dimanche 1 septembre 2024

 

Puisque c’est dimanche...

Question de nous extirper des marasmes de l’Actualité,

Une chanson qui fait un peu sourire :

Hommage à Georges Bernanos

(Carnet d'un curé de campagne) 

Le Curé du village

...de Corroy-le-Grand, années 50*...et puis vint LLN qui redonna vie à tous ces villages des environs, désertés à l’époque par l’attrait des grandes cités et l’essor de l’industrie. Hélas, pas vraiment pour les lieux de culte !

 Sourire, surtout que cette chanson fut composée en 1989 à l'ombres de la mangrove sur une plage à trois miles au nord des Bahamas.

 Pour la petite histoire :

Nous avions ancré le Spirit of Sindbad sous le vent de cet îlet. Lorsqu'à la jumelle, je remarquai une croix plantée dans le sable.     Intrigué, j’accosterai avec l’annexe et constaterai un petit écriteau accroché, priant de donner à boire et à manger au lonely dog. Effectivement, des traces de pas canins entouraient l'objet de foi. Le lendemain, toute la journée, j'essayerai de ramener l'animal. – Était-ce un rescapé d’un naufrage   ou abandonné par des maîtres sans scrupule ?

 -  Ma fidèle guitare m'accompagnait, question de passer le temps...et voilà : 

 Plus tard, j’en déduisis que peut-être, finalement, les anciens maîtres, tout comme moi, n'avaient pas réussi à récupérer leur chien ?  Aussi cette croix…La croix du désespoir, qui sait, face à ce dilemme…mais aussi de réveiller certains souvenirs de mon enfance.

 (By the way, jamais je n'ai pu récupérer ce Dalmatien mâle. Oui, je l’aperçus enfin du bateau à la jumelle, étant revenu à la nage sans ma guimauve, comme dirait Perret, laissée sur place...Contrairement à Robinson Crusoé, peut-être, n’ayant pas la patte marine et plus sage, se méfiait-il d’un retour à bord parmi les hommes ?  N’empêche qu’il était venu renifler l'instrument et marquer son territoire ! - Humain go home !)

 *Oui,  à Corroy-le-Grand, à la fermette de la   tante de notre maman !  Marraine Esther (qui n’avait pas eu d’enfant) nous attendait René et moi à la station du petit tram à vapeur venant de Chaumont-Gistoux.  Nous sautions hors du wagon avant l’arrêt dans les bras rugueux de l’aïeule impatiente pour nous prodiguer de l’amour toutes les vacances d’été de 1948 à 1954, sans oublier ce bon curé de campagne :  

 

UN CLIC SUR CE LIEN POUR ECOUTER CETTE CHANSON

arrangements : Alan Booth

 

 

 J’ai beau avoir passé l’âge

Je me souviendrai toujours

Du bon curé de village

Qui nous sortait du bourg

C’était après les vêpres

Le dimanche bien sage

Sérieux tout en prière

On aurait dit des anges 

 

Pourtant un peu gaillard

Quand il était en retard

On se partageait l’hostie

Derrière la sacristie

C’était le corps du Bon Dieu

Qui avait-il de mieux

 

Le bon curé de campagne

Il nous emmenait au loin 

Jusqu'au pied de la montagne
Le plus petit par la main

Il parlait du Bon Dieu

De Jésus, de Marie

Perplexes mais bien curieux

De celle qui fut bénie

 

Car nous un peu canailles

On se cachait dans la paille

On taquinait les filles

Avec des brins d’orties

Nous étions des enfants

Encore bien innocents

 

En bicyclette parfois

Derrière le pèlerin

Pédalant à tout va

À travers les chemins

Quand on voyait une croix

Exprimant notre foi

On se mettait genoux à terre

On récitait le Pater

 

Mais nous les polissons

Qui parlions au Bon Dieu

On dégonflait les pneus

De l’homme de religion

Et puis en confession

C’était la punition

 

Bien des années plus tard

Je suis retourné voir

Toujours les mêmes vieux

Mais un peu moins de Bon Dieu

Les enfants sont partis

Sans le moindre sursis

Vers les banques, les usines

Sont partis à la ville 

 

L’école abandonnée

L’église dépenaillée

C’était la décision

Des agglomérations

Toutes les portes fermées

Je dérangeais l’émission

 

Et puis encore plus tard

Je passai par hasard

Dans le petit village 

Et quel heureux présage

Comme le cycle des saisons

Les petites habitations

Hébergèrent de nouveau 

De tout petits poupons

 

Des enfants dans les cours

On ressentait l’amour

Je crois que le Bon Dieu

Est revenu un peu 

Il ne manque que le curé

Pour les emmener au blé

 

Il y a encore au monde 

Beaucoup de petits villages

Où des petits vieux attendent

Fidèles à cette image

Du bon curé de campagne

Nous emmenant au loin

Jusqu'au pied de la montagne
Le plus petit par la main


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