27 janvier 1996....Date mémorable! Le dernier essai nucléaire sur l'atoll Moruroa. (Moruroa et non Mururoa ... pour, paraît-il, éviter toutes similitudes, suite à ces expériences mortifères dans le Pacifique).
Sans Jean-Luc et Jean-Marie, mes frères jumeaux, leur date anniversaire, je n'aurais pas spécialement retenu cette date. Merci frères et HBD quand-même! ...Et maintenant la disparition de Kobe Bryant dans cet accident en hélicoptère...
Mais aussi et surtout la fin de la Shoah quand les Russes entre à Auschwitz, le 27 janvier 1945.
Oui, prions ce jour...Et le mieux serait devant une peinture abstraite de Hans Hartung sans plus la moindre présence humaine sur ses œuvres, suite à l'effroyable dont les hommes sont capables.
Petit rappel de mon blog du 30 septembre 2019, suite au décès de Jacques Chirac. :
Hasard ou nécessité ? - Comme l’énonça, il y a bien un demi-siècle, Théodore Monod - , question que je me pose aujourd’hui, suite au décès de l’ancien Président Jacques Chirac, lorsque je visionnais à la télé, en fin mai 1995, sa victoire aux élections présidentielles en France.
Quoi ! Sa réponse
aux journalistes… - « que la France reprendra ses
essais nucléaires dans le Pacifique sur l’atoll Mururoa ! » …Et
mon sang ne fit qu’un tour.
Une année auparavant, attendant mon tour au studio New DES Corporation,
rue des Fleurs, derrière la Place de Brouckère à Bruxelles, j’eus vraiment un
coup de cœur en écoutant une nouvelle symphonie qui me faisait penser à une œuvre
de Beethoven (mon compositeur préféré).
Je fis ainsi la connaissance d’un certain Jean-Marie Dorval (Dorval ? Facile à retenir pour moi : c’était le
nom de famille d’oncle Richard qui nous adorait …serait-ce l’un de ses petits
cousins?) Avec Francis Dewell, l’ingénieur du son, mon complice
et ami suite aux nombreuses prises de son pour mon premier album « You,
Gosses, la Vie », ce Jean-Marie terminait le mixage de cette mélodie
fantastique qui devait servir pour un film relatant la vie de Paul Delvaux décédé depuis peu. Le thème s’intitulait
« Panique dans la ville », l’un des tableaux du peintre surréaliste… Entre
parenthèse, ce Maître du pinceau, je l’avais rencontré maintes fois, dans son
quartier de prédilection, la petite rue des Bouchers, grâce au resto « le
Mouton d’or » de mon paternel, situé au n°21, dans les années soixante. Or,
vers mes vingt ans, j’avais créé une chanson, sorte de mise en garde, pour Bruxelles
dont le développement m’inquiétait. Des
immenses tours commençaient à germer de toute part ! Cette musique de Dorval avait évidemment bien
plus de puissance. Sans hésité, je lui
suppliai de pouvoir y joindre mes paroles écrites à l’époque. Bonheur,
il accepta… Mais la suite fut moins enthousiaste. Jamais je ne réussis à y intercaler
ce texte.
Suite à ce discours de Jacques Chirac, je me suis souvenu de
cette K7 que Jean-Marie m’avait confiée un an auparavant. Et en moins d’une heure, comme par magie, voilà :
Merci Monsieur le Président de France
De nous permettre sans confidence
Sur votre discours ces commentaires
Comme vous aussi on aime la terre
Vous l’ancien Maire, bravo encore
Pour votre ville pleine de lumière
Toujours plus belle par vos efforts
Et votre esprit « top
nucléaire ».
Voilà le nœud du problème
À force de dire - Paris je
t’aime !
On raisonne passionnément.
Pas vraiment économiquement.
Démagogique on fonce ; sauvons
la France !
Docteur Faust, voilà la chance !
Mururoa !
Oh !, Nucléaire, père des
sciences,
Donne-nous ta grâce et ta puissance
Et pour que règne ton monopole
Nous développerons des mégapoles.
Excusez-nous, Monsieur le Président
de France,
De discuter de vos idées ;
Mais c’est un devoir de dire ce qu’on
pense
Quand il s’agit du monde entier.
Vous dites qu’un soldat humilié,
C’est pire que mort ou mutilé.
Demandez-donc l’avis aux mères
Et aux enfants qui pleurent leur
père.
Vous dites encore
« dissuasion »
Et qu’il nous faut le
nucléaire !
Crucifixion ! Écoutez ce cri de la terre ;
De toutes ces îles du Pacifique tournées vers
Mururoa (une se nomme Maria).
Crucifixion d’un monde en colère qui se fâche
Qui ne veut plus d’Hiroshima, de bombe « H ».
Pour arrêter cette action folle,
Faudrait-il vivre sur cet atoll ?
Monsieur le Président, j’irai mourir là-bas
Si vous ne voulez pas une fois pour toutes
Oublier ça ; qu’il n’y ait plus de doute ;
Que naturel soit le trépas !
Merci Monsieur le Président de France.
Vos électeurs ont du bon sens,
Cette voix de la majorité
Est l’expression de la vérité.
Référendum ou un seul homme, quelle
différence?
La douce France aurait sa chance
Si par bonheur c’était le cœur
Qui déciderait des vraies valeurs.
Cette élection présidentielle
Est certainement le vœu du Ciel.
Qu’enfin des lois universelles
Maîtrisent le jeu industriel
Par ce
contrat : « d’abord la vie »,
Toutes les vies ! Écoutez son cri.
Crucifixion ! Écoutez ce cri de la terre ;
De toutes ces îles du Pacifique tournées vers
Mururoa (une se nomme Maria).
Crucifixion d’un monde en colère qui se fâche
Qui ne veut plus d’Hiroshima, de bombe « H ».
Pour arrêter cette action folle,
Faudrait-il vivre sur cet atoll ?
Monsieur le Président, j’irai mourir là-bas
Si vous ne voulez pas une fois pour toutes
Oublier ça ; qu’il n’y ait plus de doute ;
Que naturellement
revienne la foi !
Que ce troisième
millénaire
Sonne enfin le
glas
De toutes ces
guerres
Qu’on puisse,
sans faim, vivre en paix.
Pour la petite histoire, le disque CD
l’album « Mururoa », le deuxième après « You, Gosses, la Vie »,
je le déposai à l’Élysée pour le remettre au nouveau Président des Français …
et un autre à Matignon à l’attention du Premier Ministre. Agréable surprise de
recevoir par la suite une lettre de remerciement signée Lionel Jospin.
Une petite goutte sans doute dans cet
océan humain des divergences, des compromis et des malentendus qui font la
complexité de nos démocraties où les élus sont parfois obligés de signer des
pactes avec la raison économique, mais l’Homme de cœur reprend le dessus. Ce que j’ai pu constater pour Jacques Chirac et
l’annulation des essais nucléaires. Le dernier,
le 27 janvier 1996. Paix à son âme.
Un clic sur ce lien pour écouter le cri de Mururoa
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