Une chanson qui fait sourire:
Le plus petit par la main
Le plus petit par la main
Quels sont les pouvoirs magiques du sourire ?
« Vous n’êtes pas complètement habillé si vous n’affichez pas un sourire sur votre visage. »
Gandhi
Plus nous sourions, à nous-même, aux autres et à la vie, mieux nous sommes disposé à rire.
Le sourire active le cortex orbitofrontal, région de notre cerveau liée à la gestion des émotions et liée au système limbique. Un simple sourire nous donnera ainsi envie de sourire, en libérant des hormones de bien-être, les endorphines, la sérotonine et la dopamine.
Le sourire authentique – connu comme nous l’avons dit plus haut sous le nom de « sourire de Duchenne » quand il engage le muscle orbiculaire de l’œil et celui du grand zygomatique autour de la bouche – a un impact immense sur notre santé psychique et physique. Le sourire forcé n’utilise quant à lui que les muscles de la bouche, car on ne peut pas contracter volontairement le muscle orbiculaire de l’œil. Notons aussi qu’un sourire peut solliciter de 5 à 53 muscles, en fonction de son intensité, et que des sourires ont même été enregistrés chez le fœtus !
Le sourire est l’expression du visage la plus identifiable, pouvant être perçue à une distance de 91,5 mètres, et il est contagieux : il active les neurones miroir du cerveau, qui nous entraîne à imiter ce que nous percevons sur le visage d’autrui. Il abaisse le rythme cardiaque et la tension artérielle, détend le corps, encourage la patience et nous facilite grandement la vie !
Le sourire, vecteur de paix, illumine les visages par ses ondes positives et ses effets apaisants. Apprendre à sourire, c’est un peu comme poser une baguette magique sur nos lèvres, ça change la vie ! Le sourire est notre meilleur allié quand on veut présenter des excuses, dire merci ou simplement montrer qu’on est heureux.
Si l’on sourit lorsqu’on est heureux, l’inverse est aussi vrai : on est plus heureux quand on sourit ! Universel, le sourire est considéré comme étant la réponse émotionnelle la plus positive pour les humains.
Quand vous vous sentez d’une humeur « couci-couça », redressez-vous, mettez vos épaules vers l’arrière, respirez à fond et souriez ! Souriez aux personnes que vous aimez, aux autres en général, aux inconnus parfois et surtout à ceux qui vous donnent l’impression d’être en souffrance. Vous vous sentirez rapidement mieux car votre cerveau recevra un message de votre corps l’informant que vous vous sentez bien… C’est la méthode Coué du rire !
Le sourire, ce geste silencieux mais si expressif, réduit également la distance entre deux êtres. C’est comme un arc-en-ciel passant d’une bouche à une autre,, un message de paix, un signe amical d’ouverture, une marque de confiance. S’il est authentique, c’est un vrai cadeau.
L’éloge du rire.
Céline Hess Halpern.
Flammarion, 2021.
Souvenir
des 4 janviers
Oui, je
pense à Albert Camus, cette nuit du 4 au 5 janvier 2024.
Quatre janvier 1960, le lauréat
du prix Nobel en littérature (1957) et le fils Gallimard perdirent la vie dans
la Facel Vega. Un pneu éclaté, paraît-il.
Vu l’état du bolide écrasé, face au platane villeblevinois imperturbable,
on peut imaginer l’allure excessive. Où devaient-ils se rendre si vite ? L’auteur de « La Peste », - livre
soudainement remis au goût du jour grâce (oui... état de grâce pour la planète aussi,
pendant le confinement mondial obligatoire suite à cette pandémie en 2020) - était venu à Bruxelles en 1959. Était-ce par hasard ou avait-il été attiré
par ce slogan du Mouton d’or, sis à deux pas de la Grand-Place : « Manger
portugais dans le plus parisien des restaurants bruxellois » ? Européen
avant l’heure, le patron s’appelait Lucio.
Ex dessinateur, converti depuis peu en restaurateur sous le prétexte qu’ainsi
ses six enfants n’auraient jamais faim. Notre
Papa portugais débarqua en Belgique à l’âge de neuf ans en 1929. Son père Dom Alfredo
César Salles, ruiné par un incendie qui ravagea ses terres de Ribatejo au Portugal,
fut engagé comme contre-maître par la société Macadam et participa à la
création de la première autoroute du littoral belge (entre Nieuport et La Panne).
Moi le deuxième de cette fratrie, lycéen à l’Athénée d’Ixelles, courait à l’heure
du midi servir la centaine de plats du jour, dont l’un une fois à la table de l’écrivain. Grande
tristesse, quand j’appris sa mort accidentelle ! Bigre
soixante-quatre ans déjà ! Quel âge ça me fait aujourd’hui ? In fine, je lirai tout Camus jusqu'à sa biographie écrite par Olivier Todd.
Une autre nuit,
celle du 4 au 5 janvier en 1991. Je veillais en attendant Isabelle, infirmière
de garde à l’hôpital d’Antibes, dans son studio face au Port Vauban. Ce sera
notre première nuit (ou plutôt petit matin) d’amour. On s’était rencontré dans la file d’attente à
l’aéroport de San Diego, la capitale du Costa-Rica, un peu surpris de nous
revoir par hasard. Elle avait passé quelques jours de vacances sur le bateau de
sa sœur, amarré près du mien dans la baie de Golfito (lagon sur la côte du
Pacifique), quant à bibi, juste un petit retour rapide pour embrasser ma famille
en Belgique. Sept ou huit heures au-dessus
de l’Atlantique, une belle brunette de vingt-sept printemps à côté de ce quadragénaire
bronzé, sûr que cela pouvait créer des liens de sympathie...Voir plus ! Escale à Marignane, elle vers Nice et moi
pour Bruxelles. Nous nous étions promis
de nous revoir...et voilà trois jours plus tard, jusqu’aux urgences de la
clinique où elle me remit les clés de son appart. Quelques heures à l’attendre...
que faire ? Tiens, et si j’écrivais
un poème pour passer le temps, et je pense à Camus, ce fameux 4 janvier. La télé est allumée. Sur le petit écran apparaissent des soldats
français en faction dans le désert irakien interviewés. L’armée de Saddam
Hussein avait envahi le Koweït, et les Forces militaires alliées attendaient l’Ultimatum
du 15 janvier, lancé par le président américain pour que l’envahisseur retire
ses troupes de cet émirat riche en pétrole.
Et je commence
par ce titre : « Cent vers pour le dire, il n’y pas d’ordre pour faire
la guerre ». J’écris vite d’une
main tremblante. Puis je compte
curieusement le nombre de lignes. Il y
en avait exactement cent ! Il est
presque cinq heures, Isabelle n’arrivera pas avant sept heures. Au fond, Saint-Paul où habite Yves Montand, ce
n’est pas très loin d’Antibes...et me voilà reparti à l’aube pour glisser dans
la boite de la star, mon texte recopié ainsi qu’une K7 avec deux chansons : »
« Un Homme, c’est naturellement bon » et « Halabjã »,
cette ville kurde près de la frontière iranienne où toute la population succomba,
gazée par les fameuses bombes « moutardes » lancées par l’armée
irakienne sous les ordres de Saddam Hussein.
Le célèbre chanteur aurait eu plus d’impacte que moi pour sensibiliser
les masses. De retour à Bruxelles quelques jours plus tard, juste au moment où
je pénétrais chez moi, le téléphone se met à vibrer... « Allo, pourrais-je
parler à Georges Salles, ici Yves Montand..., non je ne chante plus (je lui
avais demandé d’interpréter mes chansons) ... mais c’est pas mal ce que vous
faites...n’abandonnez surtout pas … »
Le matin du
3 mars suivant, je pris la guitare et, sur la base de ce poème, naîtra cette complainte
: « Ah, ces
folies de l’humanité ! ». Ensuite
assez satisfait par cette inspiration étonnamment si facile à composer, j’allume
la télé. On annonce le décès de Serge Gainsbourg. « Pourquoi
si facile, serait-ce lui qui me l’aurait soufflée ? » me suis-je demandé.
Dès lors je l’intitulerai « Requiem du 3 mars » ou « Requiem Gainsbourg ». L'armé irakienne venait d'être vaincue.