lundi 26 avril 2021

 

Naturellement, si vous continuez à me lire...que je prétends y aller « tête baissée » pour cette tentative autobiographique, la plus transparente possible pour être honnête, et bien sachez ...et puis non !

J’hésite. Ne pas révéler ce qui pourrait nuire à l’Autre et, même à moi.  Vite, un petit coup d’œil sur Google, « Expressio.fr », la Sagesse du Monde à portée de clic !

« Si dans la poursuite de votre but vous foncez tête baissée dans ces obstacles, et que vous n'arrivez à rien, si ce n'est disparaitre dans un marais... à quoi bon connaître le Nord Vrai ? »

Je n’en dirai donc pas plus.  Mon but n’est pas de jeter de l’ombre.  Ma plume se veut légère et non lourde d’amertume en me vautrant dans la culpabilité.  De toute façon, paraît-il, que nous les Sapiens sommes tous égaux par nos secrets.   Nos différences ?   C’est ce qu’on laisse voir de nous-même : une diversité intense appréciable, vu que cela nous fait évoluer. Soyons donc miséricordieux avec un regard tourné vers la lumière...avec ou sans ce Siècle éponyme, avec ou sans les Confessions de l’auteur du Contrat social. Soyons-nous...je serai moi... d’abord Apatride*, un fils, un frère, un cousin, un père, un grand-père, un arrière-grand-père, un amant, un ami, une connaissance, un client, un obligé, un convaincu, un qui doute encore et toujours.  Bref quelqu’un qui aime, mais qui parfois n’aime pas...surtout qu’avec le temps, on n’aime plus, chantait Léo Ferré.



Cliquez ici pour écouter cette chanson



Chant et guitare : Georges Salles.
Contrebasse : Françoise Massot.

 

*Jusqu’à trente-trois ans, ensuite Belge.  Né en Belgique où c’est la loi du sang.  Mon père est Portugais ; mais au Portugal, c’est la loi du sol. J’aurais pu opter avant mes dix-huit ans, comme tous mes frères le feront. Très mauvaise période de  mes seize à dix-sept ans;   nos parents se séparent...tout bascule dans cette famille.  La question de ma naturalisation n'est pas à l'ordre du jour...quant à moi, j'hésite entre le Portugal ou la Belgique...et puis finalement rien... sauf que, par la suite,  il me fallait chaque fois une nouvelle carte professionnelle tous les cinq ans et à chaque nouvelle société que je créais pour exercer la fonction de gérant pour mes restaurants.  in fine je me  naturaliserai pour que les choses soient plus simples.   


Deux années auparavant, en 1957 :

« - Vous êtes fou ! Ouvrir un restaurant avec six enfants...Jamais votre ménage ne tiendra ! »

C’est la phrase que lança le parrain de notre père ; sans doute que ce dernier venait de lui demander une petite aide financière pour son projet de resto.   Maître Rubens, avocat grand catholique était le mécène de ce jeune Portugais arrivé à neuf ans de son pays natal en 1929, qui remarquera ce petit prodige, débarqué en troisième primaire, ne parlant pas un mot de français, sortir premier de classe – et qui le restera toujours jusqu’en Polytechnique.  Hélas, études d’ingénieur interrompues par l’invasion allemande et notre fuite au Portugal en fin 1942 !  Il lui avait offert son premier violon...Et notre futur géniteur sera baptisé à l’âge de seize ans... contre l’avis de son propre père athée convaincu : Dom Alfredo César de Salles, propriétaire ruiné par un grave incendie sur ses terres. Ce noble seigneur de Val de Figuière (Santarem) se fera engager en qualité de contremaître par la société Macadam et participera aux premières routes du littoral en Belgique.  Nous ne l’avons pas connu.  Mort paralysé, suite à une attaque, à l’âge de soixante-trois ans en 1939.  Ma mère lui sera présentée, deux ou trois jours avant.  Elle remarquera juste une petite lueur dans le regard éteint de cet ancien haut personnage déchu, figé dans un fauteuil roulant à l’Hospice de Bruxelles.  Cela lui rappelait probablement aussi le décès de son propre père, Georges Fronville à trente-six ans.  Diabétique de type 1, devenu aveugle, Il ne verra pas les larmes pendant qu’il écoutait sa virtuose de fille de douze ans jouer sur le piano qu’il venait de lui offrir.  Elle savait qu’il ne lui restait que quelques jours encore.



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