mercredi 28 février 2018

Miséricorde

Suite à la comparution au Tribunal des Familles,  mardi 27 février 2018,  pour notre divorce par consentement mutuel

Courrier électronique envoyé à l'avocat de ma très bientôt future ex-épouse.  (Je n'avais pas d'avocat - et je signai les yeux fermés les conventions du divorce présenté par la partie adverse)


Maître,

Je tiens à vous présenter mes excuses d'être parti  précipitamment après cette comparution,  sans,  ce qui aurait été la moindre des corrections,  vous dire au revoir ainsi qu'à mon épouse et  à la dame qui l'accompagnait.  Navré,  je  me sentais craquer et voulais éviter  de me montrer comme un homme affligé.   Le cœur a ses revers,  alors que ce matin du 27 février 2018  j'étais sûr de montrer un visage conciliant, détendu,  - m'attendant effectivement au scénario de cette rencontre - ,  les émotions,  comme un boomerang, m’assommaient une fois de plus.   Mais soyez assurée que depuis cette  rencontre,  la page est définitivement tournée.  Nous vivons dans un monde hybride,  il faut s'en faire une raison. 


Oui,  je ne m’étais pas trompé,  Charlotte m’avait bien quitté à l’époque,  ce 22 avril 2017, par amour.  Tout son comportement,  la semaine précédant son départ,  trahissait ce sentiment :  son cœur battait ailleurs.  Les confidences de mon ami Luc - de ces rumeurs de Waterloo : partie  pour une femme - ,  s’avéraient bien exactes .  Une de plus qui se vengeait ou se protégeait et répudiât ainsi ces hommes qui l’avaient maltraitée,  en commençant par son père méprisant, son oncle pervers et son premier mari tyran.  Les seuls réconforts qu’elle connut dans sa jeunesse venaient de la gente féminine :   sa mère, sa sœur aînée et sa cousine germaine,  toutes disparues pendant ses études supérieures.

Avec cette inconnue (à mes yeux)  qui l’accompagna jusqu’avant d’entrer face au Juge   pour  cette audition,  je compris qu’elle  avait retrouvé une âme sœur.   Néanmoins,  un peu dommage cet amalgame !  Mais ne devais-je pas payer aussi pour mes propres erreurs ?  Sûrement. 


Miséricorde

Ah !,  j’ai adoré la réponse de Michel  Ardity quand Catherine Ceylac , dans son émission de ce dimanche 26 novembre 2017 « Thé ou Café », demanda à son invité, ce qu'il ferait  si un jour il était  une femme !    

« - Mais je suis femme tous les jours de l’année ! »

Une des réactions les plus avisées que je retiendrai dorénavant ;  et me fait comprendre l’une des clés de la réussite de ce grand comédien.  Quel réconfort !  Cela me confirmait, une fois de plus,  que les acteurs sont bien plus présents dans la réalité,  car eux savent qu’ils jouent des rôles,  alors que la majorité des autres ne s’en rendent pas compte,  en endossant le manteau  de personnages qu’ils croient profondément être au détriment hélas !,  de leur véritable nature.  Dixit   « Quand il s’agit de se comprendre »,  ouvrage signé  SIRIC :
Société
Internationale de
 Recherche
Interdisciplinaire sur la
Communication
 (éditions Empirika 1985).

Hier, journée de la femme…surtout pour toutes celles battues,  violées,  victimes de discriminations,  rabaissées…voire tuées par des compagnons fous vexés qu’elles ne se veulent pas soumises … et qui perdent tout contrôle.
Par contre   - encore un grand comédien !,  -  cette  pensée de Sacha Guitry :

« À vouloir ressembler aux hommes,  les femmes se sont diminuées ! »,

À vous,  Mesdames de méditer sur ce… Merci.

Entre-temps, au nom de tous les mâles de la planète,  donnez-nous votre

Miséricorde


pour trop souvent  vous avoir mal aimés


Hommage à Prévert.
À Martine
Miséricorde
(subsidiairement :  chanson d’autrefois)

Lorsque je l’ai vue sur le pas de sa porte
Le soleil se berçait dans ses cheveux d’or
Comme la vierge apparue surprend l’âme qui dort
Lui montre la voie que cachent les feuilles mortes
C’était la première fois

Quand j’ai voulu timidement la revoir
Lui demandant sans y croire son téléphone
Elle me regarda étonnée  avec des yeux de madone
-         Pourquoi on va se quitter déjà ce soir ?
C’était la deuxième fois

Encore aveuglé par les envies de voyages
Le bateau m’attendait ainsi que ma guitare
Nomade avant tout  je pensais aux départs
J’évitais de trop l’aimer elle qui était plus sage
C’était mon manque de foi

Plus important qu’une femme qui t’aime
Me dit-elle en sanglot je n’étais qu’un salaud
J’ai trahi comme un sot et lui fit de la peine
Son cri d’agonie m’éveilla en sursaut
J’avais perdu la foi

En ce temps là elle rappela cet homme
Meurtri de son crime qui la pleure par ces rimes
Mais inconsciemment l’inquiétude prit forme
Notre nid d’amour plus qu’un lit d’infirme
Elle n’eut plus foi en moi

Un autre que moi a pris cette place de roi
Mais saura-t-il comme moi que t’es vraiment une reine
Je ne voudrais pas que cette fois t’aies de la peine
Ou sinon mon amour je reviendrai  près de toi
Encore une fois

Humblement  j’implore ta miséricorde
Sans ton pardon mon cœur bat en désordre
Je suis un amant perdu qui marche de travers
Sur des feuilles mortes comme disait Prévert
Elles se ramassent à la pelle dans cette chanson d’autrefois


Arrangements : Jean-Marie Dorval
Ingénieur du  son  :  Philippe Capon

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