René mon grand frère
C’est sûr, les années quatre-vingt-dix, c’est la grande période – déjà même à partir de 1987, lorsque je tournai le dos à la boutique (disons de mon rôle de P.DG pour les sociétés surtout axées sur la restauration, mais pas que...évidemment) - de ma métamorphose ( Non Mr Kafka, pas en une mouche !) , en un fou chantant...Non pas aussi bien que celui qui berça la France dans le pays de son enfance , of course ! Enfin, d’après certains commentaires de journalistes, par la voix, il y avait des ressemblances. D’ailleurs sur la base de ses célèbres anatoles de « La Mer qu’on voit danser… » où je remercie Charles Trenet à la fin, je m’en servirai pour une de mes, si pas la première, chansons « Oui maman, c’était moi ». C’est l’histoire d’un p’tit gars qui fit le tour du monde et revint enfin voir sa mère. Je la chante peut-être à la première personne, mais ce n’était pas moi, mais mon frère aîné René ; je me transposais à lui. Au début des années soixante, doué pour les langues, grâce à ses années d’anglais au Collège, il réussit à être enrôlé comme Steward par la compagnie anglaise de Southampton sur le Noord star et le Southern Cross, deux paquebots transatlantiques ; des croisières de six mois autour du globe pour les quatre mille passagers, pris en charge par plus de mille hommes d’équipage. Il me racontait, à ses retours, les tempêtes dans l’Océan Indien où toute la vaisselle se brisait et aussi les terribles bagarres entre les Irlandais et les Anglais. De vrais bêtes féroces, dès qu’ils avaient bu...et ça boit ces hommes-là !... Il y en avait même qui passaient par-dessus bord ! Ouf, lui avait de la chance en tant que Belge ! « Oui maman, c’était moi ! », c’est un peu la prière des aînés oubliés suite aux suivants qui prennent toute l’attention des parents et plus encore lorsque les mamans travaillent à l'extérieur et n'ont plus le temps de s'occuper pleinement des enfants. Il y en a quand-même eu six après lui et que finalement, il me murmurait discrètement : « Encore un enfant ! »; n'empêche qu'il ne fallait surtout pas qu'on touche à ses petits frères. Quand j'ai connu mon premier amour Lydia à dix-huit ans, elle me rapporta ses paroles, tout au début de notre relation :
" Si tu fais du mal à mon frère, je te tues!"
Ma toute première chanson écrite à vingt ans ans, sur la suite d'accords de la Mer de Charles Trenet:
Oui maman, c’était moi !
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