La Vie devant soi
(suite du blog du 17 mars 2023)
Avec
du recul, je peux dire aujourd’hui qu’Il y a des paris qu’il vaut mieux
éviter, surtout si les protagonistes sont un couple uni pour le pire et le
meilleur ... Et justement, l’enjeu, non des moindres, proposait – c’est vrai,
j’avoue, d’en avoir été l’instigateur (du pari). - « La Vie devant soi » - roman,
je le savais, d’avoir lu, par hasard quelques jours auparavant, dans la
rubrique des spectacles et variétés du journal « le Soir » l’annonce
de ce film, dont le livre éponyme avait obtenu le prix Goncourt en 1975, signé
Emile Ajar, alors qu’il fut issu de la plume de Romain Gary. Ce qui avait provoqué dans le monde
littéraire, surtout suite à son suicide en 1980, de fameux débats. En effet, un lauréat du Goncourt ne peut se
présenter une deuxième fois. Ce prix, il
l’avait déjà obtenu pour « Les Racines du Ciel » en 1956...Intrigué à
l’époque, je m’étais plongé dans cette quasi confession littéraire « Pseudo (d’Emile
Ajar/Gary) » un peu perdu dans les circonvolutions de la névrose du prolifique
et polymorphe écrivain. Bref, j’étais un
peu au courant, mais Hélène ne voulait rien entendre !
Enfin...
« La Vie devant soi », ce titre n’inciterait-il pas – en tout
cas pour moi - cette vision optimiste d’aller
de l’avant, vers un avenir plein de promesse ?
Or, notre évasion sur la Côte d’Azur, en quelques sorte, en retrait de
nos affaires (à savoir l’exploitation de plusieurs restaurants, principalement
au cœur de Bruxelles près de la Grand-Place), non pas que les formules
d’exploitation soient obsolètes et demanderaient une restructuration ; les finances
se portent comme un charme (qui nous permettaient justement ces quelques
caprices de rouler en Rolls et posséder un luxueux motor-yacht), mais nous étions brutalement frappés par le
mauvais sort. Suite à des examens
cliniques, l’oncologue de l’Institut Bordet, Dr. H. annonça un diagnostic peu
réconfortant à cette superbe femme de quarante-cinq printemps. Je la vois revenir sortant du cabinet médical,
ses beaux yeux émeraudes en sanglots pour m’annoncer dans la voiture : « Une
septicémie aiguë qui risque de tourner en leucémie...Alors, deux à trois ans...
à moins d’éliminer la cause... ».
Là, c’est le coup de massue, nous fondons en larmes...Et nos
enfants : Barbara, huit ans, et Laurent, presque seize ?
C’est
fou, lorsqu’il y a péril dans la demeure de constater le brusque réveil de nos
neurones ! Dès lors, comme une
véritable éponge, j’absorbe, je
m’informe, je lis, j’écoute, je cherche, j’apprends tout ce qui est possible
auprès d’éminents professeurs, nutritionnistes, etc. Leurs conférences et leurs livres ne manquent
pas à l’appel. Entre autres lectures, cette remarque d’un réputé docteur, dont,
hélas, le nom m’échappe : « La maladie est une chose trop sérieuse
pour la confier qu’aux seuls médecins ». C’est évidemment à méditer, ce que je
ferai. Et cela, pendant plus d’une année, loin de mes
occupations professionnelles.
In fine, les
causes de la mauvaise santé sont relativement nombreuses. Mais celle qui
méritait la première place sur le podium était sans contexte : la mauvaise
façon de nous alimenter.
L’enjeu du Pari ? Celui qui perd suit l’autre dans sa manière de se nourrir. Moi, depuis quelques temps, je mangeais quasiment cru ; me sentais en pleine forme ; et miracle, j’avais perdu près de quinze kilos. Ce choix de vivre, bien sûr, était motivé par amour, car apparemment je ne souffrais d'aucune maladie particulière. C'était une expérience en jouant le rôle du cobaye pour ma belle. Hélas, ma dulcinée, trouvait que je délirais! Ce n’est pas avec moi « cette vie devant soi », mais avec son nouveau médecin, dix ans plus jeune qu'elle et recommandé par l'oncologue, qu’elle finira par épouser ...Et qui ou quoi de mieux qu’un toubib amoureux, après tout !
Oui, fin 1987, ma vie changea complètement et partirai seul, (enfin presque, j'avais ma guitare) laissant la place chaude à l'amant:
Qui tiennent l’esprit et le corps
Mais parfois on quitte tout ça
Je viens vous dire que je m’en vais
L'en empêcher elle en mourrait
Mais vous savez bien mieux que moi
Nomade d’instinct guitare au flanc
Par mes chansons je vis d’amour
Ta destinée n’est pas le vent
Laissant la place chaude à l’amant
Pour mes paroles et mélodies
Je ne m’en vais pas pour faire la guerre
La Terre entière face à vos murs
Qui tiennent l’esprit et le corps
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