lundi 21 octobre 2024

 

Quatre-vingt-deux balais, et toujours en vie...

 

Oh, ce n’est pas que je veuille parler de moi ! Cependant, en y réfléchissant bien, partant du principe qu’on a tous une part de responsabilité, en tant qu’Être à protéger et promouvoir la Vie sur notre planète, se référer à soi-même, vu que nous en sommes certainement le plus expert, a peut-être une certaine légitimité...Bien sûr,   à l’aune de l’intérêt général pour l’ensemble du Vivant.  

Combien de fois vais-je échapper à la mort ?  L’ange me protégeait-il ?

Au Portugal, sur la plage, je n’ai pas encore trente mois, mes parents ne voient pas la vague qui m’emporte.  Un homme, tout habillé, se précipitera pour me sauver ;

 Nous avons vingt ans, Lydia, collée à moi, sur mon  Harley, – course avec une MG sur la moyenne Corniche entre Grasse et Vallauris...Soudain à moins de quarante mètres, OOH!    un virage en épingle vu trop tard. La moto est  lancée à près de 100 Km/ à l’heure.   Vol plané assuré et adieu la vie ......Eh bien non, en freinant à mort, la vieille bécane de plus de trois cents kilos, se couche en dérapage contrôlé (que je ne contrôlais pas du tout), en faisant un tête à queue   de telle manière  qu'elle resta dans l'axe de la route, même à la sortie du virage. 

Arrivé, à Vallauris, le gars de la voiture sport me félicitera en levant le pouce.  S’il savait... je tremblais de partout, conscient que nous avions échappés à la chute mortelle ;  

 1971, 8 h. du soir, sur une route à deux bandes serpentant les hauts plateaux au nord de Madrid.  Pour rejoindre la Costa Del Sol dans le Sud, je suis au volant de la Mustang.  Hélène à ma droite endormie...à l’arrière, Jean-Michel et Tony.  Ils verront comme moi, brusquement, arrivant droit sur nous,  les phares d’un poids lourd en pleine vitesse, qui doublait un autre camion dans le virage. Par réflexe,  brusque coup de volant, je jette  la voiture contre le flanc de la montagne.  Le bolide, telle une locomotive, nous frôla, et nous rebondirons en tournoyant sur l’autre bord du ravin en équilibre...Hélène se réveillât... en pleine crise et se mit   à hurler.  Mais ouf, nous étions vivants !

 Et puis ce braquage dans notre maison, le 12 juillet 1981. Vers 9H du soir, je regardais la Télé : un film de guerre avec Antony Quin sur la libération de Rome des Nazis.  Mon épouse se détend dans notre chambre à l’étage.     Soudain, trois individus armés surgissent par la terrasse du jardin! Je hurle pour qu’Hélène s’enferme...Hélas, elle se demandera « qu’est-ce qu’il a à gueuler ? ».  Le plus grand des assaillants se lance dans l’escalier avec une carabine... les deux autres tentent de me bâillonner.  Pour se faire, celui devant moi dépose son flingue  sur la table du salon, pendant que  l’autre dans mon dos, essaye de me maintenir.  La force du désespoir,  je réussis à envoyer  un direct au menton du connard ayant lâché son arme  que j'agrippe  par le canon, mais lui  aussi, par la crosse  ...  Nous sommes là,  tous les trois à lutter…Bien que non  fumeur,   je vois cet  imposant cendrier en verre  sur le guéridon. En lâchant brusquement l'arme, j'arriverais  à le saisir, et pourrais sûrement  assommer  mon agresseur... Hélas, l’homme au fusil, arrive précipitamment, poussant Hélène devant lui. Là s’arrêtera, évidemment ma tentative à la James Bond.  Dès lors, le troisième homme se préparait à me scotcher les lèvres... et  pensais-je alors:  comment  pouvoir communiquer ? Car le numéro 2, le regard haineux, se frottant la joue enflée par mon uppercut, a son doigt sur la gâchette. Je sens sa détermination en visant ma tête, ... Ce qui me permettra de lancer  « Mais, qu’est-ce que tu aurais fait à ma place ? »

Je pense que ce petit transfert de personne, évitera un massacre.  Car d’après les experts de la PJ., nous étions des rescapés.  Car justement ce n’étaient pas des vrais gangsters ,    et dans l'affolement de ces amateurs  le pire aurait pu arriver.  D’ailleurs, ils furent arrêtés et condamnés à des peines de prison de deux à neuf ans.  Leur erreur, ayant emporté leur butin, provenant entre autre des recettes de nos restaurants, l'un d'eux, jouant le  boutiquier ambulant et honnête  sur la Grand place à Gand   déposait naïvement les chèques au porteur de nos clients à sa banque. Ce qui prouve aussi qu'ils n'en étaient pas à leur premier coup d'essai.  Ils savent que leurs victimes cambriolées ne remplissent les libellés des chèques  qu'au moment de les déposer au guichet de leur organisme financier.   Ce qu’ils ignoraient, c’est que dans nos restaurants,   les chèques  étaient automatiquement enregistrés par nos  caissières et nous possédions les doubles des récépissés.  Un simple coup de fil aux inspecteurs et, deux jours plus tard, les apprentis braqueurs étaient sous les verrous.  

 

Aussi, je me demande à mon âge, où la plupart de mes contemporains voguent dans l’au-delà, encore Michel Blanc, de dix ans mon cadet,  vient de nous quitter, peut-être qu’au fond mon rôle sur cette Terre n’est pas encore tout à fait accompli.

Il y a cette nouvelle lauréate (2024) du Prix Nobel de littérature, cette Sud-Coréenne, Han Kang dont un de ses ouvrages attire plus particulièrement mon attention « La Végétarienne ».

 

Eh bien, cela me donne une future petite idée pour parler d’un maillon faible « la Petite rue des Bouchers » à transformer,  au cœur de Bruxelles.  N’est-ce pas la Capitale de l’Europe ?

Plutôt que de me morfondre sur mon âge, il serait  temps de me magner le cul.  Je suis déterminé à tenter quelque chose (qui sait, la plus importante de ma vie?)...Que cela ne puisse pas aboutir, peut-être.   Mais ne rien tenter, il me semble que cela  me classerait avec certitude  parmi les lâches.

 

   

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