Ah, le Château de Kafka !
N’exagérions
rien ! Hier j’avais rappelé cette anecdote de la princesse qui se fait filmer juste devant ma porte du
Marenostrum, et que cela déclencha cette
nouvelle orientation « je tournai
le dos à la boutique » ,
reprenant ma guitare oubliée depuis près de quinze ans, pour renouer des liens avec ce que j’affectionnais
plus particulièrement, à savoir : la chanson. Effectivement, et encore plus loin, un quart de siècle auparavant, à moins de mes vingt ans, j’ai eu ce moment d’ivresse de gagner ma vie
en chantant sur les terrasses des restaurants de la Côte d’Azur en période des
vacances d’été. Pourquoi cette voie qui
s’offrait, justement à l’époque de cette
nouvelle génération de jeunes chanteurs : Johnny Halliday, Jacques Dutronc, Richard Antony, Paul Anka etc., ne me suis-je pas précipité vers ces
entreprises en plein essor qu’étaient les maisons de disques, surtout pour les 45 T vinyles et le
microsillon? La
raison est simple, on ne peut pas
vraiment y croire quand on n’est pas de ce milieu… et, puis il y a ce restaurant du paternel. Mon
père a besoin d’aide, surtout que sa
femme, notre mère l’avait quitté pour en
ouvrir un autre, et que moi-même très
rapidement, je me suis mis à ouvrir mes
propres restaurants qui furent un franc succès… qui me permirent de n’avoir rien à envier avec le train de vie des stars. Oui, j’ai
piloté ma Ferrari, barré mon yacht, la vie de château, des domestiques, les suites dans les palaces de la Côte d’Azur où
négligemment je tendais la clé de la Rolls au voiturier! Mea culpa , mea culpa chers lecteurs pour ce prétentieux ! Même
si mon côté créateur me consolait par ces plus ou moins soixantaine d’ouvertures
de resto-brasseries- bars-dancing-cabarets et cette satisfaction d’employer de
nombreux collaborateurs reconnaissants,
je n’y retrouverai pas ce moment d’ivresse que m’avait procuré le fait
de chanter dans le Midi en faisant la manche.
Mais, non, Stéphanie de Monaco, qu’on ne s’imagine surtout pas, ne m’avait certainement pas influencé à
reprendre la guitare – d’ailleurs, comme
je le chante « Et moi, comme d’habitude, partout nulle part, ailleurs* je n’ai pas pu rejoindre ce bonheur… »
(*normal,
je passais d’un resto à l’autre continuellement !) , lors
de son passage devant ma porte où elle
se fit filmer, votre narrateur était
avec sa petite famille en visite à Ostende chez la belle-mère, quand on lui annonça par téléphone que la deuxième fille du Prince Rainier passait
à la télé en chantant devant la façade du Marenostrum, qui prouve qu’il n’y eut jamais le moindre contact… sauf un
courrier assez banal émanant de la secrétaire
du Palais monégasque qui me remercia pour l’album CD incluant le titre « S.A.S», que j’avais déposé au
Palais …et que la Police monégasque me retint pendant plus de deux heures pour un interrogatoire avec mes empreintes
digitales, photos, comme si j’étais un terroriste suspect !!! J’avais loué le courage de cette princesse
par une chanson et on me faisait comprendre de ne surtout pas m’y frotter. Ridicule
attitude de ces gardiens du Château. Je comprends mieux depuis lors la technique de la lettre de Kafka. Non, c’est le contact avec mes convives du resto
du chœur qui m’ouvrit les yeux de où était ma véritable vocation.
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