lundi 13 octobre 2025

 

« À l’ouest rien de nouveau* » aurais-je pu penser en ce doux après-midi de ce douze octobre à quelques lieues du Pas-de- Calais, plus exactement sur la plage de Sainte-Cécile. Le soleil, le vent et la mer se seraient-ils donné le mot ? Un calme olympien propice pour une balade tranquille en côtoyant les vagues endormies si calmes.  Des couples âgés se promènent la main dans la main avec leur chien ; surprise quand même de voir émerger de l’onde, en cette saison d’automne, une très jolie silhouette qui n’aurait pas déplu à une série de James Bond ; autre surprise, de croiser, comme un rappel à l’ordre souverain, une patrouille policière. Bizarre, comme c’est étrange, s'exclamerait un Louis Jouvet !   On en rencontre parfois, mais assez rarement, plutôt en binôme, où on s’échange en général des saluts courtois ; par contre ici, les quatre gendarmes, marchant lentement en pleine discussion, semblent ignorer ces deux invisibles que nous sommes.    Un peu plus tard et plus loin, nous comprendrons pourquoi ... « Tiens on dirait des migrants », soufflerai je à mon frère.  On venait d’apercevoir une dizaine d’homme assez jeunes aux pas nerveux qui soudain, tout habillé rentreront dans la mer jusqu’à leur poitrine pour rejoindre deux grands canots pneumatiques déjà bien remplis d’individus.  La couleur orange des gilets de sauvetage endossés qui surplombait ne laissait aucun doute.   Nous avions effectivement remarqué ces deux embarcations insolites qui s’approchaient du rivage.   Plus au large une corvette militaire patrouillait sans pouvoir s’approcher évidemment par manque de fond.   Il y avait aussi un avion bimoteur qui tournait en circuit fermés juste au-dessus de nous.   Sujet majeur des enjeux politiques que représentent ces boat people   qui sont ressassés sans arrêt aux infos, on n’y fait plus trop attention, mais d’assister en direct, cela prend une toute autre dimension.

 *Certains se souviendront de ce film tiré du roman d’Erich Maria Remarque.

  Pour rappel, cette complainte :

    Méditerranée, Méditerranée ...Non non non, rien n'a changé!
                               Obsolète dira l'ignare ... Intemporel pensera l'autre... 



                   


La coupe a débordé Lampedusa

 

Méditerranée, Méditerranée

La coupe a débordé à Lampedusa

Est-ce le prélude ou que sonne le glas

À propos du débat entre le Nord le Sud

 

Méditerranée, Méditerranée

Théâtre des conflits depuis tant d’années

Méditerranée, mère de nos cultures

Autrefois si dure envers la négritude

 

Sur les côtes du Nord

Des yachts de milliardaires

S’ennuient dans les ports

Peu de monde à bord

 

Sur les côtes du Sud

Des esquifs en bois rude

S’entassent familles entières

Rêvant d’un mieux être

 

Bateaux de fortune

Combien de naufrages

Avant de faire la Une

Et puis qu’on tourne la page

 

Méditerranée, Méditerranée

La coupe a débordé à Lampedusa

 

Ils se veulent libre vivre dans l’Union

Où tous les hommes ici semblent égaux

On aura beau faire Schengen et frontières

Vivant ou même mort Ils passeront encore

 

Méditerranée, Méditerranée

Comment voulez-vous que notre indifférence

Puisse résister à cette évidence

À Lampedusa...à Lampedusa 

La coupe a débordé à Lampedusa

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