lundi 8 septembre 2025

 Ça s’en va et ça revient…

Hélas que dans ma tête…cette chanson :

 « Un homme c’est naturellement bon ».


C’était un dimanche après-midi ensoleillé de juin 1987.    Assis sur le seuil face au jardin, je gratte quelques accords en arpège sur ma guitare, sans recherche particulière  pour  une quelconque mélodie.  Soudain, sur un Do majeur, une phrase s’y glisse tout naturellement: 
 « Un homme, c’est naturellement bon »...
 Pour enchaîner sur un Sol septième, suivi d’un La mineur ! Ainsi naquit cette chanson,  que  sans le vouloir consciemment,  rappelait un peu la pensée de Jean-Jacques Rousseau selon les quelques journalistes des presse locales   invités lors de sa présentation.   Cependant du « Contrat social », j’avais ma petite idée.   Pour accéder à ce stade, ne fallait il pas méditer d’abord sur notre façon de nous alimenter ?  

Effectivement, je mangeais cru depuis deux mois au grand désarroi d'Hélène,  mon épouse.   Toute perdue de ce fait,  la légitime mère de mes enfants espérait   peut-être plus d’attention.
« - J’ai besoin d’être prise en charge », me souffla-t-elle.

Bizarre...Pas du tout le style de cette femme de caractère, à qui je dois certainement une grande part de mes succès  commerciaux en tant que P-DG d'une chaîne de restaurants !  Ce genre de réflexion...ce n'est pas vraiment elle! 
 Enfin,  trop absorbé par cette nouvelle mélodie,  ma réponse n'était sans doute pas vraiment celle qu'elle espérait: 
« -  Mais écoute ceci, c’est magique ! », me contenterai je  de lui répondre 

 Et je ne pris garde à sa requête ..

  "Besoin d'être prise en charge?" Non  ces mots n'étaient vraiment pas les siens!   Que lui avait elle confié à ce nouveau thérapeute ambitieux, pris sous le charme de ses beaux yeux émeraudes?  
Ces mots n'étaient pas les siens; ce ne sera que quelques années plus tard que je réaliserai qu'elle était brusquement tombé sous l'influence de ce docteur V proposé par la Dre H, oncologue de l'Institut Bordet qui lui avait décelé un risque de leucémie.   
   
Je peux dire que c’est à cet instant précis que ma vie a complètement basculé : ma femme (dès lors prise en charge par le bon docteur), mes enfants, mes affaires, tous mes biens matériels…Oui, je quitterai tout cela …Et bien sûr, j’avais tout faux !
L'important, en 1987, c'était cette chanson.  Tout partait  du « un », car dès que ce chiffre est dépassé, comme le chantait Georges Brassens : « Le pluriel ne vaut rien au genre humain …à plus de quatre…une bande de cons », (et je précise, dans ma chanson qu'un homme c'est naturellement bon, mais qu’à deux, c’est déjà différent...)  Pour la petite histoire, c’est en découvrant« La Guerre du Cru », écrit par un certain  physicien suisse, dont je préfère ne pas cité l'identité et me réserve de tout commentaire, suite au procès qui le condamna en France à quinze ans de prison.  L'auteur  propose une alimentation naturelle sans jamais de cuisson...que l'homme retrouverait son instinct originel et, partant, sa véritable nature d’être bon.  Le cerveau c’est comme un moteur, il lui faut le carburant adapté, sinon il a des ratés. Mais loin de moi d’aller croire à l’isolement total comme un ermite.  Bien sûr qu’une cohérence sociale est nécessaire !  L’éthique du bien faire se portera d’autant mieux par ce qui est bon d’être, selon le philosophe canadien Charles Taylor que me fait découvrir ce grand sage bouddhiste Matthieu Ricard.  La personne ne peut exister sans l’autre.  « …Ensemble, des hommes c’est beau », conclura cette chanson. 
Mais…reprenons- la au début :

* C'est bien lui, ce toubib qui l'a prise en charge (de corps et d'esprit). 


« Un Homme, c’est naturellement bon ! »
(Arrangements et guitare solo: Francis Goya)


Un homme, c’est naturellement bon

Deux hommes c’est déjà différent
À trois commencent les chuchotements
Quatre hommes peuvent devenir inquiétants
Pourtant un homme, c’est naturellement bon
Un homme c’est naturellement bon

Deux hommes, c’est déjà différent
À deux, ils se prennent pour quelqu’un
Ici, commence l’anonymat
Qui fait des autres des forçats
Pourtant un homme, c’est naturellement bon
À deux, c’est déjà différent

À trois commencent les chuchotements
Majorité, minorité !  Vous voilà
Malheur qui transgressera les lois
La force n’est pas dans l’isolement
Un homme seul n’a jamais raison
À trois commencent les chuchotements

Quatre hommes peuvent devenir inquiétants
Le droit exalte les passions
Éclate en combat de mille ans
Ces guerres abattent les sentiments
Ici on tue sans émotion
Des hommes naturellement bons

À cinq, en comptant par milliard*
Cinq milliards d’hommes seuls dans le brouillard
Qui cherchent sans trop bien le savoir
La flamme qui redonnera l’espoir
Qu’un homme c’est naturellement bon
Un homme c’est naturellement bon

Mais quand les fléaux de la terre
Surgissent comme des cris de colère
S’éveillent soudain des hommes nouveaux
Des hommes qui feront ce qu’il faut
Ils redeviennent tous solidaires
Ensemble des hommes c’est beau

* En 1987, nous étions cinq milliards de Sapiens.  

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