samedi 26 mai 2018


Dernière lettre à Charlotte,  mon ex-épouse.

Merci, mais pourquoi en  recommandé?  Encore des frais !   J’ai bien reçu ta lettre où,  conformément à nos accords, que tu avais préalablement également reçue la mienne dans les mêmes propos,  concernant nos voitures respectives, de garder chacun de nous  celle dont on a usage (ou la vendre - ce qui ne sera certes pas mon cas malgré que - et tu avais raison :  fut, et l’est encore aujourd’hui,  un gouffre de dépenses qui me ruinent – je tremble pour le prochain contrôle technique avant le 12 juin  …et aussi,  que suite à des problèmes d’injecteurs,  je suis intoxiqué par des gaz qui m’empoisonnent  et présentent  un danger  de rouler plus de trente kilomètres ,  car cela m’asphyxie et donc m’endort au volant -, enfin je la rentre une fois de plus au garage  Meunier ce 29 mai prochain …et serai certainement sans voiture quelques jours.  Remarque que redevenir piéton ou cycliste n’a jamais  fait du mal à personne,   bien au contraire et même « et surtout »  quand on est forcé de faire minimum 6 Km pour la moindre course de provisions ! )    Cependant,  je n’ai pas l’âme d’un  pèlerin de Compostelle pour aller dans le Sud jusque dans l’Algarve et je dois emporter mes guitares, mon clavier,  mes disques,  mon PC et mes baffles,   car j’ai l’intention  d’installer sur l’oliveraie de Claudine,  ma petite sœur,  cette propriété baptisée « Miséricorde » - ça ne pouvait pas être mieux ! - ,  un petit coin que je rêvais d’installer à Lessive avec toi, qui aurais exposé et moi chanter,  un café philo.  Le parlé portugais devrait me revenir rapidement vu que ce fut ma première langue balbutiée  jusqu’à mes cinq ans  au Portugal,  qu’alors maman  revint en Belgique avec René mon frère aîné, après l’armistice de la guerre 40-45. Elle s’était séparée de notre père  ( qui reviendra trois ans plus tard la reconquérir et agrandir  la fratrie à six enfants).     Christophe Nihon,  l’acquéreur de ta maison et aussi de tout le complexe des Paraboles,  m’autorise  à entreposer mes affaires, dont des meubles,  dans un des locaux encore inoccupé pour un certain temps.  Ce projet immobilier prendra quelques années pour se réaliser et cela me laisse un  certain délai  que j’espère avant de mourir pour classer tout cela.  Il est possible que par inadvertance des choses que tu espérais reprendre y seraient stockées.  Je donnerai la consigne à Christophe que tu puisses y avoir accès et les récupérer à ta guise.

On en arrive à la finalité définitive de notre union qui m’avait d’autant plus perturbé par cette attitude  du refus de me voir dont encore pour ce déménagement du 27 juin prochain,  qui me fit perdre toute lucidité,  où j’avais, une fois de plus,  ce sentiment de passer pour un être tellement odieux.   Cela s’est vu  ces maris brutaux,  violeurs et pervers,  que des épouses doivent s’enfuir et se protéger !   De me sentir dans cette catégorie m’avait mis   hors de moi,  dont  tu as pu t’en rendre compte par mes différents écrits.    Je m’en excuse car ce matin me vient une autre raison.  Laisse-moi rêver !  En fait,  tu avais peur de succomber à mon charme (comme d’ailleurs,  la dernière fois,  quelques jours avant ton départ,  que j’ai voulu tendrement t’enlacer un matin au réveil : «  -je ne veux pas tomber dans ce piège ! » Ce n'était pourtant pas suite à une dispute, une tentative de réconciliation,  une pantalonnade de connard qui essayait de se faire pardonner!     Et c’est vrai que ce charme,  ma principale force,  j’en aurais usé pour te reconquérir et espérer te sortir des griffes  de la personne qui t’a si bien accaparée.

Mais adieu quand-même.    

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