril dans
le nouveau port de Calais.
Avis aux narines
sensibles et curieuses : d’avoir pu
m’approcher de quatre cadavres de cachalots échoués à Coxyde en 1994, j’ai
encore en mémoire l’odeur insupportable (« odeur tombale » comme je le chante dans ma complainte composée
dès lors : « N’gâche pas l’eau des cachalots* ») pour ces géants des mers qui venaient à
peine de mourir ; insupportable même pour le berger allemand de ma
compagne qui nous accompagnait ; il devint comme fou et hurlait à mort à
l’approche des dépouilles. On peut imaginer alors pour cette femelle rorqual,
en pleine décomposition, les émanations pestilentielles repoussantes encore
pires !
Urgence donc ! Des opérations pour la remorquer, programmées ce
vendredi, ont été remises à lundi prochain ; pour ensuite procéder à la disséquassions
du cétacé de plus de dix-huit mètres, et incinérer ces quinze tonnes de chair flétrie au plus vite. Raisons sanitaires obligent !
Triste sort quand même !
Heureusement, la majorité de ces immenses créatures du Bon Dieu, écologistes
bien avant l’homme, vigilantes au bon équilibre de la vie dans les océans, - néanmoins
mortelles comme l’a décidé Mère Nature qui, celle-ci, a
certainement tout prévu quant à la finitude et le renouvellement entre morts et vivants -, exception des massacres imbéciles et cupides
des chasseurs de baleines et les victimes dues au trafic maritime comme
probablement celle de Calais, la grande majorité meurt en toute discrétion au
fond des mers.
Pourquoi ne pas la
remorquer vers le large, tout simplement ?
PM:
Échouage de quatre cachalots à Coxyde.
Novembre 1994.
Histoire morbide / En novembre à Coxyde
Sur les plages / Une foule rendait hommage
À quatre cachalots / Sortis de l’eau
Des mâles c’est bizarre / Est-ce par hasard ?
Et je pense
Ne gâche pas l’eau des Cachalots
Je me dis aussitôt / Ça va faire mal à Cousteau
Terre qui pleure / Ses mers qui se meurent
Je pris mon auto / Pour voir ces baleines
Mais vingt kilomètres de bouchon / Pas de veine
Et je pleure
Ne gâche pas l’eau des Cachalots (2X)
Ça ne fait plus rire / Qu’une baleine puisse dire
C’est assez / et se cache à l’eau
Pour parler de veine / Je pense pipe-line
Celui de la Taïga / Bonjour les dégâts !
Et je gueule
Ne gâche pas l’eau des Cachalots
J’avais l’intention / D’écrire une chanson
C’était ma façon de bénir ces géants
Que ça rappelle que l’eau des océans
Se ronge comme notre sang
Et je crie
Ne gâche pas l’eau des Cachalots
Mais en
venant les voir j'avais mon clebs infernal
Et n'ai plus qu'en mémoire cette
odeur ah!, tombale
Hurlant comme loup devenu
fou
Cette vue insolite l'a rendu
triste
Et je hurle
Ne gâche pas l'eau des Cachalots
De ces Cachalots sortis de l’eau / Ne reste que l’image
Comme une menace / Ils meurent en grimace
Étrange message / Aux habitants des terres
Pour protéger la mer des Cachalots
N’gâche pas l’eau des Cachalots
N’gâche pas l’eau des Cachalots