lundi 11 mars 2019



Et si et si et si…

Éric-Emmanuel Schmitt, que je compare à un extraterrestre ou un revenant d’Arcadie – Oui, qui sait, réincarnation d’un Honoré de Balzac, insatisfait d’œuvres inachevées pour nous simples mortels ? – après que j’eus lu « La Part de l’autre », m’avait mis K.O !   Géniale que cette fiction d’un autre Hitler totalement différent et quasi vertueux en artiste reconnu, en parallèle avec le dictateur qui a bouleversé le monde !   Ce qui accéléra la naissance de l’État d’Israël, issue finalement positive, semblerait-il, très prudemment énoncer … comme moi-même je le chante dans Halabjã :
…/… « De ces ghettos, sûrs d’une mission
Des fils nouveaux firent une nation » …/…

Le célèbre dramaturge m’avait chaleureusement serré la main au centre culturel d’Uccle lors de la présentation « La vengeance du pardon ». Sans doute parce que je lui avais dit, sur le ton de la plaisanterie, me référant à l’auteur du Père Goriot « Pardonnez leur parce qu’ils savent ce qu’ils font » sur la grande question de la miséricorde où revient cette phrase du Christ mourant sur la croix, supplication à son Père : « … parce qu’ils ne savent pas … ».  Grâce à la séance de dédicace, j’avais profité de ce moment pour lui remettre une lettre dans l’espoir de le rencontrer.  Une prétention absurde évidemment !  Comment cet homme au sommet de la gloire en pleine activité et continuellement sollicité aurait eu ne fussent que quelques minutes à m’accorder ?  Au fond, cette marque de sympathie n’était-elle pas suffisante ?  Merci Maître Schmitt, je garderai à jamais en mémoire ce contact comme un fluide d’énergie que vous m’avez bienveillamment transmis.

Oui, si Adolphe H. avait été « autre » …S’il n’y avait pas eu 14-18, ce traité de Versailles débile …Napoléon…Staline …Et on pourrait remonter jusqu’à Jésus, etc. Que serions-nous actuellement ?  L’Europe n’ont plus ne serait pas l’Union européenne…D’accord, nous sommes tous bien d’accord sur cette question et merci nos historiens d’apporter toute la lumière pour les événements du passé et, bien sûr, qu’ils permettent à nos décideurs de prendre de meilleures décisions.  Les Gilets jaunes cent ans plus tôt auraient été un massacre.  Oui, il y a certainement du positif dans la façon de gouverner des populations qui ont également évolué aujourd’hui!
Attention Georges !  Là tu t’engages dans des domaines qu’il faut laisser aux intellectuels, experts, journalistes, politiciens ! 
Et j’en reviens donc à mon titre « J’avais tout faux » et à mon si à moi et si et si…
Et si…Pourquoi en 1957 papa, désigner et directeur commerciale dans une usine à Vilvorde, spécialiste dans la menuiserie, pourtant fils de migrants n’a pas suivi cette première idée, alléché par une prime en plus, de partir au Canada, le pays du bois qui manquait d’ingénieurs et de bras, avec ses six enfants ?  Non, est arrivé en même temps ce projet de restaurant dans le centre de Bruxelles.  C’est vrai, que je n’aurais peut-être pas appris la guitare grâce aux deux Napolitains qui tous les soirs venaient chanter en faisant la manche au Mouton d’or et qu’à mes dix-sept ans ma mère leur racheta une de leurs guitares pour me l’offrir.  En fait ils s’en débarrassaient…Elle avait un grand défaut.  Même si elle sonnait comme une cathédrale – ce qu’il fallait pour ce ténor à la voix de Caruso - le manche se courbait anormalement.  Pour des accords de base ce n’était pas un problème pour chanter Domino Domino en La min –Ré min –Mi maj… Puis un certain Philippe Franck un client habitué du restaurant, guitariste concertiste-soliste me donna les premières leçons (sur une vraie guitare espagnole.)

PR. « - Ouvrir un restaurant avec six enfants, mais vous êtes fou, s’exclama Maître Rubens, jamais votre ménage tiendra » …Et c’est vrai, un an après, la rupture du couple père-mère…Ah si…

Et si, en juillet 1984, au moment de franchir le portail pour la route des vacances, avec ma femme et mes enfants, Laurent (14 ans) et Barbara (six ans) dans la voiture pour rejoindre le Coloba, amarré à Saint-Laurent du Var…Dominique (26 ans), le fils aîné d’Hélène d’un premier mariage, nous salue avec ce regard vague, malheureusement des toxicomanes, …Que je pose la question : « -Pourquoi on ne prend pas Dominique avec nous ? C’est vrai que ça risquait de ne pas être reposant, mais le laisser seul, cela me semblait une erreur.  Hélène me rassura qu’elle s’était arrangée avec Brigitte sa fille aînée (25 ans) et le Dr Jacques du centre Lama pour les suivis à la méthadone.  Huit jours plus tard, il se tuait au volant de la Range, avenue Diane dans le Bois de la Cambre, ayant heurté un poteau d’éclairage.  Le compteur était bloqué sur 140 Km/h. Le cric hydraulique assez pesant, fixé à l’arrière par un simple élastique, lui avait éclaté la tête au moment du choc.   Perdre un fils ! À partir de ce moment Hélène est tombée malade. Et s’il était venu avec nous ?   Y aurait-il eu ce diagnostic de Bordet qui présageait le pire…Que je ne me serais pas mis à vouloir trouver les causes ; devenir végétarien et crudivore ; qu’un bon Dr Michel ne serait jamais intervenu pour prendre ma place de mari ?

Et si en fin septembre 1987, le Coloba amarré au Port-Vauban à Antibes, Hélène venue me rejoindre pour   passer trois jours idylliques, une véritable lune de miel, nous nous retrouvions envahis de bonheur prometteur ; moi, restant sur le bateau pour le vendre, je la reconduirai ensuite ce vendredi après-midi à l’aéroport.  Il y a   les enfants à Bruxelles…On se quitte avec tendresse et amour ; que le retour à Port- Vauban, une jeune silhouette féminine semble m’attendre, ayant appris que j’embauchais pour les grattages et revernissages du yacht.  Elle se présente sous le nom de Louisa, est nurse anglaise de 22 ans.  Chaque année, en septembre, elle descend sur la Côte d’Azur dans son vieux camping-car Volkswagen et accepte des petits boulots sur ces bateaux de luxe qui sont presque toujours en manque de personnel.   Je l’engagerai illico, et la voyant directement appliquée je fus très satisfait. Rassuré le samedi matin je la laisse seule car j’avais prévu de me rendre à St Tropez pour assister aux régates de la Nioulargue où j’ai quelques amis à voir.  Sur la poupe (l’arrière) est fixé un petit panneau signalant la vente avec deux numéros de téléphone dont celui de la maison en Belgique, l’autre est la ligne de quai du téléphone à bord (en 1987 les GSM, même s’ils existent déjà, ne sont pas encore courants) …Et ce qui ne devait pas arriver est arrivé !  Un couple d’Allemands remarque le Coloba à vendre et directement interroge Louisa à bord qui ne sait évidemment rien.  Ils s’empresseront de téléphoner à Bruxelles où Hélène décrochera.  Je ne l’avais pas encore appelée, vu qu’on venait de se quitter la veille, et je pensais le faire en fin de journée à mon retour de St-Tropez
…. « -  Non, votre mari est absent, il y a juste votre employée anglaise… »
Quelques heures après, quand je fus de retour et lui téléphonai, je n’ai pu placer un mot sur ses hurlements…convaincue que je lui avais caché cette liaison et…une Anglaise en plus.  Le soir même, le toubib dormait dans mon lit à Bruxelles.
C’est vrai que quelques jours plus tard, à ma grande surprise Louisa, descendit me rejoindre dans la cabine…    Ah si ces Allemands n’étaient pas passés (ils ont acheté le Coloba.  Triste fin c’est devenu un bateau partouze!) …Ah si…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire