Le passé...Le passé! D'accord! Il est assez normal de le tracer quelque part pour les générations futures...Que dans mon cas, j'en arrive à cette conclusion: " J'avais tout faux", c'est tant mieux… question de préserver les miens ...qu'ils ne se fourvoient pas sur des chemins en apparence trop lumineux qui alors risquent d'éblouir et rendre aveugle comme ce fut mon cas...Avec du recul, on finit parfois à en être conscient. Moment de répit aussi que de s'y bercer...Hélas, l'actualité vous rappelle à l'ordre! Encore, quelques jours auparavant, à l'une de mes émissions préférée sur Arte : les 28', où l'ancien directeur d'OFPRA (Office français de protection des réfugiés), Mr. Pascal Brice est l'invité d'honneur , j'avais envie de lui poser cette question " Est-ce que j'avais tout faux quand, il y a quatre ans, j'écrivais cette chanson?:
LAMPEDUSA
Lampedusa
Méditerranée !
Méditerranée !
La coupe a débordé à Lampedusa
Est-ce le prélude ou que sonne le glas
À propos du débat entre
le Nord le Sud?
Méditerranée !
Méditerranée !
Théâtre de conflits depuis tant d’années
Méditerranée ! Mère de nos cultures
Autrefois si dure Envers la négritude
Sur les côtes du Nord des
yachts de milliardaires
S’ennuient dans
les ports peu de monde à bord
Sur les côtés du Sud des
esquifs en bois rude
S’entassent familles
entières rêvant d’un mieux être
Bateaux de fortune combien de naufrages
Avant de faire la une et puis qu’on tourne la page
Méditerranée ! Méditerranée !
La coupe a débordé à Lampedusa
Ils se veulent libres, vivre dans l’Union
Où tous les hommes ici semblent égaux
On aura beau faire Schengen et frontières
Vivants ou même morts ils passeront encore
Méditerranée !
Méditerranée !
Comment voulez-vous que notre indifférence
Puisse résister à cette évidence
À Lampedusa, à
Lampedusa
Et Maître Rubens, en 1957, le parrain de mon père qui venait de lui annoncer son projet d'ouvrir un restaurant, ajouta encore: « -Jamais votre ménage ne tiendra ! »
Effectivement,
un an après l’ouverture du Mouton d’or, ma mère quittera mon père pour ouvrir
son propre restaurant « La Flambée », près de la Porte de Namur, au
24 rue Francart. Quant à René et moi, adieu nos ambitions de carrières plus cérébrales ; lui c’était les langues
pour devenir interprète ; et moi j’hésitais encore entre la physique et l’agronomie,
ayant encore plus d’une année à tirer avant la Fac.
Après vingt ans de mariage, nos parents se séparent (1960), je ne
retournerai plus à l'Athénée d'Ixelles après les vacances de Pâques finir mes
Humanités. Conclusion, je mettrai plus de quatre décennies à mieux
comprendre - et encore avec beaucoup de manques - ce que j'aurais pu apprendre
en dix fois moins de temps à l'Université.
Je n'ai que dix-huit ans
Je n’ai que dix-huit ans
Dans ce combat de mille ans
Pour calmer cette révolte
J’ai besoin d’amitié
Méprisé rejeté
Avant de naître orphelin
De l’amour désinvolte
D’un couple sans destin
Plus d’amis plus d’études
Mon diplôme la solitude
Plus de famille une vie rude
Sera mon premier prélude
Chacun a droit à l’amitié
Et je trouverai ma destinée
Pour vivre l’Éternité
Le vent la mer et le soleil
Nous porteront vers l’Éternel
Face à l’immensité
Des besoins de la cité
Là le cœur est second
Loin derrière la Raison
Compagnons de la rue
M’ont trouvé ingénu
M’ont promis beaucoup d’or
C’est un sort qui dévore
J’ai cherché la Lumière
Parcouru mers et terres
Pour trouver enfin nu
L’Amour m’est apparu*
De cet amour appelé Soleil
Dix mille enfants au cœur si pur
Qui même aux yeux de la Nature
Feront en sorte qu’elle s’émerveille
Car notre amour est éternel
Ah oui, que je suis fier sur ma Lambretta 125 cc ! . La joie aussi des petits frères pour des tours, derrière sur le scooter, dans le quartier!
Année 1960 rue Francart à XL (près
Porte de Namur). René (20 ans) l'aîné de notre fratrie prend la photo -
on n'aperçoit pas le restaurant de notre mère, la Flambée au 24 juste en face, où tous les jeudis midi se
réunissaient, dans la salle de banquet au premier étage, le FDF (Front
démocratique francophone - Parti politique dominant à Bruxelles à l’époque,
avec Madame Catherine Spaak, la Présidente.
Debout devant: Polo (8 ans); derrière moi,
il y a les jumeaux de dix ans: Jean-Luc, à mon dos, et Jean-Marie, devant Claudine âgée
de douze. Nous sommes tout de même un peu désorientés: nos
parents viennent de se séparer... et adieu mon rêve de la Fac pour apprendre
l'Agronomie ou la physique! (Grande frustration que je compenserai en
ouvrant de nombreux restaurants). René s’engagera deux ans
comme steward sur les paquebots Noord Star et le
Southern Cross d'une compagnie anglaise.
Bien sûr qu'il y a de mon vécu dans
cette chanson, sauf de n’avoir jamais touché à la drogue.
Pour la créer, il fallait me glisser dans la peau des mineurs qui
fréquentèrent notre resto du cœur. - À l'instar de Coluche
en 1986, au 17 rue de la Fourche au centre de Bruxelles, il était une fois
un resto du cœur! - Des jeunes paumés, en décrochage scolaire,
angoissés et dépendant de substances pour y échapper. Il
fallait leur donner du courage; qu’ils croient en eux-mêmes...mais aussi,
à la demande du studio d'enregistrement (Studio DES à Bruxelles et d'Alan Booth
qui arrangera pratiquement par la suite toutes mes chansons),
ajouter une autre mélodie sur la face B au 45 T. Vinyle de
"Alleï -Alleï Bruxelles"
Mars 1987. Le printemps! Le resto
fermait et nos convives de l'hiver devaient repartir d'un bon
pied avec le soleil comme compagnon emmenant le disque en guise d'adieu, sur
lequel étaient gravées ces deux chansons dont celle-ci qui s'adressait
tout particulièrement aux moins de vingt ans. L'une des rares filles de
cette génération, Dominique, une petite rousse aux cheveux
courts, si ma mémoire est bonne, qui venait régulièrement et
n'hésitait pas à donner son petit coup de main pour servir les deux-cent-cinquante convives, mais dépendante de la méthadone, ne croyait pas qu'elle pourrait récupérer ses facultés
intellectuelles...Cependant, en lui expliquant que le cerveau est une machine
fantastique qui a des capacités exceptionnelles pour se réadapter et se
régénérer, j'ai eu ce bonheur de déceler dans ses yeux comme une lueur d'espoir
.
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