Petite anecdote personnelle qui me revient en mémoire, puisque justement l’OTAN est à l’ordre du jour à Vilnius. Enfin, cela remonte aux années 90 !
Arrangements et guitare-basse: Alan Booth
Pierrot de Biesme guitare
Batterie Bob Darch
Piano Rudy Mynaert
Duo avec, pour la partie en anglais, Joëlle Neef
Il était Albanais et avait fui le conflit refusant de prendre les armes !
Je lui avais demandé de la traduire en yougoslave et il m'a répondu : Dans quelle langue*, il y en a... .Finalement, j'ai opté : Anglais Français pour vous le dire : " La vie, la vie, the life..
Au temps de la guerre en Yougoslavie...
l’Otan...ma chanson : You, Gosses, la Vie...
D’abord,
comment est née cette chanson ?
Suite
à une visite chez mon beau-frère André dans son nouveau resto « le Point
Stone » à Wavre, j’avais aperçu un jeune homme très préoccupé à déballer
du mobilier pour la terrasse :
«
- Tiens, un nouveau ?
«
- Oui, c’est un jeune Yougoslave », répondit l’élu de la préférée
de mon père...Normal, une seule fille pour cinq garçons !
« - Un Yougoslave ! Ne m’en parle pas ».
À
peine prononcés que je regretterai ces mots maladroits. En effet là-bas dans les Balkans des jeunes,
des familles mouraient ...et moi, ancien patron dans mon petit confort égoïste,
je me rappelais les déboires avec les quelques Yougoslaves que j’avais eu à mon
service. Quel imbécile que j’étais !
Pris de remord, je n’en dormis pas la nuit et composai « You, Gosses,
la Vie » et j’allai présenter des excuses à ce nouvel employé en lui demandant
de la traduire en yougoslave.
Etudiant albanais en Fac de Droit, il avait refusé de prendre le fusil, et s’était expatrié...
*«
- Oui, mais dans quelle langue, me répondit-il ...en croate, en macédonien,
en serbe ou en albanais ? »
En
fait la langue yougoslave n’existe pas, que finalement je trancherai par « Anglais,
Français pour vous le dire ! » :
Yougoslavie,
Yougoslavie
You, Gosses, la
Vie !
Anglais,
Français pour vous le dire :
La vie, la vie,
la vie !
Yougoslavie,
Faut-il
traduire
You, gosses, la
vie ;
C’est bien le
contraire de mourir.
La vie, la vie,
la vie !
You’s -For the
friends
Gosses -Means
the children
You, gosses, la
vie
La vie -The life
and not the end!
You, gosses,
la vie!
Yougoslavie!
Y-a-t-il sur Terre plus joli nom
Yougoslavie
Each land
would love to sheare his name
Yougoslavie! Yougoslavie!
Yougoslavie
Yougoslavie!
You, gosses,
la vie!
Anglais, Français pour vous le dire :
La vie, la vie, la vie !
Yougoslavie...You !
À peine, l’exquise de cette mélodie dans ma guitare, je me
précipiterai chez Alan Booth pour les arrangements en lui suggérant de s’inspirer
de «Les pénitenciers », interprété par Johnny Halliday. Son génie ne se fit pas attendre. Très vite, nous enregistrerons au Studio
D.E.S. avec Francis DeWell pour la prise de son. Joëlle
Neef, l’une des filles jumelles de Georges, l’un des patrons des Brasseries
Georges à Uccle, pour la partie chantée en anglais ; à la guitare solo :
Pierrot de Biesme ; Bob Darch à la batterie ; Rudy Mynaert au piano; et Alan Booth à la basse (c’est lui,
Alan Booth, le véritable artisan de cette chanson). Pour le chœur ? En plus de Joëlle, Toni le jeune Albanais et un de ses collègues, un
certain Michel, serveur du Point Stone de mon beau-frère André.
Il n’y avait plus qu’à mettre en boucle et graver mon premier album
sous le titre « You, Gosses, la Vie ». Des mille CD que je distribuai à tout vent, j’apprendrai
que l’un de ces disques débarqua sur le
bateau de France-Radio qui mouillait en face des côtes Dalmates et diffusa régulièrement
cette chanson pendant le conflit qui
engageait également l’armée française ; que son Excellence, l’ambassadeur
de Yougoslavie à Bruxelles, par un courrier, me remerciera chaleureusement ;
et que j’irai jusqu’au siège de l’Otan
qui campe ses bureaux sur le boulevard menant à Zaventem, dans le but de le confier
à l’un des militaires de faction à l’entrée,
en lui priant de le transmettre au
Général Clark...Grand fut ma surprise ! Le milicien me laissa entrer
et me suis retrouvé au cœur du QG de la plus grande armée du monde. Soudain, au centre de cette ruche en pleine effervescence,
surgit un groupe d’officiers devant moi dont celui qui semblait le chef m’interpella.
« - This a present for Général Clark », dis-je en montrant
mon CD.
« It’s me ! Et il prit le disque, le regarda très énervé (je ne me rappelle plus s’il m’avait remercié) et me tourna le dos précipitamment en aboyant sur son état-major de la présence d'un civil sans-laisser-passer. Mais ce disque, message de vie, n'en était-il pas un - ce qu'avait dû ressentir ce militaire à l'entrée?
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