mercredi 6 décembre 2017

Les copains d'abord



Jean d’Ormesson et Johnny Halliday

 Ce n'est pas un,  mais deux Immortels.   L’ académicien et le chanteur rocquer.  Un point commun :  un destin sans la moindre défaillance;   l'un à quatre-vingt douze ans et toujours l'esprit vif,  l’autre  soixante-quatorze,  toujours droit sur la scène face à son public. Deux Maîtres de lumière qui ont accompli leur Grand'oeuvre  à l'Évolution et qui pouvaient enfin repartir en paix.  Hélas!,  en général,  c'est souvent après leur disparition que l'on s'en rend vraiment compte!   Ce qui prouve,  une fois de plus,  que la mort est indissociable à la vie. 

 Le Contrat du Diable

Arrangement et basse guitare : Alan Booth
Piano : Rudy Mynaerts
Guitare : Roland Kert
Batterie :  Bob Darch

J'avais l'espoir que cette chanson soit interprétée  par Johnny,  mais avant moi, plus de six cents auteurs/compositeurs attendaient leur tour. 


Cliquez sur ce lien pour écouter l'extrait musical

Pourquoi gagner ta vie en tuant d’autres vies
C’est la branche que tu scies ;  on va tous tomber
D’ailleurs,  elle aussi mérite la vie
Dieu l’a créée  pour t’y accrocher



J’avais quitté la boutique depuis un certain temps,  croyant naïvement,   car à l’époque j’y croyais vraiment :  que la chanson nourrirait son homme presqu’aussi bien  ( non…je devrais dire « nourrir  mal »,  puisqu’il s’agit de restaurants à grand débit qui  assuraient, à ma petite famille,  un certain confort matériel).  À cette époque, au milieu des années 80,  je ne pensais pas à l’impact sur la santé de mes clients consommant les  milliers de plats qui sortaient de nos cuisines classiques,  à savoir surtout de viandes saucées,  trop riches,  trop gras.   Mais tout sera brusquement chamboulé lorsque  l’oncologue  annonça à mon épouse,  un début de septicémie qui risquait de tourner en leucémie avec l’impitoyable verdict de deux à trois ans  de sursis,  à moins d’éliminer les causes.  Fou d’inquiétude,  je décidai de m’écarter complètement de mes occupations professionnelles,  pour me plonger la tête en avant dans cet océan de données scientifiques, médicales et para-médicales   - aussi bien au sujet de la santé du corps que de celui de l'âme -.    Une  année  d’investigation - ce n'est évidemment rien à côté des études de médecine pour mieux comprendre la raison de nos points faibles que l'on nomme maladie, -     mais néanmoins,  l'une des causes principales me sauta aux yeux : nos très mauvaises habitudes alimentaires.  Déjà,  était paru en 1826 "La Physiologie du Goût".   Brillat-Savarin,  énonçait (comme un message testamentaire puisqu'il mourut cette même année)  que l'avenir des nations dépendait de la façon dont leurs peuples  se nourrissaient .  
 Mes restaurants, conformément à nos us et coutumes occidentaux, étaient vecteurs  de la dégradation des gentils consommateurs qui m’assuraient la prospérité de bourgeois bien dans ses bottes.  Je ne pouvais plus continuer ainsi.

Sans doute qu’on est encore loin du jour, où chaque homme  décidera d’exercer des activités qui ne vont pas à l’encontre de tout ce qui vit sur cette planète,  mais soyons optimistes et utopistes.  Comme disait Théodore Monod : « L’Utopie ?  Une chose qui doit encore arriver ! »

Chanson « Le Contrat du Diable » ?

C’est accepter la contrainte au défi de sa propre liberté de penser et de faire comme les autres sans réfléchir au détriment de sa propre personnalité.   

"Les copains d'abord sont déjà morts"  n'est pas de  réfuter la chanson de Georges Brassens,  bien au contraire; et pour Johnny,  ces paroles n'étaient-elles pas celles qu'il aurait peut-être aimer chanter,  prouvant  cette volonté à toujours se remettre en question;   qu'il faille néanmoins continuer à aller de l'avant.  Se retourner continuellement sur son passé,  c'est comme si les phares de notre auto éclairaient à l'arrière le chemin parcouru au détriment de regarder la route devant soi.    

Je reprendrai le back up de cette musique country pour deux autres chansons : « Quoi tu fumes encore » et « Dollar dollars » (où je fais  un clin d’œil à Johnny).  Voir  en remontant dans le temps du  blog.




Le Contrat du Diable


Refrain :
Les « Copains d’abord »  sont déjà morts
Tu n’as de contrat qu’avec ta foi
Pas celle du Diable,  même s’il s’assoit à ta table
S’il y a un contrat,  c’est déjà Satan
Qui te jette dans l’effroi,  qui suce ton sang
S’empare de ton âme.  Écoute mon refrain
Éteins cette flamme  que tu suis comme un chien

refrain …

Des chevaux qu’on abat comme du vulgaire bois
À l’aide de masses !  Que malgré tous ces cris
Il n’y ait  rien qui se passe.  Pourquoi ce défi
De ces hommes d’autrefois qui n’ont rien compris ?
Pourquoi gagner ta vie  en tuant d’autres vies
C’est la branche que tu scies ;  on va tous tomber
D’ailleurs elle aussi mérite la vie
Dieu l’a créée pour t’y accrocher
Si tu veux jouer l’autre,  tu rentres dans l’antre
De l’ego profitable,  pas pour toi,  pour le Diable
Et va boire ton whisky ;  acheter tes cibiches
Retourne dans ton lit.  Moi,  je vais voir courir les biches
Le « Contrat du Diable »,  c’est aussi ces mères*
Parce qu’elles t’ont donné la vie,  te poussent à l’agonie
Mais tu dois être père et suivre ta voie
Celle qui dit bats-toi,  mais rien qu’avec toi
Si on te force maintenant à signer un contrat
C’est qu’en face de toi,  ils ne sont pas très confiants
Ils te prennent pour un sot qui ne fera de vieux os
Tu rentres dans le lot des petits boulots

Les fanas du contrat je vous dis non cette fois
Pour votre baptême merci le stratagème 
Le paradis le fric je préfère mes folies
Que mon air diabolique puisse apporter la vie 
... 
Tes parents ou copains,  s'ils t'aiment bien
Ne voudront jamais te lier les mains
Pour eux le « D’abord »,  c’est que tu sois fort
Quant à leurs problèmes,  ils te diront eux-mêmes

Les « Copains d’abord »  sont déjà morts
Mais c’est pourtant eux qui t’envoient des Cieux.**
Cette force redoutable.  Ils sont toujours là à ta table

* Oui,  la double contrainte de certaines mères,  bien sûr.  Ce n’est  heureusement pas une généralité.

**Hommage à Yves Montand qui m’encouragea à ne jamais abandonner. 

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