Des
chansons qui racontent quelque chose
Oui, mais à qui, pour qui...à part toi Françoise,
qui viens de me le faire ce bel éloge ?
Peut-être aussi rien que pour mon ego, chants d’espoir, des doutes, des
interrogations ? Cependant,
et je plaide coupable, pardon pour cette prétention d’un orgueil démesuré dû à
mes illusions. Me croire porte-parole
de la Vox populi, bien qu’issue de ma seule et unique voix. Bouffon que
j’étais !
« N’abandonnez
surtout pas » me souffla un soir d’hiver 1991 au téléphone, une autre voix... celle d’Yves Montand qui, quelques jours auparavant, plus précisément
aux premières lueurs du jour qui se lève du cinq janvier, j’avais glissé dans sa boite à lettre à Saint-Paul,: « Cent
vers pour le dire : Il n’y a
pas d’ordre pour faire la guerre ! » ainsi qu’une K7
avec deux de mes chansons : « Halabjã (Ville, près de la frontière iranienne
dont toute la population kurde fut gazée en Mars 1988, sous les ordres de Saddam Hussein) et Un
homme, c’est naturellement bon (Lorsqu’il
respecte les lois de mère Nature et du Vivant, évidemment) . De
facto, j’étais inquiet, comme la grande majorité des Humains, d’une
éventuelle troisième guerre mondiale, si à l’Ultimatum du 15 janvier, lancé par
George H.W. Bush, Président des USA, à
Saddam Hussein de retirer ses tanks du Koweït, restait sans réponse.
Je
nourrissais l’espoir que le célèbre chanteur et comédien les interprète. Hélas, il m’annonça qu’il ne chantait plus,
tout en voulant me persuader que
j’avais du talent...Au fond, après réflexion dans ma petite tête vieillissante
de trois décennies plus tard : peut-être était-ce une façon de s’excuser de
décliner mon offre ? Enfin, Monsieur Ivo
Livi, dit Montand, m’avait quand-même donné de son temps, près de dix minutes,
par cet appel téléphonique ; et de cela, permettez-moi de m’en vanter.
Isabelle infirmière était chef des gardes
de nuit à l’hôpital d’Antibes. D’une
traite, j’étais venu en voiture de Bruxelles.
Surprise et ravie de me voir débarquer aux urgences vers onze heures du soir. On ne se connaissait que depuis peu. Le hasard dans la file pour
l’embarquement à l’aéroport de San Diego, la capitale du Costa-Rica pour un
retour vers l’Europe. On s’était
vaguement vus, elle en vacances sur le bateau de sa sœur, amarré près du Spirit of Sindbad, dans la baie de Golfito (côté de l’océan Pacifique),
que je laisserai au bon soin de mon skipper Jean-Louis, de Céline sa compagne
et de leur bébé Robinson-Golfito qui venait de naître. Je laisserai
la petite famille prendre ses marques.
Pourquoi pas ? De mes
évasions vers le large, j’avais aussi celles de mes besoins de retours, de
temps en temps, au bercail (et aussi pour mes chansons à enregistrer en
studio) !
- Sept
heures au-dessus de l’Atlantique, de blablas courtois, de qui on est, de quoi
on pense, et viennent parfois les désirs. Une escale
à Madrid et deux heures d’attente. Elle
pour Marseille et moi vers Bruxelles !
On faiblit ! Nos pulsions se débrident... et très vite les
embrassades fougueuses et prometteuses. Nos corps et nos esprits décident de se revoir
à Antibes bien sûr ! Et me voilà, une dizaine de jours plus tard...
une autre attente jusqu’à l’aube dans son charmant flat avec vue sur Port
Vauban. Cependant, ces quatre janviers me
rappellent la date anniversaire de l’accident mortel d’Albert Camus et du fils
Gallimard dans la Facel Vega explosée contre un platane, en 1960 -. En hommage au Lauréat du Prix Nobel 1958, -
qui était passé à Bruxelles et venu se restaurer au Mouton d’or, le resto du
paternel et que je l’avais même servi , comme pour tous les midis entre mes
cours à l’Athénée d’Ixelles -, je
décide d’écrire un poème ; mais allumer la télé mettra un peu d’ambiance. En direct, question de détente, c’était plutôt
mal parti. En effet, sur le petit écran,
des images qui balayent le désert irakien et dévoilent les unités
d’intervention militaires des Forces-Alliées ne sont pas vraiment réjouissantes.
Un jeune soldat français est interviewé. Face à la caméra de France 2, il fait d’un
geste un petit coucou à son petit garçon de quatre ans. Et le titre jaillit d’un coup de ma plume
tremblante : Cent vers pour le dire. Il n’y a pas d’ordre pour
faire la guerre ! Curieux, je
comptai le nombre de ligne après l’ouvrage.
Il y en avait exactement cent, pas une de plus, ni une de moins. 4 H du mat. ! Isabelle n’est pas encore
là. Saint-Paul, où réside Yves Montand. Je connaissais sa maison sur la place du
village. C’est à une vingtaine de kilomètres.
De retour à Bruxelles, le trois mars 1991, me vient une mélodie où j’y placerai une partie de ce poème. Il est quatre heures de l’après-midi quand je dépose la guitare, assez satisfait. J’allume la télé. Intrigué au sujet de cette guerre éclaire où les Irakiens viennent d’être vaincus. Mais c’est le décès de Serge Gainsbourg, le jour avant, qui est annoncée. En sa mémoire, j’intitulerai cette chanson « Requiem Gainsbourg ». Ne l’avait-il pas soufflée à l’un des mortels avant de partir ? Qui sait ?
Pour entendre ce requiem Gainsbourg, je propose de
remonter
sur mon blog, à la date du 28 octobre dernier, sous
la rubrique :
L’ennemi
c’est ma puissance, l’amitié ma récompense
Par contre ici, pour toi Françoise,
c’est l’éloge à la chanson par une chanson.
Puisque tu viens de m’en donner l’idée.
CLIQUEZ ICI POUR ECOUTER CETTE CHANSON
Quand
une chanson voit le jour
Quand une
chanson voit le jour
C’est un
message de l’amour
Et comme
l’enfant à ses premiers pas
Il lui
faudra du temps avant qu’elle soit
Refrain :
Lorsqu’une chanson voit le jour
C’est un message de l’amour
Elle commence timidement
Se chante à petite voix
Il lui faudra du temps
Avant qu’elle soit
Olé…
Reconnue du public
Combien de stratagèmes
Et de moyens techniques
Pour triompher suprême
Qu’elle
soit une chanson d’allégresse
Ou parfois
si lourde de tristesse
Mieux
qu’un canon c’est son défi
Porte-parole
des foules elle pousse leurs cris
Refrain 2 :
Lorsqu’une chanson voit le jour
…triompher suprême
Qu’elle brandisse le glaive de la justice
Vole au
secours de peuples en supplice
Ou
consolant le cœur d’une fillette
Elle
reste encore magique en chansonnette
Quand la
chanson est reconnue
Qu’elle
est chantée dans la rue
C’est
qu’un malin poète par une petite astuce
Vient
d’enrichir le monde d’un pas de plus
C’est
qu’un malin poète par une chansonnette
Un petit
pas de plus pour faire la fête
Et dans cet état de chose
Presque
aussi bien qu’une rose
Elle
ouvrira le cœur
De celle qui fera ton bonheur …bonheur
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire