mardi 17 septembre 2024

 

 

Marie-Madeleine

(Poème de Marcel Ginion 1917-2005)

 

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Et tu fus la plus belle, Marie-Madeleine

Comme un fruit défendu d'un superbe limon.

Comme un très beau péché dans tous ceux que l'on traîne,

Comme un pieux mensonge après les grands sermons.

 

J'ai brûlé mon visage à tes seins de prêtresse

Colporteuse d'amour sur les chemins de Dieu

Et j'ai bu le calice de ma folle jeunesse

Sous le reflet changeant de l'éclair de tes yeux.

 

Tu étais du mélange de silice et de glaise

D'une argile craquée au grand feu des maudits

Où s'accouple l'ivraie et les blés de Genèse

Sur les Terres brûlantes de l'espace interdit.

 

Pauvres amants perdus dans le piège du monde

A ton corps de poussière se confient tout haut

Dans le gris des matins aux lueurs vagabondes

Ils repartent transis avec les chemineaux.

 

Marie-Madeleine dans ta chambre enfin close

Si ton âme s'inquiète près du vieux chandelier

Ne te crois pas coupable de l'épine des roses

La faute en est aux dieux de nous avoir créés.



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