Naturellement, si vous continuez à me lire...que je prétends
y aller « tête baissée » pour cette tentative autobiographique,
la plus transparente possible pour être honnête, et bien sachez ...et puis non !
J’hésite. Ne pas révéler ce qui pourrait nuire à l’Autre et,
même à moi. Vite, un petit coup d’œil
sur Google, « Expressio.fr », la Sagesse du Monde à portée de
clic !
« Si
dans la poursuite de votre but vous foncez tête baissée dans
ces obstacles, et que vous n'arrivez à rien, si ce n'est disparaitre dans un
marais... à quoi bon connaître le Nord Vrai ? »
Je n’en dirai donc pas
plus. Mon but n’est pas de jeter de l’ombre. Ma plume se veut légère et non lourde d’amertume
en me vautrant dans la culpabilité. De
toute façon, paraît-il, que nous les Sapiens sommes tous égaux par nos secrets.
Nos différences ? C’est ce
qu’on laisse voir de nous-même : une diversité intense appréciable, vu que
cela nous fait évoluer. Soyons donc miséricordieux avec un regard tourné vers
la lumière...avec ou sans ce Siècle éponyme, avec ou sans les Confessions de l’auteur
du Contrat social. Soyons-nous...je serai moi... d’abord Apatride*, un fils, un
frère, un cousin, un père, un grand-père, un arrière-grand-père, un amant, un
ami, une connaissance, un client, un obligé, un convaincu, un qui doute encore
et toujours. Bref quelqu’un qui aime, mais
qui parfois n’aime pas...surtout qu’avec le temps, on n’aime plus, chantait Léo
Ferré.
Cliquez ici pour écouter cette chanson
Chant et guitare : Georges Salles.
Contrebasse : Françoise Massot.
*Jusqu’à trente-trois
ans, ensuite Belge. Né en Belgique où c’est
la loi du sang. Mon père est Portugais ;
mais au Portugal, c’est la loi du sol. J’aurais pu opter avant mes dix-huit
ans, comme tous mes frères le feront. Très mauvaise période de mes seize à dix-sept ans; nos parents se séparent...tout bascule dans cette famille. La question de ma naturalisation n'est pas à l'ordre du jour...quant à moi, j'hésite entre le Portugal ou la Belgique...et puis finalement rien... sauf que, par la suite, il me fallait chaque fois une nouvelle carte professionnelle tous les cinq ans et à chaque nouvelle société que je créais pour exercer la fonction de gérant pour mes restaurants. in fine je me naturaliserai pour que les choses soient plus simples.
Deux années auparavant,
en 1957 :
« - Vous êtes
fou ! Ouvrir un restaurant avec six enfants...Jamais votre ménage ne tiendra ! »
C’est la phrase que lança
le parrain de notre père ; sans doute que ce dernier venait de lui
demander une petite aide financière pour son projet de resto. Maître
Rubens, avocat grand catholique était le mécène de ce jeune Portugais arrivé à
neuf ans de son pays natal en 1929, qui remarquera ce petit prodige, débarqué
en troisième primaire, ne parlant pas un mot de français, sortir premier de
classe – et qui le restera toujours jusqu’en Polytechnique. Hélas, études d’ingénieur interrompues par l’invasion
allemande et notre fuite au Portugal en fin 1942 ! Il lui avait offert son premier
violon...Et notre futur géniteur sera baptisé à l’âge de seize ans... contre l’avis
de son propre père athée convaincu : Dom Alfredo César de Salles, propriétaire
ruiné par un grave incendie sur ses terres. Ce noble seigneur de Val de
Figuière (Santarem) se fera engager en qualité de contremaître par la société
Macadam et participera aux premières routes du littoral en Belgique. Nous ne l’avons pas connu. Mort paralysé, suite à une attaque, à l’âge
de soixante-trois ans en 1939. Ma mère
lui sera présentée, deux ou trois jours avant. Elle remarquera juste une petite lueur dans le
regard éteint de cet ancien haut personnage déchu, figé dans un fauteuil
roulant à l’Hospice de Bruxelles. Cela
lui rappelait probablement aussi le décès de son propre père, Georges Fronville
à trente-six ans. Diabétique de type 1,
devenu aveugle, Il ne verra pas les larmes pendant qu’il écoutait sa virtuose
de fille de douze ans jouer sur le piano qu’il venait de lui offrir. Elle savait qu’il ne lui restait que quelques
jours encore.
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