jeudi 27 juin 2024

 

  Mais pourquoi rien ne change à Haïti...J'y croyais pourtant, quatorze ans auparavant...

Aux rares miraculés  échappés de ces ruines
Votre nouvelle vie  en vaut deux ou trois mille
Que viennent à vous ces âmes devenues orphelines
Qui vous donneront la force  de rebâtir la ville
Port-au-Prince…


Tremblement de terre à Port au Prince le 12 janvier 2010.
+ de deux cent mille victimes


Et me revient cette citation  que j'avais copié sur mon blog du 6 juin denier:

« Il faut savoir que les choses sont sans espoir,

Et être pourtant déterminés à les changer »

(Pensée de F.S Fitzgerald reprise par Philippe Collin dans son roman : « Le Barman du Ritz* ») 

*Frank Meyer

Un clic sur ce lien pour écouter cette chanson
Les guitares de Jérôme Munafo et les arrangements de Gérard Sabbe 





Port-au-Prince
12 janvier 2010
Intro guitare

La Terre  a tremblé vibrante de colère
Cités effondrées  des corps empierrés
L’action humanitaire  accourt du monde entier
Faut-il de tels séismes   pour lever les frontières ?
Refrain
À Port-au-Prince on pleure son trop plein de souffrance
La Terre ici  assume seule la faute
Tout juste veulent-ils mourir  rejoindre dans la tombe
Tous ces amis perdus où régnait tant d’enfance


Dans ce chaos sans bruit  on suit le chien ça change
Sauvera-t-il quelques vies avec un peu de chance
Entre morts et vivants ça diminue la peine
Ni prêtre ni fossoyeur on inhume soi-même

À Port-au-Prince on pleure son trop plein de souffrance
La Terre ici  assume seule la faute
Tout juste veulent-ils mourir  rejoindre dans la tombe
Tous ces amis perdus où régnait tant d’enfance

De ce tableau fatal  qui frappe les esprits
Entre le bien le mal quel est le juste prix
Après les chiens dociles  les loups reprennent la ville
Bien sûr  quelques familles  choisiront l’exil !

À Port-au-Prince on pleure son trop plein de souffrance
La Terre ici  assume seule la faute
Tout juste veulent-ils mourir  rejoindre dans la tombe
Tous ces amis perdus où régnait tant d’enfance

Epilogue :
Aux rares miraculés  échappés de ces ruines
Votre nouvelle vie  en vaut deux ou trois mille
Que viennent à vous ces âmes devenues orphelines
Qui vous donneront la force  de rebâtir la ville
Port-au-Prince…
Port-au-Prince…

dimanche 23 juin 2024

Un dimanche après-midi,  ce 23 juin 2024

Dame Nature vient de me rappeler à l'ordre, grâce à une guêpe moribonde sur le parquet de l'appart à Waterloo où je ne coule plus qu'une existence assez terne... Sans doute, elle ne trouvait plus la sortie par la fenêtre entrebâillée et gisait presque éteinte.  Je lui tendis mon doigt secourable et, chance, elle s'y agrippa sans hésitation..  Elle restera quelques secondes sur ma main en pleine lumière à l'extérieur;  et prendra brusquement son envol.  Ce petit événement d'appel à la vie, me replonge d'un coup dans mon passé...

Enfin, une journée bien ensoleillée ...Et je devrais en profiter pour une promenade hors de ma chambre que je ne quitte quasiment plus jamais, sauf pour les achats ménagers...Parfois, pris de conscience pour la planète, j’évite de sauter dans ma voiture pour parcourir les quelques centaines de mètres qui me séparent de mon lieu d’approvisionnement... et ce sont  les rares fois où je m’expose à la lumière du jour.  En bref, l’esprit qui m’anime (ou plutôt me paralyse suite à ma   finitude de vie ; bien que je ne me sentisse pas encore un vieillard grabataire), ne correspond plus du tout à celui du quadragénaire dans la force de l’âge, comme on dit...que je méditais alors avec ce sentiment d’agir au mieux pour le bonheur de tous, moi y compris - « Cela va de soi », comme le chantait Georges Brassens.  À l’instar du grand poète qui repose à Sète, face à la mer, ma fidèle guitare répondait à toutes mes attentes face aux scénarii du   monde qui défilaient sous mes yeux à l’époque.


PR :

Fiat lux

(Que la lumière soit)

Baie de St Jean Cap Ferrat, par un bel après-midi de septembre 86,

À bord du Coloba, au mouillage à un quart de mil des pins parasols.

« La Vie devant soi », roman de Romain Gary, serait peut-être bien ici,

L’amorce qui donna un sens que j’appellerai trente ans plus tard : « Mes paraboles ».

 Mon épouse Hélène est occupée dans la cuisine. Sur le bateau, pas de bonne comme à la maison.  Rien que nous deux, sans la turpitude des vacances d’été avec les enfants et les invités enthousiastes pour ces mini croisières entre la Corse et la Ligure.   Surtout la Ligure où les mômes sont rois. Sur la Côte d’Azur, ces petits bouts en croissance qui gesticulent dans tous les sens et débordent d’énergie, semblent moins appréciés par les seniors somnolents allongés sur les galets aux alentours de Nice.  Sur les plages italiennes, ça carillonne de rires juvéniles, Oui, sans pour cela être à l’âge de la retraite - et je plaide coupable –, j’avoue aspirer aussi au calme.  Propice à la rêverie par le bercement du yacht sur « la mer de Charles Trenet », mon regard flou remarqua soudain dans un petit brûle parfum, près d’un des hublots, une petite abeille qui semblait en mauvaise posture.  Sans doute cette clandestine fut attirée par les senteurs florales de cet objet, lorsque nous étions à quai quelques heures auparavant. Il ne faut pas être entomologiste pour deviner que la petite ouvrière à moitié groggy n’aurait jamais pu rejoindre la côte.  D’un coup, je sortis de ma torpeur et lui tendis mon doigt.  D’instinct savait-elle que cet humain ne lui ferait aucun mal, que c’était une question de survie ?  En tout cas, elle s’y agrippa, même le temps de la manœuvre pour descendre le zodiac à l’eau suspendu aux bossoirs à l’arrière, et durant le parcours pour rejoindre la berge.  Elle s’envolera à quelques brasses du rivage ; mais aussi sans doute grâce au soleil et ses précieux rayons UV qui lui bousteront sa vitalité. Les faux arômes de cet artifice de salon sans pollen, avaient certainement déboussolé et épuisé l’insecte presque moribond.   C’est vrai qu’entre la cabine ombragée du navire et l’annexe exposée à la pleine lumière de l’après-midi dans laquelle nous avions pris place pour rejoindre la côte, il n’y a pas photo ... De cette observation jaillira l’idée du « Phosomètre », médaille de bronze au 19ième Salon des Inventions et Techniques nouvelles de Genève en 1991. Montre bracelet ou pendentif pour conscientiser la personne qui le porterait, à se rendre compte de son besoin de rayons UV (ou de s’en méfier si excès) ... 

Plus tard, au cœur  de la ville de Namur, capitale de la Wallonie, en train de croquer un sandwich, assis dans ma voiture, portière ouverte, les pieds nus en dehors,   celle-ci garée sur la place qui jouxte l’évêché – je venais de présenter ma chanson  « le Curé du village »* à l’abbé secrétaire de Monseigneur Léonard – quand je fus surpris par une abeille qui s’était posée sur l'un de mes  orteils ...que delà m’est venu cette chanson : 

                                                                      



Et finalement, en short et chemise ouverte, je suis parti me promener en plein soleil, faire le tour du quartier.

Merci petite guêpe 

mardi 18 juin 2024

 Nations - Conflits -  Climat - économie, etc... 

Et si on revenait un peu vers nous, nous les couples...

Petite dérive poétique:


Le paroxysme de la foi, croire en soi selon Albert Camus...Cependant, à mon humble avis, lorsque le regard de l'Autre se détourne de toi, les doutes reviennent au grand galop.  Petit repli sur soi-même pour se donner du courage.  Pour moi, c'est en chanson...


Cliquez ici pour écouter le chanson


arrangement musical Jean-Marie Dorval


À cet instant-là

Quand celle que t’aimes tant
Se métamorphose en juge
Pour condamner toi l’amant
Ton acte comme un outrage

Quand l’aube ne sait plus
Réveiller des corps nus
Que des souvenirs
Ne restent que les pires

Les quelques rares diners
Se passent entre amis
Mais chacun de son côté
Pour garder l’appétit
Quand s’estompe la foi
Que l’amour devient croix
Que soudain tout s’arrête
Conscient de la défaite

Alors c’est cet instant
Qu’a choisi ton âme
De sortir du néant
Même aux travers des flammes
Oui c’est cet instant
Que ta mauvaise fortune
Change comme l’océan
Soumis à la lune

Quand celle que t’aimes tant
T’a  rendu jaloux
Que plus rien ne tient
À part quelques sous
Quand le rêve disparaît
Que plus rien ne t’accroche
Qu’aux yeux de ta proche
Tu te sentes laid

C’est alors cet instant
Qu’a choisi l’ouragan
De laver avec force
Ta vieille écorce
Et à cet instant-là
Si t’acceptes ces lois
L’Amour reviendra
Fier comme un roi

Et tu sauras ce qui t’égara
Provoquant ta déveine
Était ce manque de foi
De ne plus croire en ta reine

De ne plus croire en toi

lundi 10 juin 2024

 

Les élections ???


Le livre du rire et de l’oubli de Kundera, retrouvé   par hasard, comme un rappel,(vu que je l’avais délaissé en son milieu) - Pardon cher Milan, mais reconnais que pour un non-initié à l’époque, c’était casse-tête -.  Suis-je un peu mieux préparé après deux décennies ?  En tout cas, j’essaye de m’y appliquer !    Déjà au premier chapitre (Les lettres perdues), la lucidité de l’auteur tchèque visionnaire m’impressionne... Ce texte écrit il y a plus de cinquante ans :

 

.../...   L’assassinat d’Allende a bien vite recouvert le souvenir de l’invasion de la Bohème par les Russes, le massacre sanglant du Bangladesh a fait oublier Allende, la guerre dans le désert du Sinaï a couvert de son vacarme les plaintes du Bangladesh, les massacres du Cambodge ont fait oublier le Sinaï, et ainsi de suite et ainsi de suite, jusqu’à l’oubli complet de tout par tous.../...

 

Et maintenant, les catastrophes climatiques, les victimes de la migration, la guerre en Ukraine, les milliers de morts à Gaza, et ...Il y a le score des élections européennes...


 Mayday, mayday Grande terre malade ».


Cliquez ici pour écouter cette chanson

Arrangement digital, guitare et chœur, ingénieur du  son : Philippe Capon
Clavier : Danny Vandenbosche
Contrebasse : Françoise Massot

Mayday,  Mayday  …
Refrain :
Mayday, Mayday ! Grande Terre Malade
À quoi servent les discours envers les pollueurs.
Chantons  plutôt en chœur  cette ballade,
Ah !, ce qu’il faudrait c’est un bon docteur !

Les océans se fâchent,  la banquise se relâche !
Des villes, même comme New York, les ouragans s’en moquent.
L’eau la boue  le vent, il manque encore le feu ;
Tapis dans le tréfonds des volcans sommeillant.

Mayday,  Mayday  …

Un enjeu de taille  : les déchets nucléaires !
Certains scientifiques conseillent le fond des mers.
Pour ma part, je préfère,  le fond des  cratères ;
La lave  c’est pratique, ça lave aussi docteur

Mayday,  Mayday  …

Il  germe dans des  usines  de  tristes combines
Pour vendre d’étranges grains, cultures sans lendemain ;
Surtout pour les abeilles,  devenues inutiles.
Les  champs de pétrole,   pas ce dont elles raffolent !

Mayday,  Mayday  …

Encore s’il n’y avait pas tous ces enfants qui meurent,
En mal de nutrition et ce mal se déchaîne !
Le temps de cette chanson plus  d’une cinquantaine  ;
En plus des pollueurs  règnent des affameurs !

Mayday,  Mayday !  Grande terre malade !
Ce cri d’alarme et, comble de malheur
Des marchands d’armes, des victimes en cascade !

Oui!, ce qu’il  faudrait c’est un bon docteur !

Disons surtout,  une armée de psychiatres!

vendredi 7 juin 2024

 




Marie-Madeleine 
(Poème de Marcel Ginion 1917-2005)


Et tu fus la plus belle, Marie-Madeleine 
Comme un fruit défendu d'un superbe limon. 
Comme un très beau péché dans tous ceux que l'on traîne, 
Comme un pieux mensonge après les grands sermons. 

J'ai brûlé mon visage à tes seins de prêtresse
Colporteuse d'amour sur les chemins de Dieu 
Et j'ai bu le calice de ma folle jeunesse
Sous le reflet changeant de l'éclair de tes yeux.

Tu étais du mélange de silice et de glaise 
D'une argile craquée au grand feu des maudits 
Où s'accouple l'ivraie et les blés de Genèse 
Sur les Terres brûlantes de l'espace interdit.
 
Pauvres amants perdus dans le piège du monde 
A ton corps de poussière se confient tout haut
Dans le gris des matins aux lueurs vagabondes
Ils repartent transis avec les chemineaux.
 
Marie-Madeleine dans ta chambre enfin close 
Si ton âme s'inquiète près du vieux chandelier 
Ne te crois pas coupable de l'épine des roses 
La faute en est aux dieux de nous avoir créés




Photo : Daniel Sturm

jeudi 6 juin 2024

« Il faut savoir que les choses sont sans espoir,

Et être pourtant déterminés à les changer »

 

(Pensée de F.S Fitzgerald reprise par Philippe Collin dans son roman : « Le Barman du Ritz* ») ...

Aussi, ce requiem sans le moindre espoir... Ô Paix,  n'arriveras-tu jamais à régner sur les nations et leurs peuples,  en toute intégrité,?

*Frank Meyer

 Un clic sur ce requiem pour l'écouter



Ah, ces folies de l’humanité !

 N’allez pas crier victoire
Parce qu’une guerre est terminée
 N’allez pas chanter la gloire
Même si on se croit du bon côté
N’allez pas pousser ce cri
De ceux qui pensent avoir raison
N’allez pas croire que l’autre religion
Soit la mauvaise parce qu’on l’a dit


Ah, ces folies  de l’humanité
Aux disparus qui ont résisté
Mais aussi la neutralité
Se cachant derrière l’épais brouillard
Du faire semblant de ne pas savoir
Aussi à ceux qui se prétendent
Dans  le défilé des pacifistes
Mais qui n’hésiteraient pas à pendre
Le premier venu à l’air fasciste


N’allez pas faire les vaniteux
Comme si c’était gagner un jeu
L’orgueil est là, c’est comme un rat
Qui ronge l’Homme sous son drap
C’est toujours lui, oui cet orgueil
Qui s’accroche en forme de médaille
Et suit nos morts sur leur cercueil
Comme s’il pouvait rendre l’éveil


Ah, ces folies de l’humanité
Qui  président à nos destinées
Et qui prétendent fondant les lois
Que le passé est la seule foi
Penser plus loin on ne le peut pas
Sacrifiant leurs fils sur la croix
Sourds et jaloux brisant les mères :
La concurrence de l’éphémère
Adolescent encore qui croît



Ah, ces folies de l’humanité
Qui peignent en noir toute l’Histoire
Brimant le rire comme un péché
Poussant l’enfant au désespoir
Face à l’absurde du Savoir
Marchez dans le rang sans protester
Et vous serez récompensés
Surtout ne pas imaginer
Pouvoir changer la société


Mais son déclin inévitable
Démocraties au ton affable
Par l’habitude trop confortable
Mène l’inconscience de la bonne table
Repus de chairs et de vins chers
S’endorment dans l’antre du cancer
Confiant leur sort aux militaires
Ne savent même plus aimer la Terre


Ah, ces folies de l’humanité
À ceux qui n’osent plus partir
À cause de ça, ne peuvent plus aimer
Parce qu’ils ont peur de mourir
Mais, sans cela comment venir

L’éternité ce n’est pas la joie
Laissons cela aux écritures
Encore faut-il qu’on ne les brûle pas
Que des ignorants clament l’imposture


Pour moi la seule qu’il faille bannir
C’est d’accepter « je dois tuer »
Surtout pas d’ordre pour faire périr
Alors viendra la Vérité
Que tous les hommes s’acceptent entre eux
Chacun ayant reçu des cieux
De protéger l’humanité
Suffit d’un peu les écouter…les écouter
Écoutez


lundi 3 juin 2024

  

Bref, dans trois jours (6 juin), mes 82 balais, mais aussi et surtout la commémoration  des quatre-vingts ans  du  débarquement en Normandie  et des dizaines de milliers de victimes  sur les plages... 



*   " "Aux Bouchons", 
sis rue de la Source au cœur de la ville de Wavre, chef-lieu de la province du Brabant-Wallon, vibrait un petit bar/bistro/Resto,  exploité par mon frère Jean-Luc  dans les années 90.  Je n'ai jamais bien compris   comment, mon frère, avec son caractère de cochon et ce décor destroyed qu'il avait créé, attirera  avec succès  la jet-set,  les journalistes, artistes (poètes, musiciens et peintres). Hélas, quelques années seulement jusqu'en 2001!     

je songe à ce poète wallon disparu. J'ai  eu ce privilège:   Marcel Ginion, de son vivant, m'avait  considéré comme   ami. 

 Pourquoi cette nuit, une telle pensée pour ce tout dernier enregistrement,  qui clôturera en 2017 ma carrière de pseudo  auteur/ compositeur/interprète, avec juste ma guitare et la contrebasse de Françoise Massot?   

  Mystère sans doute de l'alchimie des esprits! 

 Ce champ endormi au crépuscule d'une vie,   qu'il faut parfois labourer... 

 Hommage à Marcel Ginion,

Oui, au nom des démocraties, face à la botte nazie,  il y aura  80 ans, en 1944,  eut lieu ce débarquement en Normandie... et ce  poète wallon avait écrit:

Françoise Massot à la contrebasse



Il ne faut plus qu’on meure


Avec cette promesse que je lui fis du temps de son vivant : 

«  - Oui  je mettrai ce poème en musique ! » 

À l'appel du poète qui me confia ses vers
M'est venu cette complainte pour chanter sa prière

E min                   /   descente par ½ ton
Il ne faut plus qu’on meure dans l’éclair des orages
A min                   /                   / A min       / B
Mais que les fusils pleurent sous le sable des plages

C                                 / B                               /  E
Il ne faut plus qu’on prie dans la saison d’enfer
C                                 / B                               /  E
Pour les noyés pendus aux pierres des falaises
C                                 / B                               /  E
Que des galets charrient sur un tapis de glaise
C                                 / B                               /  E
Pareils aux bêtes mortes du cirque de la mer

Il ne faut plus vieillir dans la désespérance
Comme les vieux de Brel avec leurs doigts bossus.
Sous le pont des clochards écoute la romance
Du musicien aveugle semblable à un Jésus.

Au brasier du soleil choisis le temps des roses
Demande à l’arc-en-ciel le juste prix des choses.
Alors flambe ta vie comme on flambe l’amour
Mais efface les jours du cadran des folies.


Et que ta chair s’embrase aux blues et aux tangos
Des nuits blanches du jazz dans le chant des saxos.
L’oriflamme d’espoir habille la prêtresse
D’un éclat de tendresse échappé d’un miroir.

Majestueuse et belle dans son habit sacré
Tu verras son pouvoir sur l’encens des prières
Tu verras son sourire au bar des vanités
Tu la verras pleurer en fermant tes paupières.