mercredi 10 décembre 2025

 

                              Soubresaut de mémoire  d'un vieux fou ...

.../...mes quarante-cinq ans à l’époque :  quelle mouche m’avait piqué ce grain de folie qui chamboulât ma vie ; qui me fit quitter femme, enfants, bonne fortune et affaires florissantes ? -   Pourtant, mes occupations professionnelles de l’époque ne manquaient pas d’intérêt pour moi ! C’était une véritable passion d’ouvrir des brasseries/restaurants... des lieux où, moi le premier, on s’y sentait bien...Peut-être plus encore ces convives accueillis dans ce grand local de la galerie de l’Îlot Sacré entre le 16 Petite rue des Bouchers et le 17 rue de la Fourche, un deuxième étage que nous aménagerons en resto du cœur à l’instar de Coluche pour les mois d’hiver 85/86...Et après, et après ?  Eh bien on doit se quitter ! La venue du printemps, la nature se réveille... Le cœur ?  Le soleil prendra la relève, n’est-ce pas ? N’empêche que ces quelques mois de partage, de contacts, cela crée des liens...des larmes aussi au moment du départ.  Un peu comme les profs en fin d’année scolaire avec leurs élèves.  ...Ah oui, il faut que je précise : la plupart des dineurs descendent des Marolles...Voilà que je me mets à fredonner « Alleï Alleï Bruxelles » pour leur insuffler du courage, aller de l’avant...Je me rappelle avoir quelque part chez moi  dans un placard une guitare qui doit bien se lamenter de l’avoir presque oubliée...Et c'est ici que tout à commencer...pour terminer sur rien, à savoir d'abord le pire : le mépris de mes enfants, face à ce père sans le sous, sans plus la  moindre parcelle de bien, d'un  habitat même modeste qu'il pourrait leur léguer.  Comme on dit: j'avais lâché la proie pour l'ombre; ombre d'ailleurs que je suis devenu qui émet encore quelques soubresauts de pensées inutiles, qui n'intéressent personne.  Tirer ma référence, mais laquelle? Et à qui?  


Peut-être à lui, ce poète wallon  que je rejoindrai dans pas bien longtemps,  vu que je suis à l'âge qu'il avait quand il disparut . 


Hommage à Marcel Ginion,

Oui, au nom des démocraties, face à la botte nazie,  il y aura  80 ans, en 1944,  eut lieu ce débarquement en Normandie... et ce  poète wallon avait écrit:


Françoise Massot à la contrebasse


Il ne faut plus qu’on meure


Avec cette promesse que je lui fis du temps de son vivant : 

«  - Oui  je mettrai ce poème en musique ! » 

À l'appel du poète qui me confia ses vers
M'est venu cette complainte pour chanter sa prière

E min                   /   descente par ½ ton
Il ne faut plus qu’on meure dans l’éclair des orages
A min                   /                   / A min       / B
Mais que les fusils pleurent sous le sable des plages

C                                 / B                               /  E
Il ne faut plus qu’on prie dans la saison d’enfer
C                                 / B                               /  E
Pour les noyés pendus aux pierres des falaises
C                                 / B                               /  E
Que des galets charrient sur un tapis de glaise
C                                 / B                               /  E
Pareils aux bêtes mortes du cirque de la mer

Il ne faut plus vieillir dans la désespérance
Comme les vieux de Brel avec leurs doigts bossus.
Sous le pont des clochards écoute la romance
Du musicien aveugle semblable à un Jésus.

Au brasier du soleil choisis le temps des roses
Demande à l’arc-en-ciel le juste prix des choses.
Alors flambe ta vie comme on flambe l’amour
Mais efface les jours du cadran des folies.


Et que ta chair s’embrase aux blues et aux tangos
Des nuits blanches du jazz dans le chant des saxos.
L’oriflamme d’espoir habille la prêtresse
D’un éclat de tendresse échappé d’un miroir.

Majestueuse et belle dans son habit sacré
Tu verras son pouvoir sur l’encens des prières
Tu verras son sourire au bar des vanités

Tu la verras pleurer en fermant tes paupières.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire