mercredi 7 décembre 2022

 

Des chansons qui racontent quelque chose

 

Oui, mais à qui, pour qui...à part toi Françoise, qui viens de me le faire ce bel éloge ?  Peut-être aussi rien que pour mon ego, chants d’espoir, des doutes, des interrogations ?   Cependant, et je plaide coupable, pardon pour cette prétention d’un orgueil démesuré dû à mes illusions.   Me croire porte-parole de la Vox populi, bien qu’issue de ma seule et unique voix. Bouffon que j’étais !

 « N’abandonnez surtout pas » me souffla un soir d’hiver 1991 au téléphone, une  autre voix... celle d’Yves Montand  qui,  quelques jours auparavant, plus précisément aux premières lueurs du jour qui se lève du cinq janvier,   j’avais  glissé dans sa boite à lettre à Saint-Paul,: « Cent vers pour le dire :  Il n’y a pas d’ordre pour faire la guerre ! » ainsi qu’une K7 avec deux de mes chansons : « Halabjã (Ville, près de la frontière iranienne  dont toute la population kurde fut gazée  en Mars 1988, sous  les ordres de Saddam Hussein)   et Un homme, c’est naturellement bon (Lorsqu’il  respecte les lois de mère Nature et  du Vivant, évidemment.  De facto, j’étais inquiet, comme la grande majorité des Humains, d’une éventuelle troisième guerre mondiale, si à l’Ultimatum du 15 janvier, lancé par George H.W. Bush, Président des USA,  à Saddam Hussein de retirer ses tanks du Koweït, restait sans réponse.

 Je nourrissais l’espoir que le célèbre chanteur et comédien les interprète.  Hélas, il m’annonça qu’il ne chantait plus, tout en voulant me persuader   que j’avais du talent...Au fond, après réflexion dans ma petite tête vieillissante de trois décennies plus tard :  peut-être était-ce une façon de s’excuser de décliner mon offre ?  Enfin, Monsieur Ivo Livi, dit Montand, m’avait quand-même donné de son temps, près de dix minutes, par cet appel téléphonique ; et de cela, permettez-moi de m’en vanter.   

   Isabelle infirmière était chef des gardes de nuit à l’hôpital d’Antibes.  D’une traite, j’étais venu en voiture de Bruxelles.  Surprise et ravie de me voir débarquer aux urgences vers onze heures du soir.  On ne se connaissait que depuis peu.  Le hasard dans la file pour l’embarquement à l’aéroport de San Diego, la capitale du Costa-Rica pour un retour vers l’Europe.  On s’était vaguement vus, elle en vacances sur le bateau de sa sœur, amarré près du Spirit of Sindbad, dans la baie de Golfito (côté de l’océan Pacifique), que je laisserai au bon soin de mon skipper Jean-Louis, de Céline sa compagne et de leur bébé Robinson-Golfito qui venait de naître.   Je laisserai la petite famille prendre ses marques.  Pourquoi pas ?     De mes évasions vers le large, j’avais aussi celles de mes besoins de retours, de temps en temps, au bercail (et aussi pour mes chansons à enregistrer en studio) !  -   Sept heures au-dessus de l’Atlantique, de blablas courtois, de qui on est, de quoi on pense, et viennent parfois les désirs.    Une escale à Madrid et deux heures d’attente.   Elle pour Marseille et moi vers Bruxelles !  On faiblit !   Nos pulsions se débrident... et très vite les embrassades fougueuses et prometteuses.  Nos corps et nos esprits décident de se revoir à Antibes bien sûr !   Et me voilà, une dizaine de jours plus tard... une autre attente jusqu’à l’aube dans son charmant flat avec vue sur Port Vauban.  Cependant, ces quatre janviers me rappellent la date anniversaire de l’accident mortel d’Albert Camus et du fils Gallimard dans la Facel Vega explosée contre un platane, en 1960 -.    En hommage au Lauréat du Prix Nobel 1958, - qui était passé à Bruxelles et venu se restaurer au Mouton d’or, le resto du paternel et que je l’avais même servi , comme pour tous les midis entre mes cours à l’Athénée d’Ixelles  -, je décide d’écrire un poème ; mais allumer la télé mettra un peu d’ambiance.  En direct, question de détente, c’était plutôt mal parti.  En effet, sur le petit écran, des images qui balayent le désert irakien et dévoilent les unités d’intervention militaires des Forces-Alliées ne sont pas vraiment réjouissantes. Un jeune soldat français est interviewé.  Face à la caméra de France 2, il fait d’un geste un petit coucou à son petit garçon de quatre ans.   Et le titre jaillit d’un coup de ma plume tremblante : Cent vers pour le dire.  Il n’y a pas d’ordre pour faire la guerre !  Curieux, je comptai le nombre de ligne après l’ouvrage.  Il y en avait exactement cent, pas une de plus, ni une de moins.  4 H du mat. ! Isabelle n’est pas encore là.   Saint-Paul, où réside Yves Montand.  Je connaissais sa maison sur la place du village. C’est à une vingtaine de kilomètres.

 De retour à Bruxelles, le trois mars 1991, me vient une mélodie où j’y placerai une partie de ce poème.   Il est quatre heures de l’après-midi quand je dépose la guitare, assez satisfait.  J’allume la télé.  Intrigué au sujet de cette guerre éclaire où les Irakiens viennent d’être vaincus.  Mais c’est le décès   de Serge Gainsbourg, le jour avant, qui est annoncée.   En sa mémoire, j’intitulerai cette chanson « Requiem Gainsbourg ».  Ne l’avait-il pas soufflée à l’un des mortels avant de partir ?  Qui sait ? 


Pour entendre ce requiem Gainsbourg, je propose de remonter

sur mon blog, à la date du 28 octobre dernier, sous la rubrique :


L’ennemi c’est ma puissance, l’amitié ma récompense


Par contre ici, pour toi Françoise, c’est l’éloge à la chanson par une chanson.  Puisque tu viens de m’en donner l’idée.  

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Quand une chanson voit le jour

 

Quand une chanson voit le jour

C’est un message de l’amour

Et comme l’enfant à ses premiers pas

Il lui faudra du temps avant qu’elle soit

 Refrain :

Lorsqu’une chanson voit le jour

C’est un message de l’amour

Elle commence timidement

Se chante à petite voix

Il lui faudra du temps

Avant qu’elle soit

Olé…

Reconnue du public

Combien de stratagèmes

Et de moyens techniques

Pour triompher suprême

 

Qu’elle soit une chanson d’allégresse

Ou parfois si lourde de tristesse

Mieux qu’un canon c’est son défi

Porte-parole des foules elle pousse leurs cris

Refrain 2 :

Lorsqu’une chanson voit le jour

…triompher suprême


Qu’elle brandisse le glaive de la justice

Vole au secours de peuples en supplice

Ou consolant le cœur d’une fillette

Elle reste encore magique en chansonnette

 

Quand la chanson est reconnue

Qu’elle est chantée dans la rue

C’est qu’un malin poète par une petite astuce

Vient d’enrichir le monde d’un pas de plus

C’est qu’un malin poète par une chansonnette

Un petit pas de plus pour faire la fête

Et dans cet état de chose

Presque aussi bien qu’une rose

Elle ouvrira le cœur

De celle qui fera ton bonheur …bonheur

  

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