Marie-Madeleine
(Poème de Marcel Ginion 1917-2005)
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Et tu fus la plus belle, Marie-Madeleine
Comme un fruit défendu d'un superbe limon.
Comme un très beau péché dans tous ceux que l'on traîne,
Comme un pieux mensonge après les grands sermons.
J'ai brûlé mon visage à tes seins de prêtresse
Colporteuse d'amour sur les chemins de Dieu
Et j'ai bu le calice de ma folle jeunesse
Sous le reflet changeant de l'éclair de tes yeux.
Tu étais du mélange de silice et de glaise
D'une argile craquée au grand feu des maudits
Où s'accouple l'ivraie et les blés de Genèse
Sur les Terres brûlantes de l'espace interdit.
Pauvres amants perdus dans le piège du monde
A ton corps de poussière se confient tout haut
Dans le gris des matins aux lueurs vagabondes
Ils repartent transis avec les chemineaux.
Marie-Madeleine dans ta chambre enfin close
Si ton âme s'inquiète près du vieux chandelier
Ne te crois pas coupable de l'épine des roses
La faute en est aux dieux de nous avoir créés.
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