Alleï Alleï Bruxelles !
Le fameux hasard, ce coup de
pouce divin, dont on ne profite pas, absorbé par les futilités de l’existence,
j’en ai mon lot. Il y en a par contre des
auxquels on s’accroche en croyant qu’ils nous montrent la voie et qu’ils nous conduisent
plutôt dans des impasses où il faut parfois des années avant de s’en rendre
compte...et ce n’est pas évident de repartir dans l’autre sens. Ce qui est sûr, comme le dit le Professeur
Moustache, dans ces quelques minutes de détente pleine d’humour, tout en énonçant
des vérités scientifiques (juste après les 28 Minutes d’Elisabeth Quin et ses
chroniqueurs hautement intellectuels...Ouf, merci Arte !) : « Bien
que nous mourions moins bêtes, nous mourrons quand-même », par exemple
le compositeur, au faîte de sa gloire, Lou Deprijck de « ça plane
pour moi » interprété par Plastic Bertrand...
(By the way, pour le chanteur sautillant des jeunes des
années 80/90, nous étions côte à côte en classe Business d’un retour de Nice
vers Bruxelles, et je me demandais pourquoi les hôtesses venaient lui demander
des autographes. On fond, peut-être que ça
arrangeait bien la star de l’époque, que son voisin dans la Caravelle de la
Sabena, ignorait qui il était ! D’ailleurs, je ne me souviens pas d’avoir
échangé plus de trois mots ! Mais
après tout, n’était-il pas plutôt vexé de ma pseudo indifférence ?
Mais revenons à Lou Deprijck, son père
spirituel qui l’avait porté aux nues sur la scène médiatique, - bien que, reconnaissons-le,
sa plasticité sur les plateaux y avait contribué pour beaucoup -, Lou sortait dans
ces années avec ma belle-fille Brigitte, âgée alors de vingt-six ans, déjà divorcée
d’un certain Michel Vandercam mon copilote dans le Paris/Dakar de 1981. (Mécanicien-
photographe sur les circuits de courses de motos et voitures, c’est grâce à lui
que m’était venu cette idée de ce rallye ...PR. Brigitte est le deuxième enfant
de mon épouse de son premier mariage avec un certain Roland Hubert...Ils n’avaient
pas vingt ans !).
Parfois, encore une autre anecdote ou hasard sans suite, cet homme du showbiz
avec son éternel chapeau quand il passait chez nous était parfois accompagné d’une
certaine Vanda qui deviendra la Lio de Banana Split. Celle-ci, déjà à son adolescence, copine de Dominique
et Brigitte, mes beaux-enfants, venait chez nous à Rhode-St-Genèse. Mes origines
lusitaniennes par mon père auraient normalement pu me rapprocher de la petite
Portugaise, mais ce ne fut jamais le cas, vu que l’homme d’affaires avait d’autres
préoccupations que de s’intéresser à ces jeunes...et ma fidèle guitare dormait
depuis des années, abandonnée dans un placard.
Et voilà ces fameuses années 86-87 du changement ! Un
restaurateur métamorphosé en crudivore, inquiet pour sa femme...et maintenant
ce resto du cœur, ce défi dans lequel ils s’étaient lancés tous les deux ... et
ce Lou Deprijck qui fréquente ma belle-fille, qu’il emmènera même à New-York à l’occasion de l’ouverture du nouveau
restaurant d’Albert Michiels... que finalement je vois assez régulièrement ce
Lou à notre privé ou dans un de nos
restaurants et au resto du cœur et qui marmonnait souvent « Alleï Alleï !», avec cet accent très brusseleer, surtout en voyant nos habitués, la plupart issus
des Marolles , auxquels, comme nous arrivions au printemps, il me fallait leur
annoncer la fermeture très prochaine de
ce lieu convivial ...Que me viendra alors l’inspiration de reprendre cette
guitare oubliée depuis près de quinze ans et créer une chanson pour leur donner
du courage et aller de l’avant : « Alleï Alleï Bruxelles ! ».
Ainsi je ferai la connaissance, pour les
arrangements de cette farandole (farandole, parce que ça rimait avec Marolles),
d’un certain Alan Booth, bassiste et ami de Lou et de Philippe Lafontaine
(auteur/compositeur et interprète de ce titre à grand succès : « Cœur de
Loup »). Une bonne dizaine de nos invités du 17 rue de
la Fourche, des bons vivants, m’accompagneront pour former le chœur et nous
nous rendrons au Studio D.E.S. rue des Fleurs (derrière la Place de Brouckère).
Le but produire un 45 tours vinyle... Mais, je m’en voudrais de ne pas
mentionner le chanteur de rue : Albain
de Saint-Moulin qui s’accompagnait de son orgue de Barbarie dans la rue Neuve. Il participa très activement à la création de
cette chanson et gratifiera cet air de sa merveilleuse voix de
ténor.
Lorsqu’on studio on me demanda que
mettre sur la face B ?, le lendemain j’irai chez Alan Booth avec une nouvelle chanson,
imaginée la nuit : « Je n’ai que dix-huit ans ». En
effet, quelques jeunes, un peu paumés, venaient également se nourrir au resto
du cœur. Je pensais à eux, mais aussi à ma
propre jeunesse, au moment où mes parents se séparèrent. Mélodie et paroles m’avait pris que quelques
heures. Tiens, aurais-je certaines dispositions
pour écrire si facilement des chansons ? Bref cela m’intrigua un peu mais sans plus,
jusqu’au jour où Stéphanie de Monaco, quelques minutes avant l’Eurovision se
fit filmer devant la façade de la Bergerie et du Marenostrum pour présenter sa
nouvelle chanson « Les fleurs du mal » ...et que je me suis
dit, serait-ce un signe, un appel ? Si une princesse a ce courage de venir chanter
jusque devant ma porte qu’est-ce que j’attends pour m’y mettre moi-même ?
Et, je m’y suis mis à composer, écrire et chanter avec cette précieuse alliée :
ma guitare et aussi une douce folie d’y croire. J’irai même jusqu’à Monte-Carlo quelques
années plus tard pour lui offrir en main propre mon troisième album, sur lequel
figurait « Une jolie princesse dans ma rue ». Auparavant, Il y
avait bien eu une ou deux réponses courtoises, où sa secrétaire, en nom de
S.A.S. me remerciait, mais sans plus
comme pour un simple admirateur ou fan. Mal m’en a pris ! Je me suis retrouvé dans les sous-sols de la
police monégasque interrogé pendant près de trois heures, comme un suspect
terroriste : empreintes digitales, photos de face et de profil avec un
numéro. La faute au départ, j’avais pris
la route qui menait vers le Palais sur mon Honda 750 et n’avais pas vu l’interdiction
aux motos...et j’aurais mieux fait de m’abstenir d’annoncer la raison de ma
visite. J’avais bien remarqué que l’officier
communiquait par téléphone avec les préposés à la sécurité de la famille
princière. Les trois heures, c’était
pour me faire comprendre le non desiderata de ma personne et me décourager
définitivement. Sans doute que ma chanson réveillait une vieille déception sur sa
démarche à Bruxelles en 1987. Les
Fleurs du mal, à part pour Baudelaire, n’eurent jamais le succès « Comme
un ouragan » ...De méchantes critiques précisaient qu’elle avait tout pour
arriver à rien. Oui, je réveillais de
vieux démons !
Et puis un autre hasard, dans une
salle d’attente chez un médecin, un Paris Match ou le Soir illustré, je ne sais
plus. Un titre : une autre
Princesse Stéphanie.
Cela m’intrigua et lis l’article. Arrière-petite-fille de Léopold 2, arrière-petite-cousine
de sa Majesté le Roi Albert II, elle invitait les artistes dans son château un
certain jour pour inaugurer la réouverture de son Orangerie restaurée. Je m’empresserai de m’y rendre avec ma prestigieuse
Black Panther (réplique de la SS 100 des années trente, ancêtre de la Jaguar. –
SS après les Nazis on peut comprendre !) Et ma guitare.
J’y interprèterai quelques-uns de mes airs assis sur les marches à l’extérieur
parmi les nombreux invités présents...et cela avait dû l’intéresser, car elle
me proposera de me produire pour un récital de chansons, ce fameux 2 décembre
1993.
Voilà ce fameux lien, pour te répondre, qui reliait
ces deux princesses !
Les hasards quoi !
Lettre à SAS Stéphanie de Monaco
Altesse, Souvenirs désenchantés, je m'en doute, pour votre passage à Bruxelles en 1987, vu que les Médias envieuses et donc, à mon humble avis, mal intentionnées ne comprenaient pas votre profond engagement à l'époque pour "Les Fleurs du Mal », qui, par contre, me sensibilisa et fut un des points déclencheurs de changer ma propre destinée. Je sais que Vous ne désirez pas rappeler ces circonstances, mais je dois obéir à ce besoin de Mémoire. Veuillez me pardonner.
1986, Sandra Kim gagne l'eurovision. L'année suivante le concours se passe à Bruxelles.
1987, trois minutes avant l'événement télévisé, Stéphanie de Monaco se fait filmer devant mon restaurant, le" Marenostrum", petite rue des bouchers, pour sa nouvelle chanson " Les Fleurs du mal"**.
Pour moi ce fut comme un message: "Si une princesse vient chanter devant ma porte, qu'est-ce que j'attendais pour reprendre mes chansons enfouies et ma guitare oubliée ?
Ce fut le déclic, je tournai le dos à la boutique et irai jusqu'à son palais de Monte-Carlo lui présenter cette mélodie et bien d'autres encore. Ma vraie vocation; je crois. Changement de vie totale !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire