Puisque
c’est dimanche...
Question de nous
extirper des marasmes de l’Actualité,
Une chanson qui fait
un peu sourire :
Hommage à Georges
Bernanos
(Carnet d'un curé de
campagne)
Le Curé du village
...de Corroy-le-Grand,
années 50*...et puis vint LLN qui redonna vie à tous ces villages
des environs, désertés à l’époque par l’attrait des grandes cités et l’essor
de l’industrie. Hélas, pas vraiment pour les lieux de culte !
Sourire, surtout que cette chanson
fut composée en 1989 à l'ombres de la mangrove sur une plage à trois miles au
nord des Bahamas.
Pour la petite histoire :
Nous avions ancré le Spirit
of Sindbad sous le vent de cet îlet. Lorsqu'à la jumelle, je remarquai une
croix plantée dans le sable. Intrigué, j’accosterai avec l’annexe
et constaterai un petit écriteau accroché, priant de donner à boire et à manger
au lonely dog. Effectivement, des traces de pas canins entouraient
l'objet de foi. Le lendemain, toute la journée, j'essayerai de ramener
l'animal. – Était-ce un rescapé d’un naufrage ou
abandonné par des maîtres sans scrupule ?
- Ma fidèle guitare
m'accompagnait, question de passer le temps...et voilà :
Plus tard, j’en déduisis que peut-être, finalement, les anciens maîtres, tout comme moi, n'avaient pas réussi à récupérer leur chien ? Aussi cette croix…La croix du désespoir, qui sait, face à ce dilemme…mais aussi de réveiller certains souvenirs de mon enfance.
(By the way, jamais je n'ai
pu récupérer ce Dalmatien mâle. Oui, je l’aperçus enfin du bateau à la jumelle,
étant revenu à la nage sans ma guimauve, comme dirait Perret, laissée sur place...Contrairement
à Robinson Crusoé, peut-être, n’ayant pas la patte marine et plus sage, se méfiait-il
d’un retour à bord parmi les hommes ?
N’empêche qu’il était venu renifler l'instrument et marquer son
territoire ! - Humain go home !)
*Oui, à Corroy-le-Grand, à la fermette de la tante
de notre maman ! Marraine Esther (qui
n’avait pas eu d’enfant) nous attendait René et moi à la station du petit tram
à vapeur venant de Chaumont-Gistoux. Nous
sautions hors du wagon avant l’arrêt dans les bras rugueux de l’aïeule
impatiente pour nous prodiguer de l’amour toutes les vacances d’été de 1948 à
1954, sans oublier ce bon curé de campagne :
UN CLIC SUR CE LIEN
POUR ECOUTER CETTE CHANSON
arrangements : Alan Booth
J’ai beau avoir
passé l’âge
Je me souviendrai
toujours
Du bon curé de
village
Qui nous sortait du
bourg
C’était après les
vêpres
Le dimanche bien
sage
Sérieux tout en
prière
On aurait dit des
anges
Pourtant un peu
gaillard
Quand il était en
retard
On se partageait
l’hostie
Derrière la
sacristie
C’était le corps du
Bon Dieu
Qui avait-il de
mieux
Le bon curé de
campagne
Il nous emmenait au
loin
Jusqu'au pied de la
montagne
Le plus petit par la main
Il parlait du Bon
Dieu
De Jésus, de Marie
Perplexes mais bien
curieux
De celle qui fut
bénie
Car nous un peu
canailles
On se cachait dans
la paille
On taquinait les
filles
Avec des brins
d’orties
Nous étions des
enfants
Encore bien
innocents
En bicyclette
parfois
Derrière le pèlerin
Pédalant à tout va
À travers les
chemins
Quand on voyait une
croix
Exprimant notre foi
On se mettait genoux
à terre
On récitait le Pater
Mais nous les
polissons
Qui parlions au Bon
Dieu
On dégonflait les
pneus
De l’homme de
religion
Et puis en
confession
C’était la punition
Bien des années plus
tard
Je suis retourné
voir
Toujours les mêmes
vieux
Mais un peu moins de
Bon Dieu
Les enfants sont
partis
Sans le moindre
sursis
Vers les banques,
les usines
Sont partis à la
ville
L’école abandonnée
L’église dépenaillée
C’était la décision
Des agglomérations
Toutes les portes
fermées
Je dérangeais
l’émission
Et puis encore plus
tard
Je passai par hasard
Dans le petit
village
Et quel heureux
présage
Comme le cycle des
saisons
Les petites
habitations
Hébergèrent de
nouveau
De tout petits
poupons
Des enfants dans les
cours
On ressentait
l’amour
Je crois que le Bon
Dieu
Est revenu un
peu
Il ne manque que le
curé
Pour les emmener au
blé
Il y a encore au
monde
Beaucoup de petits
villages
Où des petits vieux
attendent
Fidèles à cette
image
Du bon curé de
campagne
Nous emmenant au
loin
Jusqu'au pied de la
montagne
Le plus petit par la main