lundi 28 octobre 2024

Pour RP

La victoire de la lauréate du prix Nobel de littérature 2024, la Sud-Coréenne Han Kang pour l’ensemble de ses œuvres dont son roman « La Végétarienne », où je concluais par ces lignes :

 Eh bien, cela me donne une idée pour parler d’un maillon faible « la Petite rue des Bouchers » à transformer, au cœur de Bruxelles.  N’est-ce pas la Capitale de l’UE ?

 Voilà l’idée :

" Manger végétarien dans la petite rue des Bouchers »

 Paradoxe pour frapper l'opinion et susciter la curiosité ; et arriver à convaincre tous les restaurateurs de cette « straatje » (ruelle en flamand) pour qu’ils s’unissent pour cette pratique culinaire ??? Je sais, c’est du délire, de l’utopie en plein.   Enfin, si je m’en réfère à mes Maîtres dont Théodore Monod, pour ne citer que ce savant qui, à plus de quatre-vingt-dix ans, traversait le Sahara à dos de Méhari et lui donnait l’inspiration : « L’Utopie c’est quelque chose qui doit encore arriver ! »

Mais ce qui est déjà arrivé, c’est qu’il y a de plus en plus de Végétariens en ce troisième Millénaire ;  d’autant plus   parmi les étudiants, les artistes, les scientifiques, journalistes et les membres de l’Union siégeant à Bruxelles.   Après tout, ne sont-ils pas en première loge pour observer l’évolution du Vivant  

 Cependant moi, qui connus et profitai des Trente glorieuses de la Petite rue des Bouchers (entre 60 et 90), - patron de la Bergerie, la Petite Provence, le Marenostrum et la Chèvre folle... que je démissionnerai en 1987, suite à un revirement existentiel, en me consacrant à la poésie et la chanson - quand il m’arrive de passer dans ce quartier, c’est des larmes qui me coulent du visage, et pas que de nostalgie.  Tout semble éteint, triste à mourir. 

 La Petite rue des Bouchers pleure et semble m’appeler.  Ne m’avait-elle pas donné, à une certaine époque, tout ce que je pouvais rêver ?   

 Oui,   cette ruelle, depuis plus de trois décennies, est frappée d’opprobre, à cause (paraît-il)  de quelques restaurateurs douteux, où leur seul art était celui du racolage... le profit passait bien avant le bien-être des clients, les considérant comme des touristes de passage à plumer... qui effectivement ne reviendront plus jamais. Des rumeurs, peut-être exagérées, mais nous savons qu'elles ont la vie dure!   Les guides touristiques, bien obligés d’indiquer l’impasse du théâtre des Marionnettes de Toon en son milieu, avaient aussi pour mission d’avertir : « Surtout ne vous arrêtez pas dans cette rue ! ».

 Aussi je prie pour qu’un esprit nouveau pénètre ces restaurateurs ; qu’ils comprennent qu’ils peuvent (et devraient) devenir aussi les acteurs-artisans du monde de demain, où l'alimentaire est en première ligne... En fait, devenir eux-mêmes des ambassadeurs (et racoleurs peut-être dans le bon sens) d’une cuisine de santé à base végétarienne.   

  Ce serait un réveil spectaculaire !   Sûr que les Autorités communales, l’Office du tourisme et les Médias seraient les premiers heureux de renouer avec cette petite rue des Bouchers...qui retrouverait ses lettres de noblesse au cœur  de Bruxelles,  Capitale de l'Europe.

 En 1958, un petit Portugais, Lucio, mon   père, avec son épouse et ses six enfants débarqua au n°21 pour ouvrir le « Mouton d’or » avec comme slogan

« Manger portugais, dans le plus parisien des restaurants bruxellois » ?

Et cette petite rue, - déjà avant les années 1958, où, à la veille de l’Expo 58, il était même question de l’élargir pour plus d’accès vers la Grand-Place, mais aussi la nettoyer par la police des mœurs, considérée à l’époque comme un lieu de débauche... et que furent fermés ces bars louches où se prostituaient surtout des lesbiennes...d’ailleurs interdite d’accès aux militaires – s’éveilla d’un coup pour devenir la rue la plus animée de Bruxelles... 

             Jusqu’au moment où arrivèrent les spéculateurs et les marchands du temple. 

                                  Mais les temps changent, n'est-ce pas? 


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