dimanche 9 mai 2021

  Dilemme

Entre la colère des hommes et celle de Dieu, que choisir ?

Une assez horrible pensée vient juste de m'assaillir - et me voilà prisonnier ! -Comment faire pour l'exorciser de mon esprit...Oui, comment m'en libérer ?   Le plus simple serait peut-être de remonter à sa source, à l'origine de sa conceptualisation.  Quel est donc ce facteur qui la déclenche, qui me métamorphose moi, mon ego et tout ce qui peut s'y rapporter, cet homme libre- penseur qui maintenant ne l'était plus ?  J'étais occupé à quoi avant cette prise en otage ? 

Ah oui, je me souviens !  Comme tous les dimanches, Télé matin diffuse des témoignages des grands mouvements spirituels et philosophiques qui se réfèrent, bien sûr, à l'actualité et au passé.  On peut évidemment appréhender l'avenir aussi, soit pour nous rassurer...ou nous conseiller à mieux faire ou ne pas faire.  Mais, de toute façon, nous les mortels, même les plus érudits, nous n'avons pas, en tant qu’individu, la faculté de penser "demain ", disons simplement, psychologiquement, demain n'existe pas… à ne pas confondre avec l’imagination pour les fictions de certains visionnaires, tel que Jules Verne et encore, il lui fallût un des précieux outils du passé : l’écriture, l’évolution des hiéroglyphes qui remontent à quelques millénaires.

En fait, c’est en suivant la discussion entre le jeune Rabbin Didier Kassabi et Thierry Lhermitte apparus à l’écran.  Leurs propos concernent la grande question au sujet du « Peut-on ou non pardonner ? » en référence avec la tragédie de la Shoah que rappel l’acteur - quasi devenu mystique, loin des rôles légers de ses débuts avec la troupe du Splendide -,   jouant seul sur scène « Les Fleurs de Soleil » dans  l’incarnation de son auteur : Simon Wiesenthal  qui est face à un jeune SS sur un lit d’hôpital, visage complètement caché par des bandages  et à l’agonie , ne s’attribuant aucune excuse à ses actes inhumains,   mais demande quand-même pardon à ce rescapé des camps de concentration des nazis...Et j’ai alors cette horrible réflexion qui m’interpelle d’un coup :

Au fond, s’il n’y avait pas eu tous ces drames, de quoi parlerait l’Histoire ...et qu’est-ce qu’on s’ennuierait !   Horrible pensée !

Me voilà donc soumis à la colère des humains par cette confession qui dès lors me libère car j’espère qu’elle   se diluera jusqu’à disparaître  dans l’inconscience collective ; mais du fait de raisonner, même sur un sujet aussi grave, j’évite le courroux de l’Éternel.

 Est-ce Avicennes ou Averroès qui avaient cité ce verset du Coran ?

Ceux qui ne raisonne pas encourt la colère de Dieu !  




Dilemme

Arrangements :  Francis Goya
Je voudrais chanter la joie
Mais je ne vois que du noir
Je voudrais chanter l’espoir
Mais comment dans ce siècle sans foi
Pourrais-je redevenir optimiste
Et même si je gratte la guitare
Il faut bien rester réaliste

Je voudrais tendre la main
Et rejoindre le destin
De cette fille couleur d’été
Silhouette encore floue qui m’éveille
Apparue sur le bord d’un rocher
Contrastait à midi au soleil
Son ensemble Maryline,  cheveux pêle-mêle

Je voudrais m’approcher de son cœur
Et déjà lui parler du bonheur
Mais comment dans ce siècle de peur
Sans passer à ses yeux d’imposteur
L’ imprévu,  l'aventure  et l’amour
Peuvent encore avoir l’air naturel
Sans briser les lois éternelles ?

Je voudrais lui dire à présent
Oublier ce conditionnel
Mais comment dans ce siècle mourant
Affirmer  qu’éclate le temps
Pouvoir redevenir temporel
Et rejoindre avec elle le modèle
De l’Amour originel ?

Je voudrais que s’arrête un instant
Ce conscient qui nous rend inconscient
Je voudrais enfin lui dire « je t’aime »
Et que règne la joie sans problème
Triompher des ténèbres et du froid
S’éveiller à l’aube de l’émoi
Et créer simplement un enfant


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire