Quatre-vingt-deux balais, et toujours en vie...
Oh, ce n’est pas
que je veuille parler de moi ! Cependant, en y réfléchissant bien, partant du
principe qu’on a tous une part de responsabilité, en tant qu’Être à protéger et
promouvoir la Vie sur notre planète, se référer à soi-même, vu que nous en
sommes certainement le plus expert, a peut-être une certaine légitimité...Bien sûr, à l’aune de l’intérêt général pour l’ensemble
du Vivant.
Combien de fois
vais-je échapper à la mort ? L’ange
me protégeait-il ?
Au Portugal, sur
la plage, je n’ai pas encore trente mois, mes parents ne voient pas la vague qui
m’emporte. Un homme, tout habillé, se
précipitera pour me sauver ;
Nous avons vingt ans, Lydia, collée à moi, sur mon Harley, – course avec une MG sur la moyenne Corniche entre Grasse et Vallauris...Soudain à moins de quarante mètres, OOH! un virage en épingle vu trop tard. La moto est lancée à près de 100 Km/ à l’heure. Vol plané assuré et adieu la vie ......Eh bien non, en freinant à mort, la vieille bécane de plus de trois cents kilos, se couche en dérapage contrôlé (que je ne contrôlais pas du tout), en faisant un tête à queue de telle manière qu'elle resta dans l'axe de la route, même à la sortie du virage.
Arrivé, à Vallauris, le gars de la voiture sport me
félicitera en levant le pouce. S’il
savait... je tremblais de partout, conscient que nous avions échappés à la chute
mortelle ;
1971, 8 h. du soir, sur une route à deux
bandes serpentant les hauts plateaux au nord de Madrid. Pour
rejoindre la Costa Del Sol dans le Sud, je suis au volant de la Mustang. Hélène à ma droite endormie...à l’arrière,
Jean-Michel et Tony. Ils verront comme moi, brusquement, arrivant droit sur nous, les phares d’un poids lourd en pleine vitesse, qui doublait un autre
camion dans le virage. Par réflexe, brusque coup de volant, je jette la voiture contre le flanc
de la montagne. Le bolide, telle une
locomotive, nous frôla, et nous rebondirons en tournoyant sur l’autre bord du
ravin en équilibre...Hélène se réveillât... en pleine crise et se mit à hurler.
Mais ouf, nous étions vivants !
Et puis ce braquage dans notre maison, le 12
juillet 1981. Vers 9H du soir, je regardais la Télé : un film de guerre avec
Antony Quin sur la libération de Rome des Nazis. Mon épouse se détend dans notre chambre à
l’étage. Soudain, trois individus armés surgissent par
la terrasse du jardin! Je hurle pour qu’Hélène s’enferme...Hélas, elle se demandera
« qu’est-ce qu’il a à gueuler ? ». Le plus grand des assaillants se lance dans l’escalier
avec une carabine... les deux autres tentent de me bâillonner. Pour se faire, celui devant moi dépose
son flingue sur la table du salon, pendant que l’autre dans mon dos, essaye de me maintenir. La force du désespoir, je réussis à envoyer un direct au menton du connard ayant lâché son arme que j'agrippe par le canon, mais lui aussi, par la crosse ... Nous sommes là, tous les trois à lutter…Bien que non fumeur, je vois cet imposant cendrier en verre sur le guéridon. En lâchant brusquement l'arme, j'arriverais à le saisir, et pourrais sûrement assommer mon agresseur... Hélas, l’homme au fusil, arrive précipitamment,
poussant Hélène devant lui. Là s’arrêtera, évidemment ma tentative à la James
Bond. Dès lors, le troisième homme se préparait à me scotcher les lèvres... et pensais-je alors: comment pouvoir communiquer ? Car le numéro 2, le regard haineux,
se frottant la joue enflée par mon uppercut, a son doigt sur la gâchette. Je sens sa détermination en visant ma tête, ... Ce qui me permettra
de lancer « Mais, qu’est-ce que tu aurais fait à ma
place ? »
Je pense que ce
petit transfert de personne, évitera un massacre. Car d’après les experts de la PJ., nous étions
des rescapés. Car justement ce n’étaient
pas des vrais gangsters , et dans l'affolement de ces amateurs le pire aurait pu arriver. D’ailleurs, ils
furent arrêtés et condamnés à des peines de prison de deux à neuf ans. Leur erreur, ayant emporté leur butin, provenant entre autre des recettes de nos restaurants, l'un d'eux, jouant le boutiquier ambulant et honnête sur la Grand place à Gand déposait naïvement les chèques au porteur de nos clients à sa banque. Ce qui prouve aussi qu'ils n'en étaient pas à leur premier coup d'essai. Ils savent que leurs victimes cambriolées ne remplissent les libellés des chèques qu'au moment de les déposer au guichet de leur organisme financier. Ce qu’ils ignoraient, c’est que
dans nos restaurants, les chèques étaient automatiquement enregistrés par nos caissières et nous possédions les doubles des récépissés. Un simple coup de fil aux inspecteurs et, deux jours plus tard, les apprentis braqueurs
étaient sous les verrous.
Aussi, je me
demande à mon âge, où la plupart de mes contemporains voguent dans l’au-delà,
encore Michel Blanc, de dix ans mon cadet, vient de nous quitter, peut-être qu’au
fond mon rôle sur cette Terre n’est pas encore tout à fait accompli.
Il y a cette
nouvelle lauréate (2024) du Prix Nobel de littérature, cette Sud-Coréenne, Han
Kang dont un de ses ouvrages attire plus particulièrement mon attention « La
Végétarienne ».
Eh bien, cela me
donne une future petite idée pour parler d’un maillon faible « la Petite
rue des Bouchers » à transformer, au cœur de Bruxelles. N’est-ce pas la Capitale de l’Europe ?
Plutôt que de me morfondre sur mon âge, il serait temps de me magner le cul. Je suis déterminé à tenter quelque chose (qui sait, la plus importante de ma vie?)...Que cela ne puisse pas aboutir, peut-être. Mais ne rien tenter, il me semble que cela me classerait avec certitude parmi les lâches.