Lettre pour Sabrine
Parfois il
vaut mieux se taire
Évidemment
qu’on s’affole
Mais on se
veut rassurant
Comme pour
le prix du pétrole
On n’y
pense plus vraiment
Même s’il
est moins cher !
Non, pas cette chanson…suite
au confinement !
Ô belle amie ! Tu me
demandes l’impossible
Créer une nouvelle chanson en fonction de la Covid-19
Je t’avais répondu : il y en a une pléthore à ce jour ;
Défiantes, insouciantes se moquant même de la Bible.
Des artistes majeurs ou mineurs, à coups de bluff,
- Ils ont peut-être raison d’exprimer ainsi leur amour. -
Il y a aussi celui des Soignants, pour le bien de mortels,
Dont parfois, coup du sort, n’en font pas des égaux.
Parfois trop courtes, parfois très longues, ce vœu du Ciel,
Nos âmes règnent un certain temps ; mais juste ce qu’il faut,
Pour agir, souffrir, aimer, être heureux, évoluer et mourir.
Question de reprendre la guitare ? Ô toi, qui fus ma muse
Dans ces douloureux instants de nos existences confuses,
Chère Sabrine, quand de ma plume s’étiraient ces lignes.
Combien de temps cette chanson d’une époque plus digne
-
Où nous quittaient
Michel Berger, Léo Ferré et mon ami Jojo,
Mille-neuf-cent quatre-vingts treize, rare survivant des ghettos -.
Époque désireuse d’oublier les misères des guerres sous Hitler,
Mais que, néanmoins, la cruauté réapparaissait sur terre,
Que j’écrivais : « De Saint-Pétersbourg et jusqu’à Bogota
Des enfants, sans amour, se
cachent comme des rats »
Avec ce dernier couplet qui t’était destiné.
Le savais-tu ? L’avais-tu seulement deviné ?
Ô toi, jeune promise
dont le rêve se brise
Meurtrie à jamais par
l’inconscient amant
Tu ne pourras
comprendre, toi qui vécus si tendre
Issue d’une famille
où régnait l’harmonie.
Tu me demandes d’écrire une nouvelle chanson, d’un autre style
Que celles qui s’affichent sur nos écrans, pourtant bien utiles.
J’admire la dérision de leurs auteurs. N’est-ce pas nécessaire
Pour le bien commun? Hélas,
ma plume n’a plus le courage!
Par cette période de confinement, elle risque d’être amère.
Et, en toute honnêteté, je n’ai plus vraiment l’âge.
Sache que c’est ma dernière année de pouvoir lire Tintin.
Je te renvoie cette chanson d’antan, pour les mots de la fin.
Obsolète ??? Pas si sûr !
Les Enfants de Bogota
Arrangements et piano Jean-Marie Dorval
Léo Ferré est mort / Que reste-t-il encore
Un ami est parti / Qui n’a jamais failli
Sur son parcours d’amour / Laisse la belle du jour
Parti dans la nuit longue / Pour que vive le quelconque
L’oiseau s’est envolé / Quand est tombé le blé
Et déjà le chasseur / Qui attendait son heure
Dépose la faucille / Pour prendre le fusil
Et fait du Paradis / Cette terre d’incompris
Refrain :
Ô incomprise ! Mais de Saint-Pétersbourg jusqu’à
Bogota
Des enfants sans amour se cachent comme des rats
Et de ça je n’en parle pas
Dans l’incertaine récolte / La veuve délaissée
Ce fils en révolte / Ne comprenant toujours pas
Ce père qui perdit foi / Et choisit le trépas
Ô comme agonise / Ce siècle en pleine crise
Ce frère bouleversé / Dans la maison vidée
Recherche un peu d’espoir / Dans les murs sans mémoire
Au moindre calembour / S’illusionne d’amour
Et ne voit pas celle / Qui lui sera fidèle
Refrain 2
Politique en déroute / Que tout le monde redoute
Au siècle du laser / On ne parle que de guerre
On te préfère fêtard / Et tu passes pour fou
Si tu partages tes sous / Avec tes amis clochards
Et toi jeune promise / Dont le rêve se brise
Meurtrie à jamais / Par l’inconscient amant
Tu ne pourras comprendre / Toi qui vécus si tendre
Issue d’une famille / Où régnait l’harmonie
Refrain final
Ô incomprise ! Mais ces cités sont si loin
Et ici dans cette ville
Je me plains, tu te plains comme c’est débile !
Et de ça, on en parle que trop bien.
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