vendredi 6 septembre 2024

 

Maintenant les pieuvres ? Ça suffit !

 

Pieuvre mauve et bleue dans la mer avec en fond des pots rouillés et un grillage

 

Bonjour Georges,

J’ai le sang bleu, je suis pourvue de millions de neurones, ce qui fait de moi un être à l’intelligence exceptionnelle. Mes huit bras possèdent chacun un cerveau. Je dispose de trois cœurs, chacun ayant une fonction différente. Je peux me camoufler à l’envi grâce à la capacité de mes cellules à changer de couleur et de motif en fonction de mon environnement.

Je suis une pieuvre. Je suis heureuse de pouvoir évoluer dans l’eau, en compagnie de mes congénères, et pouvoir mettre à l’épreuve mes facultés intellectuelles. Je suis capable d’utiliser des outils et de développer des stratégies pour survivre dans mon environnement. Nager dans les profondeurs me permet d’assouvir ma curiosité et mon besoin d’activités ludiques. Je suis par ailleurs très solitaire et aime la paisibilité des coraux pour m’y abriter.

Hélas, tout cela m’est interdit en élevage. Car oui, désormais, même des animaux aussi fascinants et sauvages que les pieuvres sont sur le point d’être massivement victimes de l’élevage intensif.

 

Mon témoignage :

Une histoire d’amour à 50 mètres de fond,

La rencontre avec une pieuvre ...

 

 

Ce matin, 6 septembre 2024 apparait sur ma boite Mail ce message de CIWF France qui me plonge (c’est bien le cas) pour me rappeler ma première plongée, l’été 1984, avec des bouteilles (achetées la veille), guidé par un plongeur professionnel – je précise tout de suite, pas un moniteur-instructeur.  Plus loin, vous comprendrez pourquoi cet intercalaire – Cet homme de la mer, la quarantaine, vivait avec sa jeune épouse et leur fillette de dix ans sur son voilier pas très loin de mon cabinier, le Coloba, dans la même marina à Beaulieu-sur-Mer. En toute sympathie, il avait accepté, pendant mes absences,  de surveiller mon bateau amarré à quai toute l’année.   Sillonner la Méditerranée, à la barre, à près de dix pieds au-dessus des vagues dociles, j’en avais une certaine habitude, mais ce qui se passait en-dessous de la coque, ne serait-ce que pour débloquer une ancre à quinze  mètres de fond, autrement qu’avec un masque et un tuba, Jacques, c’est son nom, m’avait conseillé de m’équiper de bouteilles de plongées...Encore fallait-il qu’il m’apprenne.  Un beau matin, nous voilà au mouillage dans le zodiac pour plonger à quelques brasses de la côte, dans moins de deux mètres de fond.  Tout va bien, et Jacques me propose, après ce cours élémentaire, me voyant très à l’aise, une immersion à Saint-Jean-Cap- Ferrat dans l’après-midi.   Et nous descendons, descendons de plus en plus profond, quand il me montre une pieuvre qui se confondait avec la couleur de la paroi rocheuse.  Il avait essayé de la déloger sans succès.   Du coup, moi aussi je m’approchai, mais au lieu de vouloir la décrocher, je la caressai avec douceur.  Vous n’allez pas me croire.  La céphalopode (oui j’insiste pour le féminin) se détendit, reprit sa belle couleur rose et m’accompagnera tout en me tournant autour, jusqu’à ma remontée à la surface.  Aux deux paliers (vu qu’on était descendu à 54 mètres - et ici cette précision:  un moniteur confirmé n’aurait jamais pris un tel risque, pour une première plongée d’un débutant -, cette belle sirène aux tentacules ondulantes semblait m’attendre. J’étais ébloui, comme une Révélation.  Dès lors, fou d’émerveillement, votre narrateur, plus jamais n’acceptera de manger la moindre rondelle de calmar.    

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