jeudi 3 octobre 2019




Pour celles ou ceux ayant parcouru mon blog précédent  où j’informais qu’opportunément,  la fin de vie de Jacques Chirac me fit penser à ma chanson « Mururoa », - requête au  Président français de suspendre les essais nucléaires sur cet atoll du Pacifique - titre majeur de mon deuxième album CD sorti en 1995, déposé à l’Élisée et à Matignon, (P.R. lettre de remerciement du Premier Ministre Lionel Jospin).  Sur cette symphonie de Jean-Marie Dorval, j’avais voulu au départ y placer les paroles d’une autre chanson intitulée « Oh ville ! », sans résultat… et qu’après une année, lors du premier discours du nouveau Président des Français annonçant la reprise des essais nucléaires… comme par magie en moins d’une heure, les mots jaillir sans la moindre difficulté sur cette musique de Jean-Marie.  Ce grand compositeur qui me rappelait Beethoven par ses réalisations, dès lors, deviendra l’un de mes plus inséparables amis.  Des années plus tard il apportera son talent d’arrangeur pour ma mélodie « Oh ville ! », que j’interprétais alors uniquement à la guitare.
Grâce à cette complicité « Oh Ville » est l’une de mes chansons les plus percutantes… Ce qui me donne, à votre bon loisir, le plaisir de vous la rediffuser.  Merci
En cliquant sur « mesparaboles.blogspot.be »

Bonne journée

Il y a un demi-siècle, vers mes vingt ans, qu’elle est née, mais il me manquait une rime qui me vint d’un coup lors de la catastrophe de Tchernobyl en 1986.  



Ô ville!

  

Arrangements: Jean-Marie Dorval

Ô ville !


Dans une ville de fracas, où les chantiers battent

Le rythme des vies qui viennent, ou qui partent

Sous ce ciel enfumé que percent des sirènes

D’ambulances folles, d’ambulances trop pleines.

Pour faire face aux buildings, les petits toits des logis

Veulent tenir bon, mais craquent sans oraison.

Refrain :

La ville se transforme et nous transforme

La ville change son cœur de pierre

La ville voudrait devenir énorme

La ville s’écoule vers une autre ère.


Dans cette ville de fracas, qui trop tôt nous réveille,

On n’a plus besoin de réveille-matin :

Des grues gigantesques nous tirent du sommeil

Et nous lâchent pêle-mêle aux ingrats lendemains.

Les bosses et les fosses, que l’on côtoie,

Ressemblent à des tombes ; il ne manque que les croix.


Dans cette ville de fracas de travail éternel,

L’orgueil va bon train dans ces tours de Babel.

On y chasse la nature à grands coups de pioches.

On y chasse la vertu à grands coups dans les gosses.

On y prend son parti, se croyant libéré;

Mais la pleine liberté, c’est surtout d’être entier!


Les besoins de la ville, non contente des hommes,

Pour jouer au Soleil s’en est prise à l’atome :

Cette ville de lumière nucléaire débile,

N’a-t-elle rien compris après Tchernobyl ?

C’est aussi dans cette ville, au service de Caïn,

Que l’on dit à Dieu : « Non !  Retourne d’où Tu viens ! »


Ô ville !  Cité d’autrefois, quelle que soit ta culture,

Les rires d’enfants résonnaient dans l’air pur.

Ô ville !  Toi qui servais la vie et protégeais nos filles

Déterminais si bien la tâche et le maintien ;

Délimitais tes droits à de simples murailles,

Ton cœur avec le nôtre, battait dans tes entrailles.


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