Nous serons de
ceux-là
De cette terrible pandémie du Coronavirus
Vite un peu de souvenir pour ma descendance !
Y aura-t-il pour moi un
après Covid-19 ?
Rien n’est moins sûr à
soixante-dix-sept ans.
Le pire n’arrive jamais, m’avait un jour dit cette grande et noble Madame C.,
propriétaire d’un domaine à Rhode-Saint-Genèse, qui rappelait, légèrement en plus
modeste, le château du Belvédère de la famille royale de Belgique, qu’elle m’avait
permis de louer. Ce genre de propriétés
sont en général réservées aux ambassades.
D’ailleurs, durant l’Occupation nazie, Léon Degrelle y séjourna avec son
staff de domestiques militaires. Il est vrai que j’y avais mis les apparats qui
conviennent pour notre première rencontre, en passant le porche au volant de ma
Bentley. Cela faisait très gentleman, en m’inclinant, comme mon père me l’avait
appris, pour le baise-main à l’égard de cette élégante quinquagénaire et veuve
depuis peu. La perte de son mari docteur,
l’avait décidé de construire en annexe, sur un quart du parc un bungalow moins
énergivore et sans étage pour sa vieille tante et son fils étudiant en médecine
évidemment. J’y vécu plus de dix ans,
découvrant dans la cave des grands crus[MP1] abandonnés suite à la débâcle allemande. Avec sa permission, (nous sommes fin des
années soixante-dix), curieux, j’avais débouché quelques bouteilles de ces vins
des années trente. Hélas ! Tous imbuvables ! Sans doute, ces grands Bourgognes avaient participé
à leur façon, de faire de la Résistance !
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