Et si
et si et si…
Éric-Emmanuel Schmitt,
que je compare à un extraterrestre ou un revenant d’Arcadie – Oui, qui sait,
réincarnation d’un Honoré de Balzac, insatisfait d’œuvres inachevées pour nous
simples mortels ? – après que j’eus lu « La Part de l’autre », m’avait mis K.O ! Géniale que cette fiction d’un autre Hitler
totalement différent et quasi vertueux en artiste reconnu, en parallèle avec le
dictateur qui a bouleversé le monde ! Ce qui accéléra la naissance de l’État d’Israël,
issue finalement positive, semblerait-il, très prudemment énoncer … comme
moi-même je le chante dans Halabjã :
…/… « De ces ghettos, sûrs d’une mission
Des fils nouveaux firent une nation » …/…
Le célèbre
dramaturge m’avait chaleureusement serré la main au centre culturel d’Uccle
lors de la présentation « La vengeance du pardon ». Sans doute parce
que je lui avais dit, sur le ton de la plaisanterie, me référant à l’auteur du
Père Goriot « Pardonnez leur parce
qu’ils savent ce qu’ils font » sur la grande question de la
miséricorde où revient cette phrase du Christ mourant sur la croix,
supplication à son Père : « …
parce qu’ils ne savent pas … ». Grâce
à la séance de dédicace, j’avais profité de ce moment pour lui remettre une
lettre dans l’espoir de le rencontrer.
Une prétention absurde évidemment !
Comment cet homme au sommet de la gloire en pleine activité et
continuellement sollicité aurait eu ne fussent que quelques minutes à m’accorder ? Au fond, cette marque de sympathie n’était-elle
pas suffisante ? Merci Maître Schmitt,
je garderai à jamais en mémoire ce contact comme un fluide d’énergie que vous m’avez
bienveillamment transmis.
Oui, si Adolphe H.
avait été « autre » …S’il n’y avait pas eu 14-18, ce traité de Versailles
débile …Napoléon…Staline …Et on pourrait remonter jusqu’à Jésus, etc. Que
serions-nous actuellement ? L’Europe n’ont
plus ne serait pas l’Union européenne…D’accord, nous sommes tous bien d’accord
sur cette question et merci nos historiens d’apporter toute la lumière pour les
événements du passé et, bien sûr, qu’ils permettent à nos décideurs de prendre
de meilleures décisions. Les Gilets
jaunes cent ans plus tôt auraient été un massacre. Oui, il y a certainement du positif dans la
façon de gouverner des populations qui ont également évolué aujourd’hui!
Attention Georges ! Là tu t’engages dans des domaines qu’il faut
laisser aux intellectuels, experts, journalistes, politiciens !
Et j’en reviens donc
à mon titre « J’avais tout faux » et à mon si à moi et si et si…
Et si…Pourquoi en
1957 papa, désigner et directeur commerciale dans une usine à Vilvorde, spécialiste
dans la menuiserie, pourtant fils de migrants n’a pas suivi cette première idée,
alléché par une prime en plus, de partir au Canada, le pays du bois qui
manquait d’ingénieurs et de bras, avec ses six enfants ? Non, est arrivé en même temps ce projet de
restaurant dans le centre de Bruxelles.
C’est vrai, que je n’aurais peut-être pas appris la guitare grâce aux
deux Napolitains qui tous les soirs venaient chanter en faisant la manche au
Mouton d’or et qu’à mes dix-sept ans ma mère leur racheta une de leurs guitares
pour me l’offrir. En fait ils s’en débarrassaient…Elle
avait un grand défaut. Même si elle
sonnait comme une cathédrale – ce qu’il fallait pour ce ténor à la voix de
Caruso - le manche se courbait anormalement.
Pour des accords de base ce n’était pas un problème pour chanter Domino Domino
en La min –Ré min –Mi maj… Puis un certain Philippe Franck un client habitué du
restaurant, guitariste concertiste-soliste me donna les premières leçons (sur
une vraie guitare espagnole.)
PR. « - Ouvrir un restaurant avec six enfants,
mais vous êtes fou, s’exclama Maître Rubens, jamais votre ménage tiendra » …Et c’est vrai, un an après, la
rupture du couple père-mère…Ah si…
Et si, en juillet 1984,
au moment de franchir le portail pour la route des vacances, avec ma femme et
mes enfants, Laurent (14 ans) et Barbara (six ans) dans la voiture pour
rejoindre le Coloba, amarré à Saint-Laurent du Var…Dominique (26 ans), le fils
aîné d’Hélène d’un premier mariage, nous salue avec ce regard vague,
malheureusement des toxicomanes, …Que je pose la question : « -Pourquoi on ne prend pas Dominique avec
nous ? C’est vrai que ça risquait de ne pas être reposant, mais le
laisser seul, cela me semblait une erreur.
Hélène me rassura qu’elle s’était arrangée avec Brigitte sa fille aînée (25
ans) et le Dr Jacques du centre Lama pour les suivis à la méthadone. Huit jours plus tard, il se tuait au volant
de la Range, avenue Diane dans le Bois de la Cambre, ayant heurté un poteau d’éclairage. Le compteur était bloqué sur 140 Km/h. Le cric
hydraulique assez pesant, fixé à l’arrière par un simple élastique, lui avait
éclaté la tête au moment du choc. Perdre un fils ! À partir de ce moment
Hélène est tombée malade. Et s’il était venu avec nous ? Y aurait-il eu ce diagnostic de Bordet qui
présageait le pire…Que je ne me serais pas mis à vouloir trouver les causes ;
devenir végétarien et crudivore ; qu’un bon Dr Michel ne serait jamais
intervenu pour prendre ma place de mari ?
Et si en fin septembre
1987, le Coloba amarré au Port-Vauban à Antibes, Hélène venue me rejoindre pour
passer trois jours idylliques, une véritable
lune de miel, nous nous retrouvions envahis de bonheur prometteur ; moi,
restant sur le bateau pour le vendre, je la reconduirai ensuite ce vendredi
après-midi à l’aéroport. Il y a les
enfants à Bruxelles…On se quitte avec tendresse et amour ; que le retour à
Port- Vauban, une jeune silhouette féminine semble m’attendre, ayant appris que
j’embauchais pour les grattages et revernissages du yacht. Elle se présente sous le nom de Louisa, est nurse
anglaise de 22 ans. Chaque année, en
septembre, elle descend sur la Côte d’Azur dans son vieux camping-car Volkswagen
et accepte des petits boulots sur ces bateaux de luxe qui sont presque toujours
en manque de personnel. Je l’engagerai illico, et la voyant
directement appliquée je fus très satisfait. Rassuré le samedi matin je la
laisse seule car j’avais prévu de me rendre à St Tropez pour assister aux
régates de la Nioulargue où j’ai quelques amis à voir. Sur la poupe (l’arrière) est fixé un petit panneau
signalant la vente avec deux numéros de téléphone dont celui de la maison en Belgique,
l’autre est la ligne de quai du téléphone à bord (en 1987 les GSM, même s’ils
existent déjà, ne sont pas encore courants) …Et ce qui ne devait pas arriver
est arrivé ! Un couple d’Allemands remarque
le Coloba à vendre et directement interroge Louisa à bord qui ne sait évidemment
rien. Ils s’empresseront de téléphoner à
Bruxelles où Hélène décrochera. Je ne l’avais
pas encore appelée, vu qu’on venait de se quitter la veille, et je pensais le
faire en fin de journée à mon retour de St-Tropez
…. « - Non, votre mari est absent, il y a juste votre
employée anglaise… »
Quelques heures après,
quand je fus de retour et lui téléphonai, je n’ai pu placer un mot sur ses
hurlements…convaincue que je lui avais caché cette liaison et…une Anglaise en plus. Le soir même, le toubib dormait dans mon lit
à Bruxelles.
C’est vrai que
quelques jours plus tard, à ma grande surprise Louisa, descendit me rejoindre
dans la cabine… Ah si ces Allemands n’étaient pas passés (ils
ont acheté le Coloba. Triste fin c’est
devenu un bateau partouze!) …Ah si…
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