Un dimanche après-midi, ce 23 juin 2024
Dame Nature vient de me rappeler à l'ordre, grâce à une guêpe moribonde sur le parquet de l'appart à Waterloo où je ne coule plus qu'une existence assez terne... Sans doute, elle ne trouvait plus la sortie par la fenêtre entrebâillée et gisait presque éteinte. Je lui tendis mon doigt secourable et, chance, elle s'y agrippa sans hésitation.. Elle restera quelques secondes sur ma main en pleine lumière à l'extérieur; et prendra brusquement son envol. Ce petit événement d'appel à la vie, me replonge d'un coup dans mon passé...
Enfin,
une journée bien ensoleillée ...Et je devrais en profiter pour une promenade
hors de ma chambre que je ne quitte quasiment plus jamais, sauf pour les achats
ménagers...Parfois, pris de conscience pour la planète, j’évite de sauter dans
ma voiture pour parcourir les quelques centaines de mètres qui me séparent de
mon lieu d’approvisionnement... et ce sont les rares fois où je m’expose à la
lumière du jour. En bref, l’esprit qui m’anime
(ou plutôt me paralyse suite à ma finitude de vie ; bien que je ne me
sentisse pas encore un vieillard grabataire), ne correspond plus du tout à celui
du quadragénaire dans la force de l’âge, comme on dit...que je méditais alors avec
ce sentiment d’agir au mieux pour le bonheur de tous, moi y compris - « Cela
va de soi », comme le chantait Georges Brassens. À l’instar du grand poète qui repose à Sète,
face à la mer, ma fidèle guitare répondait à toutes mes attentes face aux scénarii
du monde qui défilaient sous mes yeux à l’époque.
PR :
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. Fiat
lux
(Que la lumière soit)
Baie de St Jean Cap Ferrat, par
un bel après-midi de septembre 86,
À bord du Coloba, au mouillage à
un quart de mil des pins parasols.
« La Vie devant soi »,
roman de Romain Gary, serait peut-être bien ici,
L’amorce qui donna un sens que
j’appellerai trente ans plus tard : « Mes paraboles ».
Mon épouse Hélène est occupée dans la cuisine.
Sur le bateau, pas de bonne comme à la maison. Rien que nous deux, sans
la turpitude des vacances d’été avec les enfants et les invités enthousiastes
pour ces mini croisières entre la Corse et la Ligure. Surtout la
Ligure où les mômes sont rois. Sur la Côte d’Azur, ces petits bouts en
croissance qui gesticulent dans tous les sens et débordent d’énergie, semblent
moins appréciés par les seniors somnolents allongés sur les galets aux
alentours de Nice. Sur les plages italiennes, ça carillonne de rires
juvéniles, Oui, sans pour cela être à l’âge de la retraite - et je plaide
coupable –, j’avoue aspirer aussi au calme. Propice à la rêverie par le
bercement du yacht sur « la mer de Charles Trenet », mon
regard flou remarqua soudain dans un petit brûle parfum, près d’un des hublots,
une petite abeille qui semblait en mauvaise posture. Sans doute cette
clandestine fut attirée par les senteurs florales de cet objet, lorsque nous
étions à quai quelques heures auparavant. Il ne faut pas être entomologiste
pour deviner que la petite ouvrière à moitié groggy n’aurait jamais pu
rejoindre la côte. D’un coup, je sortis de ma torpeur et lui tendis mon
doigt. D’instinct savait-elle que cet humain ne lui ferait aucun mal, que
c’était une question de survie ? En tout cas, elle s’y agrippa, même
le temps de la manœuvre pour descendre le zodiac à l’eau suspendu aux bossoirs
à l’arrière, et durant le parcours pour rejoindre la berge. Elle s’envolera
à quelques brasses du rivage ; mais aussi sans doute grâce au soleil et
ses précieux rayons UV qui lui bousteront sa vitalité. Les faux arômes de cet
artifice de salon sans pollen, avaient certainement déboussolé et épuisé
l’insecte presque moribond. C’est vrai qu’entre la cabine ombragée
du navire et l’annexe exposée à la pleine lumière de l’après-midi dans laquelle
nous avions pris place pour rejoindre la côte, il n’y a pas photo ... De
cette observation jaillira l’idée du « Phosomètre », médaille
de bronze au 19ième Salon des Inventions et Techniques nouvelles de Genève en
1991. Montre bracelet ou pendentif pour conscientiser la personne qui le
porterait, à se rendre compte de son besoin de rayons UV (ou de s’en méfier si excès)
...
Plus tard, au cœur de la ville de Namur, capitale de la Wallonie, en
train de croquer un sandwich, assis dans ma voiture, portière ouverte, les
pieds nus en dehors, celle-ci garée sur la place qui jouxte l’évêché
– je venais de présenter ma chanson « le
Curé du village »* à l’abbé secrétaire de Monseigneur Léonard – quand
je fus surpris par une abeille qui s’était posée sur l'un de mes orteils ...que
delà m’est venu cette chanson :
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