jeudi 16 mai 2024

 

Actualité


Ce mercredi à moins de trois cents mètres d’où j’écris,

À l’heure où les braves gens vont acheter leur pain,

Commune paisible pourtant brusquement en éveil,

Les Camiérois sont sous le choc.  Happé par un train,  

Un homme légèrement handicapé, comme ils disent.

Dans la force de l’âge, manquant  celle de l’esprit.

Était-il enfin vraiment lucide pour un tel acte rebelle ?

À cent mètres du passage à niveau, par quelle emprise

Diabolique se serait-il donné la mort ?  L’enquête nous le dira...

Ou pas ? Un suicidé parmi tant d’autres, l’affaire se classera

D’elle-même, à moins que...l’un de nous refusera cet oubli

Si propice aux foules avides de sensations « blingblings »

Du Festival de Cannes, moins pour les films d’art projetés

Que pour la vue des stars bariolées montant le tapis rouge,

Qui trébuchent parfois - pas facile à porter cette célébrité

Et je pense à l’auteur dont je termine à l’instant l’ouvrage :

 

« Le Couteau » ...L'auteur « Des Versets sataniques » que je ne sais

L'avoir lu avant la   fatwa, lancée par l’Ayatollah Khomeiny,  

Mais probablement après, comme la plupart des non-érudits

Dont je suivais le mouvement de mode sans trop d’excès.

Cependant son dernier livre, écrit à la première personne,

Exception pour ce dialogue imaginaire avec ce A, assassin raté,

Ou plutôt vaincu par la puissance des mots qui sonnent

Comme le glas pour contrecarrer l’imbécilité humaine assassine,

Salman Rushdie vient, me semble-t-il, apporter peut-être

Une des meilleures réponses au nom de toutes les victimes,

 Succombées aux attaques au couteau de ces mains meurtrières.

 

En 1988, à la parution des « Versets sataniques », j’avais écrit cette chanson :

                                                          Le Voile

Puis-je te la dédier à ce cher Salman Rushdie


On voile ou on dévoile la véritable face du monde. 
 Pas de panique SVP





Je  suis l’enfant d’un pays franc !

Je lève le voile des idées noires,  dissipe ainsi tout le brouillard.
À visage frais et découvert  mes yeux regardent la lumière
Perception vraie, action réelle ; sciences nouvelles  je m’émerveille !
Ici j’apprends pour entreprendre.   Encore enfant que l’on m’entende.

Dites moi pourquoi, pourquoi tout ça
Au nom des dogmes, au nom du Droit,
Je vois partout guerres et misères :
C’est plus la terre,  mais un traquenard.
Mon vrai visage n’est pas l’image
Des anciens mages rivalisant.
Je suis l’enfant d’un pays franc
Et serai maître de mon destin.

Je lève le voile des idées noires  et suis les voies de l’Univers
Dans cet élan, j’oublie frontières  et veux comprendre tous les mystères.
Un jour un sage me murmura, qu’il faut des lois et religions
Pour protéger populations,  mais sans excès et sans émoi.

Alors dites moi pourquoi, pourquoi tout ça,
Au nom des dogmes, au nom du Droit,
Je vois partout guerres et misères :
C’est plus la terre,  mais un mouroir
Mon vrai visage n’est pas l’image
Des anciens mages rivalisant.
Je suis l’enfant d’un pays franc
Et serai maître de mon destin.

Je mets le voile pour ne plus voir autour de moi tout ce cafard.
Dis-moi, homme sage, pour cet enfer,  n’y-a-t-il donc rien à y faire ?
Petit enfant ne sois pas triste.  Écoute en toi couler la vie ;
Et trouve en toi l’Originel de ton instinct qui te réveille.

Et comme un rêve, loin des soucis
Au fond des temps,  loin dans la nuit,
Je mets le voile sans dévotion sur les tabous et religions 
Mon vrai visage n’est pas l’image des anciens mages rivalisant.


Ce monde nouveau, je veux le faire sans aucun voile, ni de frontière. 

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