Actualité
Ce mercredi à moins de trois cents mètres
d’où j’écris,
À l’heure où les braves gens vont acheter
leur pain,
Commune paisible pourtant brusquement en
éveil,
Les Camiérois sont sous le choc. Happé
par un train,
Un homme légèrement handicapé, comme ils
disent.
Dans la force de l’âge, manquant celle
de l’esprit.
Était-il enfin vraiment lucide pour un tel
acte rebelle ?
À cent mètres du passage à niveau, par
quelle emprise
Diabolique se serait-il donné la mort ?
L’enquête nous le dira...
Ou pas ? Un suicidé parmi tant d’autres,
l’affaire se classera
D’elle-même, à moins que...l’un de nous
refusera cet oubli
Si propice aux foules avides de sensations « blingblings »
Du Festival de Cannes, moins pour les films
d’art projetés
Que pour la vue des stars bariolées montant
le tapis rouge,
Qui trébuchent parfois - pas facile à porter cette célébrité –
Et je pense à l’auteur dont je termine à l’instant
l’ouvrage :
« Le
Couteau » ...L'auteur « Des
Versets sataniques » que je ne sais
L'avoir lu avant la fatwa,
lancée par l’Ayatollah Khomeiny,
Mais probablement après, comme la plupart
des non-érudits
Dont je suivais le mouvement de mode sans
trop d’excès.
Cependant son dernier livre, écrit à la
première personne,
Exception pour ce dialogue imaginaire avec ce
A, assassin raté,
Ou plutôt vaincu par la puissance des mots
qui sonnent
Comme le glas pour contrecarrer l’imbécilité
humaine assassine,
Salman Rushdie vient, me semble-t-il,
apporter peut-être
Une des meilleures réponses au nom de
toutes les victimes,
Succombées
aux attaques au couteau de ces mains meurtrières.
En 1988, à la parution des « Versets
sataniques », j’avais écrit cette chanson :
Puis-je te la dédier à ce cher Salman Rushdie
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