Après nous les Mouches !
Non ?
De toute ma
vie, et déjà bien entamée, j’eus un profond respect pour le moindre animal, en
particulier pour les insectes qui avaient toujours aiguisé ma curiosité. Il y a plus d’un demi-siècle, je fus témoin d’une
cérémonie bien étrange : des funérailles de fourmis. Devant la dépouille de l’une d’elles, comme
pour un régiment militaire rendant hommage à l’un des leur. Bien alignées, leurs antennes semblaient
suivre la mesure d’une cheffe d’orchestre*. Pour dire que même une guêpe, il ne
me viendrait pas à l’esprit de l’écraser et donc, encore moins une mouche. Pourtant, il y a seulement quelques jours, un
couple d’amis, Nathalie et David partageant avec moi la maison de vacances de
mon neveu Jean-François en Corse, étions envahis par des centaines de ces diptères.
Excédé David ramena des rouleaux collants,
pièges mortels pour ces envahisseuses volantes. À l’idée de voir ces petits êtres englués
souffrir en une longue agonie, finalement j’avais opté de les supprimer
moi-même à l’aide d’une tapette. À
chaque coup de butoir, j’avais les hauts de cœur d’un bourreau appliquant la
sentence pour ces assassinats répétitifs …Mais puis ce fut comme une sorte de
rage folle inconsciente de massacreur. Cependant, plus je me faisais de victimes,
plus j’avais l’impression d’être envahi, avec cette désagréable irritation,
quand elles se posaient sur moi...en général sur le nez, dans les oreilles et les
yeux... continuellement. Voulaient-elles me narguer, que ça ne m’étonnerait
point ? Surtout la nuit, lorsque je leur lançais des baffes qui ne
touchaient que moi ! Habiles ces
voltigeuses, comme si elles devinaient mes intentions meurtrières. Au fond, pris de remord, le lendemain matin,
je me forçai à une autre vision concernant ces petites acrobates. Ne méritaient-elles pas un peu d’estime et d’admiration. De ces petits effleurements de leurs pattes
sur ma peau, je décidai de les considérer comme des marques d’affection de Mère
Nature. Vous n’allez pas me croire, dès lors,
je ne sentis plus leur présence et m’en portai mieux et... elles aussi...Je
crois.
·
1961. Sur un terrain de Camping. Nous
passions, Lydia, ma fiancée, et moi, deux mois de vacances d’été dans le Midi,
et avions finalement dressé la tente « Caracas » à Fontmerle, un lieudit proche de
Juan-Les-Pins, chez Mr et Mme Legrain, un couple de quinquagénaire bien
sympathiques. Ils rageaient néanmoins, vu que les gérants
pour garder le camp et l’épicerie manquaient à l’appel. Ils espéraient que nous prendrions la relève. C’était mal connaître les aspirations de deux
jeunes de moins de vingt ans qui préféraient visiter la Côte d’Azur sur leur Harley
Davidson. À l’époque, ces grosses motos
américaines de plus de mille CC étaient utilisée par la gendarmerie et très vite
déclassée ; ce qui m’avait permis de l’acquérir à bon compte.
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