vendredi 12 janvier 2018

Port au Prince

12 janvier 2010 …et nous apprendrons en fin de journée (vu le décalage horaire de 5 h)  le séisme qui détruisit Port-au-Prince  et entraîna la mort de plus de deux cent mille personnes.    Un drame qui me rappela celui d’Arménie,  en décembre 1987, qui en  provoqua environs dix fois moins  - ce qui est toujours énorme,  car  même une seule victime est un  drame -  m’inspira une chanson, qu’encore récemment,  j’en ferai part à Charles Aznavour par l’envoi postal aux trois adresses,  une en Suisse et deux à Paris ,  d’un courrier accompagné de mon CD Album « Lampedusa » (Oui,  encore un sujet d’actualité que sont ces continuels boat people en Méditerranée ! ).  La star,  l’inaccessible étoile sans doute,    ne m’a toujours pas répondu.   Je peux comprendre.  Cela doit être agaçant un personnage anonyme qui cherche continuellement  à se faire remarquer du style «  Allo moi,  ici les autres,  j’ai quelque chose à dire ».   En ce qui me concerne,   c’est plutôt les chanter ces choses à dire.  Et,  laissez-moi rêver …de croire que grâce à Internet peut-être, l’une de mes complaintes pourrait, par un heureux hasard de lucidité commune, une prise de conscience collective, qu’elle puisse par le simple clic d’un transfert  de quelques  citoyens of the World de bonne volonté,   faire le tour du monde,  comme être entendue jusqu’à Port-au-Prince et donner du courage aux Haïtiens...  qu’ils sachent,  qu’ici en Belgique,  on pense à eux.     
 Trois mois plus tard,  en Mars de cette terrible année 2010 qui endeuillât toute les Antilles,  Jean Ferrat disparaîtra également.   Celui qui ne chantait pas pour passer son temps…qui se sentait utile (comme le chantera plus tard Julien Clerc),  j’aimerais que tous mes correspondants  acceptent cette idée que cela  reflète assez bien ma propre philosophie.  Il s’agit de solidarité.   Pardon pour les autres qui ne l’entendent pas de cette façon là ;  mais alors qu’ils me le signalent pour que je n’encombre plus inutilement leur boite à message.  Cependant, et loin de moi  à vouloir imposer par le jeu de la double contrainte une pensée manipulatrice,  soyez convaincus que chacune de vos adresses est un bien précieux que je respecte  à l’instar de Maître Eckart : « chaque homme est un lieu saint ».  

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2018,  l'année du "OUI" (dis Oui!) 

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Lettre à Charles Aznavour

Grand Charles,
D’abord un merci à  François Busnel d’avoir permis, par son émission
« La Grande Librairie »,
 de mieux encore connaître  le célèbre Aznavour… - Encore cette dernière présentation  d’« Écrire ».    Je ne devais certainement pas être le seul qui fut complètement scotché par la puissance du texte et de l’interprétation  de son auteur.    Oui scotché est bien le terme pour dépeindre celui qui t’écrit en ce moment,  à savoir ce 29 décembre 2017,  pris d’une intense émotion avec les larmes pour te dire pardon,  pardon,  pardon !   Oui,  pardon de t’en avoir voulu  quand, suite au séisme du 7 décembre 1987 qui détruisit une grande partie de l’Arménie …que j’avais téléphoné à ton studio à Paris pour annoncer ma chanson « A comme Arménie » pour te l’offrir ;   et que ton collaborateur  - ne m’envoya pas vraiment sur les roses (laissons ces reines des jardins fleurir la tombe de ton ami  Bécaud ! ),   disons plutôt,  sur une voie de garage,   Il me proposa de prendre contact après le six janvier et précisant que l’important c’est de faire une chanson…et effectivement,  je constatai,  un peu vexé que   cette chanson,  créée dans le but de récolter des fonds,  passait sur les ondes avant cette date.   Moi, je n’avais pas eu le temps de lui répondre : « Non l’important,  c’est de faire la chanson »,  vu qu’il m’avait raccroché au nez.  Je te jure que cette chanson,  je l’avais captée,  je ne sais comment…mais je savais que c’était elle :
 « A comme Arménie » ...non pas le A d'Aristote,  ni  celui d' Averroès ,  un A bien présent d'un A en pleine actualité (à l'époque)
.../... Ce n'est pas que j'ai des idées noires
Mais j'ai besoin d'y aller voir
Ce qui se passe en Arménie
De la Caspienne à la Mer Noir
Il faut de l'aide et de l'espoir.
Peut-être encore sauverai-je une vie

Et qui m'avait forcer à conclure, me rappelant ce message d'un nomade touareg:
-" Les maisons en dur sont les tombeaux des vivants"- , cette dernière strophe:

…/…De ces villes qui tuent combien en faudra-t-il
Pour qu’enfin les hommes se décident en famille
À franchir leurs barrières  ces abris sans lumière
Et sans la moindre peur refaire leur univers.

Oui,  j'estimais qu'il ne suffisait pas d'une simple chanson pour récolter des fonds,  mais aussi,  qu'elle puisse faire réfléchir notre humanité toute entière qui a tendance à s'agglutiner dans les villes. 

  Comment avais-je pu penser un seul instant atteindre l’inaccessible étoile,  comme l’avait chanté Brel!  J’avais été prétentieux,  voire ridicule !
 Je bénis cette émission, …    de  t’avoir  retrouvé…de me rendre compte du géant de la chanson, du juste mot que tu as toujours trouvé pour  chanter tes cris,  tes poèmes, qui sensibilisent  …qui rendent  les gens meilleurs ;  je suis bouleversé par toutes tes réponses à François Busnel…mon texte n’était certainement pas à la hauteur.  Pardon !
Enfin,  suite au tremblement de terre du 12 janvier 2010 à Haïti,  j’en ai récupéré quelques parties pour cette chanson « Port-au-Prince » (la 12 sur l’album « Lampedusa… »),  et me permets de t’offrir cet album sorti en 2014 à l’occasion des fêtes et te présente mes vœux pour 2018…l’année du « Oui » (à la rime dix-huit pour penser positivement
: « Dis Oui »).

Oui à l'écoute de l'autre
Oui à la Paix
Oui au bonheur
Oui à la Lucidité
Oui au Grand Partage
Oui au respect de la Terre et de toutes les vies qu'elle abrite. 

Et oui,  tu remarqueras  que le boudeur,  que j’étais  encore en 2014,   omit de citer ton nom sur l’album parmi tous les autres maîtres qui m’inspirèrent,  alors que ce sont surtout tes chansons que j’interprétais à la Côte d’Azur dans les années soixante et qui furent un précieux guide.  Pardon.  

Ce n’est pas l’homme qui fait l’amour
C’est l’amour qui fait l’homme …
(dont  Charles Aznavour)


Tiens à tout hasard,  ce texte (que je chantais à la guitare,  mais jamais enregistré)
De "Amour de patate" (à la dernière bière...)
Je croyais refaire le monde
Vivre toujours auprès de ma blonde
Chanter l’amour et même la paix
Mais c’est le monde qui m’a refait
Oui partout c’est la guerre
À quoi bon pousser mes cris
Pour cette planète en sursis
Personne ne veut entendre

Mais j’ai des patates à cuire
Et dois garder le sourire
Pour passer les commandes
Des clients qui attendent
J’ai des patates à cuire
Et dois garder le sourire

Lorsqu’une chanson germait en moi
Je me sentais plus riche qu’un roi
Avec la foi d’Charles Aznavour
Jurant qu’un jour ce serait mon tour
Mes patates sont à vendre
Ce sont mes seules affiches
L’important c’est leur ventre
De mes paroles ? Ils s’en fichent !

Et j’ai des patates à cuire
Et dois garder le sourire
Pour passer les commandes
Des clients qui attendent
J’ai des patates à cuire
Et dois garder le sourire

(Modulation + ½ ton)
Hélas ! Ma blonde devint triste
Pas toujours gaie la vie d’artiste
J’ai donc cherché une autre voie
Mais impatiente elle se sauva

Et maintenant l’âme en peine
Je vends des patates à tout venant
Mais quoi faire de mon argent
À qui l’offrir je n’ai plus de reine

Mais j’ai des patates à cuire
Et dois garder le sourire
Pour passer les commandes
Des clients qui attendent

Aïe …mes patates sont trop cuites !
Les clients prennent la fuite
C’est bientôt la faillite
Tant pis je m’offre une bonne cuite

Et  maintenant auprès de ma brune
Je vends de la bière
Jusqu’à  ce qu’à la dernière
Qui me conduira au cimetière!

Oui,   il y a encore tellement à faire,  à dire,  à chanter…mais j’ai besoin d’être aidé…N’est-ce pas qu’on ne peut absolument pas s’arrêter,  malgré mes plus de cinquante ans de non succès ? Et pardon de m’adresser au plus grand,  à celui qui justement,  Maître, à l’apogée de son art  - que la chanson est bien un art majeur, comme il dit -,  ne s’arrêtera jamais.   Quelle belle leçon tu viens encore de nous donner !  Merci.  


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Tremblement de terre à Port au Prince le 12 janvier 2010.
+ de deux cent mille victimes

Un clic sur ce lien pour écouter cette chanson
Les guitares de Jérôme Munafo.





Port-au-Prince
12 janvier 2010
Intro guitare

La terre  a tremblé vibrante de colère
Cités effondrées  des corps empierrés
L’action humanitaire  accourt du monde entier
Faut-il de tels séismes   pour lever les frontières ?
Refrain
À Port-au-Prince on pleure son trop plein de souffrance
La terre ici  assume seule la faute
Tout juste veulent-ils mourir  rejoindre dans la tombe
Tous ces amis perdus où régnait tant d’enfance


Dans ce chaos sans bruit  on suit le chien ça change
Sauvera-t-il quelques vies avec un peu de chance
Entre morts et vivants ça diminue la peine
Ni prêtre ni fossoyeur on inhume soi-même

À Port-au-Prince on pleure son trop plein de souffrance
La terre ici  assume seule la faute
Tout juste veulent-ils mourir  rejoindre dans la tombe
Tous ces amis perdus où régnait tant d’enfance

De ce tableau fatal  qui frappe les esprits
Entre le bien le mal quel est le juste prix
Après les chiens dociles  les loups reprennent la ville
Bien sûr  quelques familles  choisiront l’exil !

À Port-au-Prince on pleure son trop plein de souffrance
La terre ici  assume seule la faute
Tout juste veulent-ils mourir  rejoindre dans la tombe
Tous ces amis perdus où régnait tant d’enfance

Epilogue :
Aux rares miraculés  échappés de ces ruines
Votre nouvelle vie  en vaut deux ou trois mille
Que viennent à vous ces âmes devenues orphelines
Qui vous donneront la force  de rebâtir la ville
Port-au-Prince…
Port-au-Prince…


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