Requiem Gainsbourg
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Bigre, comme ça va vite ! Trente ans déjà, la disparition de Serge
Gainsbourg. France 3, nous avait offert,
ce vendredi 26 février 2021 en soirée, un film documentaire de sa vie, où nous
découvrirons un homme doux et tendre, respectueux de ses parents et de ses
quatre enfants ; en fait, tout le contraire de l’acteur sur la scène
médiatique. Le 2
mars prochain, on lui rendra certainement un hommage pour les trente ans de sa disparition. Du coup, en remontant encore de deux mois, me
voilà méditant sur quelques souvenirs où, vu que c’est ma propre histoire qui
se veut, autant bien faire que se peut, s’inscrire dans la grande Histoire, mon
imagination, mon désir de voir mes rêves se réaliser peut-être...et me vient
alors cette conviction que toute réflexion, pensée émane de l’Univers et donc
est une réalité parfaitement objective.
D’un Serge Gainsbourg à un Yves Montand qui m’avait téléphoné...Oui,
l’un des rares et non des moindres qui réagît à l’un de mes textes, un poème de
cent vers pour le dire : « Il n’y a pas d’ordre pour faire la
guerre », déposé dans sa boite postale à Saint-Paul, dans la nuit du 4
au 5 janvier jusqu’à un certain 3 mars de la même année, à savoir 1991, où vers
quatre heure de l’après-midi, assez
satisfait d’avoir enfin mis en musique et synthétisé en chanson ce poème déposé
préalablement à Saint-Paul, chez Yves Montand, j’allume la télé pour me
détendre. La première image qui apparait
sur l’écran, c’est l’annonce de la mort de Gainsbourg. J’avais cru entendre une rumeur dans laquelle ce
dernier prédisait sa propre mort après cette « Troisième guerre mondiale »
*. Du coup, vu la facilité avec laquelle cette chanson
fut créée à l’instant, je me suis dit, que cela ne pouvait provenir que d’un autre
esprit qui, avant son départ dans l’au-delà, m’aurait transmis son message...Et
j’ai pensé à Gainsbourg.
*Pour la petite histoire : Fin des hostilités et victoire des Alliés, qui viennent de libérer le Koweït le 28 février 1991.
Il faut se rappeler l’inquiétude des Médias à
l’époque. On parlait d’une troisième
guerre mondiale. L’armée irakienne avait
envahi cet Émirat sous les ordres d’un Saddam Hussein qui semblait bien sûr de
lui. Quel arsenal de destruction
possèderait-il, qui lui permettait de narguer les Forces alliées rassemblées dans le désert, prêtes
à intervenir?
Requiem
Gainsbourg
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Ah, ces folies de l’humanité !
« - Pourrais-je parler à Georges Salles...ici
Yves Montand… ».
« - N’abandonner surtout pas, vous avez du talent »
disait la voix chantante à l’accent du Midi de ce géant de la chanson. Je
rentrais à l’instant des Alpes maritimes, en franchissant la porte d’entrée, la
sonnerie ! Juste le temps de
décrocher.
Du talent !!! Mais, où cela m’avait-il mené ? Si
j’en avais vraiment, cela se saurait, me cria Martine, lors d’une dispute avant
de nous séparer définitivement. D’un
côté le plus et de l’autre le moins. Le
problème, on apprend ça sur les bancs du collège : + x - = -. Un Montand qui ne m’aurait jamais encouragé,
sûr que je serais rentré dans les rangs, comme un bon petit commerçant
bourgeois sans trop d’ambition et Martine serait toujours à mes côtés : -
x - = + ; ou alors, si Martine
avait apprécié mes textes et mes interprétations en m’encourageant : + x +
= +. Pour un artiste la présence
complice de la compagne ou du compagnon est, du moins dans mon esprit,
essentielle à son épanouissement. La vie
en a donc décidé autrement.
Oh, je ne suis pas à plaindre plus que les sept (bientôt
huit) milliards de Sapiens - à moins que cette pandémie face descendre la barre
d’un ou deux billions de cette espèce polluante qui a envahi la Terre : je vis dans le Haut de Corse. La
misère c’est moins pénible au Soleil, selon Aznavour qui lui, par contre, n’avait
jamais daigné me répondre. Je ne m’étais
pas contenter d’envoyer un chèque pour l’Arménie, suite au tremblement de
terre en fin 1987, mais d’un poème : « A comme Arménie ». L’important est d’écrire une chanson, me
répondit-on de son studio. Ce à quoi je
rétorquais : « Non, l’important est d’écrire la
chanson ! Certes à préciser, ce
n’était pas le grand Charles qui m’aurait contredit. Les subalternes – oui, j’affirme,
ils le sont dès qu’ils freinent l’élan vital, d’aller l’Un vers l’Autre. Enfin, ce texte me servira par la suite lors
du séisme à Port-au-Prince, le 12 janvier 2010 qui fera six fois plus de
victimes. Pour
en revenir à l’Autre, celui d’un mètre quatre-vingt-sept qui lui me donna son temps,
- et quel privilège pour moi un « Montand » qui me donna son
temps ! -, c’est vrai, qu’à l’annonce d’une éventuelle
Troisième guerre mondiale, de ma main tremblante et angoissée, ces lignes accouchèrent
suite à la vision des armées alliées dans le désert, qui attendaient
l’Ultimatum du 15 janvier lancé par le Président H.W. Bush, avant de se jeter à
l’assaut des soldats irakiens. Je me trouvais justement cette nuit dans
l’appartement d’Isabelle ma compagne, infirmière de garde à l’hôpital d’Antibes
pas très loin de Saint-Paul. Isabelle je l’avais connue au Costa Rica. Elle profitait alors de vacances bien
méritées sur le voilier de sa sœur et, quand deux bateaux se rencontrent, ça
peut faire des belles histoires d’amour !*
Mon cotre alu, dériveur intégral, le "Spirit of Sindbad", mouillait
dans la baie de Golfito, un lagon où un petit bout de l’Océan Pacifique venait se reposer.
Isabelle fait sa nuit à l'hôpital, il est deux heure du mat. Ce quatre janvier qui vient de passer me rappelle la mort en 1960 du lauréat du prix Nobel de littérature 1957: Albert Camus, et du fils Gallimard dans la Facel Vega, sans doute victime de son succès contre un platane jaloux. Le fait de penser à l'auteur de "La Peste", me donna l'envie de prendre mon bloc et d'écrire pour passer le temps, attendant mon amie. Je ne savais pas vraiment quoi. Camus je l'avais aperçu une fois dans le restaurant de mon père, le Mouton d'Or, petite rue des Bouchers à Bruxelles. Oui, entre mes cours à l'Athénée d'Ixelles, vers mes 16-17 ans, à l'heure du midi, je courais d'une table à l'autre servir la centaine de plats du jour aux clients habitués ou curieux de connaître Lucio, ce petit Portugais, fier de son slogan: " Manger portugais dans le plus parisien des restaurants bruxellois". Ben oui! Européen avant l'heure, mon père ce héros au sourire si doux...Ah, si en plus il y a du Victor Hugo dans l'air, qu'attends-tu pour prendre ta plume? Mais j'avais quand même allumé la télé. Sur le petit écran, la caméra de France 2 nous montre un jeune militaire français interviewé. Ce dernier, encouragé par le reporter-journaliste, enverra un petit coucou de la main à son fils de quatre ans. Ce qui me frappait c’est qu’Il n’avait pas l’air de prendre conscience du danger. À moins que...mais con je suis ! Bien sûr qu’il devait respecter la consigne, se montrer décontracté ! Tout de suite un flash : « Cent vers pour le dire: Il n’y a pas d’ordre pour faire la guerre! ». (À propos au sujet de ce poème écrit dans un état second: à peine terminé , par curiosité je comptai les lignes; il y en avait exactement cent)…Et, en joignant une K7 de laquelle on pouvait entendre deux de mes chansons : « Un Homme c’est naturellement bon, et Halabjã, arrêtez ça ! » (P.R. Ville Kurde près de la frontière iranienne qui fut gazée en mars 1987 par des bombes chimiques qui éliminèrent toute la population sous les ordres de Saddam Hussein). Hélas, le grand acteur dont la célébrité aurait eu plus d’impact pour chanter la Paix que moi, l’inconnu du régiment des Médias, m’annonça, aussi qu’il ne chante plus! Dommage, mais tout de même. Je m’étais juré aller à sa rencontre plus tard. On ne sait jamais, dès fois qu’il changerait d’avis, ou qu’il puisse m’introduire dans son milieu...Mais le grand Montand était monté au Ciel quelques mois plus tard, en novembre.
À quarante-huit ans, l’annonce d’un décès d’une personne à peine septuagénaire, on pourrait se dire
que c’est presque normal; et aussi ne pas trop s’étonner d’apprendre le 3 mars
1991, qu’un grand fumeur de gitanes et buveur de whisky de soixante-et-un
an, Serge Gainsbourg, nous avait quitté la veille. Je fais ce lien entre ces deux célébrités
françaises de la chanson et du cinéma qui m’avaient, bien malgré eux, inspiré,
ou plutôt me faire croire à ce hasard, la forme discrète que Dieu prend pour
donner la chance aux humains selon Marc Lévy – je ne sais si c’est de lui, mais
c’est transcrit dans son dernier ouvrage « C’est arrivé la nuit »
et j’avais justement les yeux suffisamment ouverts à ce moment sous ma lampe de
chevet pour me laisser imprégner par ce genre de message - . Le hasard, bien sûr ! Encore à l’instant présent où j’écris ces lignes,
dont je ne sais à quel saint (lecteur) les soumettre. Que me dicte donc mon
âme, mon inconscient, mon subconscient ?
(Tout en pensant à l’ange
exterminateur nommé Covid-19, moi et mes soixante-dix-huit balais; quand viendra-t-il me chercher ? Aurais-je enfin quelque chose d’utile à faire
sur cette planète ou suis-je encore trop mauvais pour qu’il m’emmène? C’est vrai que souvent les grands esprits
partent jeunes : Jésus, Pascal, Mozart, Rimbaud, Boris Vian …etc.)
Nous
sommes samedi 27 février 2021 à 14 H. approximativement. Je
viens de taper ces lignes. Mon estomac
me rappelle à l’ordre du jour et, tout en me préparant de quoi combler ma faim,
j’allume la télé (Oui, toujours cette télé!) et apparait sur France 3, Yves Montand chantant « À Paris,
quand un amour fleurit / ça fait pendant des semaines. deux cœurs qui se sourient / tout ça parce qu'ils s'aiment à Paris…» Dingue !
En plus, ce fut d’autant plus intense mes battements du cœur soudain, car c’était la première chanson de mon répertoire à vingt ans, avec la guitare sur les terrasses des brasseries
et restaurants de la Côte d’Azur ! Pas mal du tout, cette émission "Samedi d'en rire"! Elle s’améliore de semaine
en semaine, animée par Jean-Luc Lemoine et son
équipe de chroniqueurs –…Comme par hasard – vous voyez, le hasard, il ne nous quitte jamais. Jean-Luc Lemoine passe à Gainsbourg. Oui, c’est dingue, je me délecte! Et je souris dans ma barbe d'une semaine en me disant que peut-être serai-je un jour le plus vieil espoir de la chanson française.
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